Alípio Esteves l’un des autres Milhões du Corps Expéditionnaire Portugais?

[pro_ad_display_adzone id=”37510″]

Tous le soldats du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) sont à rappeler, à honorer, toutefois quelques-uns, par les faits écrits ou oraux, sont parfois mis en évidence, en lumière, Aníbal Augusto Milhais (le soldat «Milhões»)étant l’exemple le plus notoire, originaire de Valongo de Milhais (Murça).

À 47 kilomètres de Murça, un peu plus à l’est, Vila Flor, possède son grand héros de la I Guerre mondiale, qui s’est distingué, aussi bien sur le terrain Africain, qu’Européen. Il s’agit de Alípio José Esteves. E soldat Milhões étant presque comme une marque de courage, on pourrait presque dire qu’Alípio José Esteves est l’un des autres ‘Milhões’ de la participation portugaise à la I Guerre mondiale.

Alípio José Esteves est né le 4 juillet 1890, à Vila Flor. Il était fils de José Joaquim Esteves et de Luiza Rosa Cepeda.

À l’âge de 19 ans, volontaire, il rejoint le Régiment d’Infanterie 10, où il se spécialise dans la fonction de maréchal-ferrant. Il changera d’affectation vers le Régiment de Chevalerie 9, où il sera promu 1er Caporal en septembre 1912.

La Grande Guerre, il va la vivre sur deux terrains d’opérations.

Alípio José Esteves part de Lisboa le 10 septembre 1914, destination Moçâmedes, en Angola. Il participe le 6 juillet 1915 dans la bataille de Dongoena, bataille qui permettra aux troupes portugaises de s’emparer du Fort. Le jour d’après, il rentre avec sa compagnie à Muembe.

Le voyage entre l’ancienne colonie portugaise et le Portugal se faisait par bateau et était assez long. Embarqué, pour le retour, le 16 novembre 1915 de Moçâmedes, il n’arrivera à Lisboa que le 4 décembre.

Le 9 mars 1916 l’Allemagne déclare la guerre au Portugal.

Alípio est à nouveau appelé, cette fois-ci pour combattre sur le théâtre de la guerre en Europe. Il embarque assez tardivement de Lisboa, le 8 août 1917, destination Brest. Sa mère était déjà décédée à cette date-là, Alípio José Esteves s’est entretemps marié à Elisa Amélia da Silveira.

Il est très vite affecté. Il rejoint le Quartier Général du 6ème Bataillon d’Infanterie, dès le 14 août. Sur sa fiche militaire, contrairement à une très grosse majorité de soldats du CEP, aucune condamnation n’est mentionnée, des louanges et des actions méritoires d’un vrai héros y sont notées.

Le 4 février 1918 son action est louée par le sang-froid, activité de dévouement inégalée avec laquelle il a aidé, ce jour, dans le service du transport des morts et blessés, vers le poste de secours, à l’occasion du bombardement de la localité sous commandement portugais de Laventie.

Son action lors du 9 avril 1918, premier jour de la Bataille de La Lys, est digne d’un héros. Le combat fait rage et il va faire preuve d’un rare sang-froid au péril de sa vie. Il s’est proposé volontaire comme agent de liaison.

Les soldats désignés pour cette action, déclarent ne plus être possible de passer à travers l’intense barrière de feux de l’artillerie ennemie. Alípio José Esteves se propose pour cette mission. Il partira du Q.G. de la 6ème B.I. pour rejoindre et informer d’autres bataillons, mission qu’il remplira avec beaucoup de courage, décision et d’abnégation.

Il sera porté disparu le 9 avril. Étant fait prisonnier, il rejoint un camp occupé depuis le début de la guerre par d’autres soldats, d’autres nationalités, notamment des Français, le camp de Friedrichsfeld, en Rhénanie du nord, près de Cologne.

L’Etat major portugais informé du fait qu’il soit prisonnier, n’existera pas à le promouvoir 2ème Caporal le 7 juin 1918. Un mois plus tard, décision est prise de le décorer avec la Croix de Guerre 2ème classe.

Libéré, il sera présent le 12 janvier auprès des troupes portugaises prêtes à rentrer au pays. Après un bref passage par l’hôpital, il débarque à Lisboa le 5 février.

Nombreuses ont été les décorations et honneurs auxquels Alípio José Esteves a eu droit, d’après son brillant comportement en Afrique et en Europe. En plus de la décoration déjà citée, il recevra la Médaille de Comportement Exemplaire, de cuivre en 1915, d’argent en septembre 1920 et d’or en 1941.

Au niveau militaire, il continuera à monter d’échelons : en 1923 il devient 1er Sergent, en 1928, 1er Sergent Infirmier Hippique et en 1929 1er Sergent maréchal-ferrant.

Alípio José Esteves meurt le 3 juillet 1959 à l’âge de 69 ans.

Du mariage avec Elisa Amélia da Silveira, naîtront 3 enfants qui deviendront Lieutenant-colonel, Employé de banque et Industriel au Brésil.

Le Jornal do Exército de mai/juin 1974 publie une bande dessinée sur les faits d’Alípio en Flandres pendant la Bataille de La Lys.

En 1967, 8 ans après sa mort, la municipalité de Vila Flor attribue son nom à une rue du centre-ville, avec l’indication de «Rue 1er Sergent Alípio Esteves, dédié vilaflorense et valeureux combattant en Afrique et dans la guerre 1914-18».

Gracinda Peixoto, Alexandre Carvalho et Lidia Teixeira, sous égide de la municipalité de la ville ont récemment édité, en 2022, un livre sur la I Guerre: «Vila Flor da Grande Guerra 1914-1918».

[pro_ad_display_adzone id=”46664″]