«1974 Portugal, La Révolution des Œillets» : le dossier de la revue L’Histoire de ce mois de mars


Le Portugal célèbre cette année les 50 ans de démocratie, les 50 ans de la Révolution de Œillets, un évènement majeur dans l’histoire contemporaine du Portugal.

De nombreuses célébrations vont avoir lieu tant au Portugal, qu’à l’étranger et tout spécialement auprès de ceux qui assument la ‘portugalidade’ et/ou qui aiment l’histoire.

Des ouvrages, des revues, sont édités sur le thème, la dernière en date, la revue «L’Histoire», numéro 517 de ce mois de mars 2024. Le dossier intitulé «1974 Portugal : La Révolution des Œillets», présenté en couverture, consacre 14 pages au thème.

En introduction du dossier, nous pouvons lire : «En moins de vingt-quatre heures, le 25 avril 1974, de jeunes officiers renversent une dictature en place depuis quatre décennies. La pauvreté et les guerres coloniales lui ont été fatales. Mais au lendemain de la pacifique révolution de Œillets qui a fait naître d’immenses espoirs, le processus de transition démocratiques s’avère long et chaotique. Pendant deux années, marquées par des avancées sociales et des tentatives d’insurrections, le Portugal se cherche un destin. Jusqu’à la Constitution et aux élections d’avril 1976, qui consacre la démocratie».

Yves Léonard signe un article : «Lisbonne, 1974. Le Printemps des Capitans». Il nous décrit la vraie nature du salazarisme. Il y aborde les thèmes du déclencheur colonial avec les 140 mille soldats portugais mobilisés dans les guerres coloniales, une Afrique portugaise dont on ne pouvait plus rien espérer, ni splendeur à préserver, c’était le «Vietnam portugais».

Yves Léonard nous décrit les heures, voir les minutes qui marquent à tout jamais l’histoire de cette Révolution : le 24 avril, à 22h55, la radio Emissores Associados diffuse à Lisboa la chanson «E depois do adeus», de Paulo de Carvalho, premier signal du soulèvement du M.F.A… Le 26 avril, à 9h30, reddition de la Pide/DGS, une page se tourne, une opération minutieusement préparée par les militaires qui assurent la réussite de leur coup d’État en s’emparant de lieux stratégiques, notamment les émetteurs radio, dans tout le pays.

L’Histoire de mars passe en revue «les hommes clés de la transition» qui une fois la démocratie établie, le temps de la révolution faite par les militaires «la fleur au fusil» s’achève.

Guillaume Blanc, dans son article «Sortir du cauchemar colonial», nous décrit la fin d’un empire de 1956 à 1975 avec l’indépendance des colonies portugaises.

Dans «La Révolution vue de France», son auteur, Victor Pereira, nous rappelle que «la Révolution d’Avril est aussi une affaire française. Les émigrés portugais qui ont majoritairement quitté clandestinement leur pays pour fuir la dictature de Salazar sont alors près de 800 mille dans l’Hexagone. Enthousiasmés par la fin du régime, ils vont cependant, pour la plupart, renoncer à ‘rentrer’». La Révolution des Œillets, va par ailleurs, diviser la gauche française, les rapports entre le PCF et leurs alliés socialistes se tendent.

Question ou affirmation ? Après le 25 Avril : «Une partie des élites portugaises fait de la diaspora le substitut de l’empire perdu».

Le dossier termine avec une interview à Leonor Beleza et le titre : «La transition a été réussie». Il y est dit que «la Révolution des Œillets a déclenché l’engagement politique de Leonor Beleza. Jeune avocate, elle a défendu la cause des femmes en obtenant l’égalité des droits. Elle témoigne de ces années d’effervescence».

Un dossier de L’Histoire, de quoi revivre, s’informer, avec des conseils de lecture sur la Dictature, le 25 Avril 1974, la décolonisation, l’émigration et les conférences prévues en France sur le thème les mois qui viennent.