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Anneau de la Mémoire: Quelques-uns parmi des milliers…

Tous ceux qui iront visiter l’Anneau de la Mémoire, le feront pour un ou plusieurs motifs: tourisme militaire, hommage à tous les combattants et parfois à la recherche d’un nom, un nom connu ou le nom d’un familier.

C’est à la fois pour toutes ces raisons que le 29 octobre 2014, conjointement avec 9 autres journalistes de 8 nationalités dont Luís Gonçalves, le photographe de nos reportages dans le Nord, nous avons pu découvrir et visiter, avant son inauguration, l’Anneau de la Mémoire.

Nous avons recherché des noms de soldats portugais et de quelques autres pour raisons diverses. Le choix alphabétique, des Soldats portugais morts a été fait par le Ministère de la Défense Portugais, en les classant par le dernier nom de famille.

C’est ainsi que nous avons pu repérer dans le premier panneau, parmi les 500 noms gravés, le nom du premier soldat portugais dans l’ordre alphabétique: il s’agit de Abelum José Joaquim.

Dans un des derniers panneaux, dans la lettre qui possède le moins de noms, nous trouvons le dernier soldat portugais de la liste de 2.266 noms gravés: il s’agit de Xavier Joaquim.

A titre de curiosité, nous avons pu retrouver le nom du seul soldat portugais fusillé par l’armée de son pays: Almeida João Augusto. Soldat qui a fait une tentative de passer à l’ennemi volontairement.

Silva Francisco, soldat dont nous avons fait un article dans LusoJornal et dont sa famille a retrouvé sa trace dans le Cimetière Militaire Portugais de Richebourg presque 100 ans après sa mort, fait partie également de la liste transmise par le Ministère portugais de la Défense.

Suite à l’hommage de l’Australie, rendu le 19 juillet 2014 à ses soldats morts, trouvés dans une fosse commune en 2009 et inhumés dans le Cimetière de Fromelle, nous avons tenu à trouver le soldat Portham Edgr William. L’histoire de ce soldat est émouvante. Originaire de Gawler et boulanger de profession, il s’est engagé en 1915 à l’âge de 37 ans. Avant de partir à la guerre, il a reçu de la part de sa mère une petite Bible à l’intérieur de laquelle elle avait écrit quelques mots affectueux. Vingt ans après, en 1937, un ancien combattant allemand se souvint que Parham, dans ces derniers instants de vie lui confie la Bible. Le soldat allemand avant sa mort, demanda à son frère de récupérer la Bible et de la faire parvenir à la famille du soldat australien. La mère d’Edgar Parham, alors âgée de 87 ans, reçut la Bible de son fils défunt. En remerciement, elle renvoya au frère du soldat allemand une Bible qui portait une inscription exprimant sa gratitude.

Deux soldats écrivains britanniques ont attiré notre curiosité. Le premier était un l’écrivain à scandale – Grenfell Julian – qui est enterré au Cimetière militaire de Boulogne Est, là où sont également 44 tombes de soldats portugais. Il a écrit entre autres que la Grande Guerre était un «pique-nique géant sans les inconvénients d’un pique-nique» et «celui qui meurt c’est celui qui ne veut pas se battre».

L’autre écrivain beaucoup plus connu, qui est dans l’Anneau de la Mémoire, dans un panneau situé près d’une guérite qui s’ouvre sur le paysage alentour et symboliquement sur le monde, est Owen Wilfred Edward Sarter, considéré comme le plus grand poète anglais de la Première Guerre. Il est décédé dans les derniers jours de la guerre, le 4 novembre 1918. Ses poèmes, souvent réalistes, décrivaient la brutalité et l’horreur de la guerre des tranchées et des attaques de gaz.

 

C’est d’Owen Wilfred le poème:

«Hymne à la Jeunesse condamnée»

Quel glas sonne pour ceux qui meurent comme du bétail?

Seule, la colère monstrueuse des canons,

Seul, le crépitement rapide des fusils hoquetant

Peuvent ponctuer leurs oraisons hâtives,

Pour eux, pas de prières ni de cloches dérisoires,

Nulle voix endeuillée hormis les chœurs,

Les chœurs suraigus et démentiels des obus gémissants;

Et les clairons appelant pour eux depuis de tristes comtés.

 

Projetons et défendons la paix!

 

 

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