LusoJornal / Chico Correia

Alerte à la Maison du Portugal à Dijon: Comment trouver 4.000 euros par mois sans aucune entrée?

L’association Union Luso-Française-Européenne (ULFE) de Dijon (21), a construit celui qui est certainement le plus grand siège d’une association portugaise en France: la Maison du Portugal.

Pour financer le crédit bancaire nécessaire à la construction de l’immeuble, l’association loue sa salle pour des fêtes et garde son bar ouvert. Mais la pandémie de Covid-19 est venue gâcher les projets des dirigeants associatifs.

Le Président António da Costa a dû supprimer toutes les activités multiculturelles et sportives de l’association et cherche un moyen pour payer les 4.000 euros de dépenses fixes mensuelles de l’ULFE.

 

Quel est l’impact du confinement pour l’association?

L’impact est très négatif pour notre association, puisque tout a été annulé. Dès les premiers jours de ce confinement, au mois de mars, nous avons annulé une soirée repas avec la plupart des frais déjà réalisés. Le week-end de Pâques, en avril, où était prévu avoir un bal avec un groupe de renom, a aussi été annulé, et bien sur le mois de mai où, par tradition, c’est un mois très riche, avec le Printemps de l’Europe, la Semaine Culturelle, le Festival Folklorique, une Soirée de Fado, entre autres. A cela s’ajoutent les annulations des locations de notre salle pour des évènements extérieurs, comme mariages et baptêmes, qui est une importante source de revenu.

 

Justement, ce confinement a-t-il apporté des problèmes financiers à l’association?

Avec des frais fixes qui s’élèvent à environ 4.000 euros mensuels, quand on n’a aucune rentrée de trésorerie, il est bien évident que des problèmes financiers il va en avoir. Nous avons essayé d’avoir un report de 6 mois dans le remboursement de l’emprunt, mais pour les 18.000 euros en cause sur ces 6 mois de report, ça nous couterait 4.000 euros supplémentaires! Ça nous a refroidi.

 

Avez-vous demandé de l’aide?

Nous avons sollicité des aides auprès de plusieurs organismes, mais pour le moment aucun n’a répondu positivement, en revanche nous avons eu déjà quelques refus.

 

Quand pensez-vous que l’association reprendra ses activités?

Nous sommes dans l’obscurité totale et les associations ne sont pas la priorité du Gouvernement.

 

Pensez-vous que le public continuera à venir aux associations?

Il va falloir du temps pour reprendre une vie associative normale, il va falloir rassurer. Une chose est sûre, sans public, il ne nous restera plus qu’à remettre la clé sous la porte.

 

Les associations qui servent des repas, comme vous, pourront-elles continuer à le faire?

Oui, nous servons des repas réguliers le vendredi e le dimanche à midi, d’ailleurs ce service repas avec le bar et la location de la salle, sont les principales sources de revenus de l’association, donc sans ces recettes nous ne pourrons survivre.

 

Après la pandémie, qu’est-ce qui peut changer dans le mouvement associatif portugais?

Dieu seul le sait. Mais pour certaines associations, celles qui arriveront à s’en sortir, elles vont y laisser des plumes. Pour d’autres, les séquelles seront si importantes que surement elles ne se relèveront plus.

 

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