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Avril 1918: Les commémorations en France et au Portugal, après la I Guerre mondiale

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Hommage portugais et hommage français, comment s’est déroulé l’après-guerre dans les mémoires Alliées? Des Soldats Inconnus à l’inauguration du monument portugais de La Couture (France) en 1928, que dit la presse française de l’époque? Deux années sont beaucoup évoquées, 1921 et 1926…

 

9 avril 1921, le Soldat inconnu honoré au même moment à Paris et à Lisboa

Le 3ème anniversaire de la Bataille de la Lys est aussi l’arrivée des corps des 2 soldats inconnus portugais au Monastère de Batalha (Portugal), celui du front français des Flandres (3) (transport maritime via Le Havre, Normandie, où il repose à la caserne Kléber) et celui d’Afrique (image jointe).

Aparté: «L’Afrique française» est un bulletin mensuel parisien du Comité du même nom. En 1920, il pose cette question, suite à l’installation de la tombe du soldat inconnu français à Paris, en novembre de la même année: «Aurons-nous un jour un hommage rendu au ‘soldat inconnu’ tombé sur un front d’outre-mer?’ En réponse, il cite l’exemple donné par le Portugal et le dépôt des 2 corps inconnus au Panthéon de Belém, le 9 avril 1921. Cette information est reprise par d’autres journaux: L’intransigeant, le Petit journal, Le Radical, L’Ouest-Eclair, etc… Elle pose question, puisque les soldats inconnus reposent au Monastère de Batalha… Belém est à Lisboa. Seules les cérémonies officielles en présence des autorités militaires ont lieu à Lisboa, les corps des soldats portugais n’y reposent pas.

Ce jour du 9 avril, les anciens combattants portugais rendent hommage, à l’Arc de Triomphe de Paris, au soldat inconnu français. Accompagnés des anciens combattants de France, ils déposent couronnes, gerbes et palmes sur le tombeau. Le représentant du Portugal João Chagas (deux images jointes) est présent et rappelle, dans son discours, l’anniversaire de la Bataille de La Lys «la grande journée de l’armée portugaise», je cite le journal. Le Petit journal titre à l’occasion: «Fraternité d’armes franco-portugaise». Le même jour au Portugal, c’est le Maréchal français Joffre qui rend hommage au soldat inconnu portugais à Lisboa. Le soir-même, à Paris, en Mairie du 6ème arrondissement, c’est le soldat inconnu portugais qui est honoré, en présence de la Fédération interalliée des anciens combattants, des associations militaires alliées, françaises, portugaises, italiennes.

 

Un accident d’avion attriste les funérailles du «soldat inconnu» portugais

C’est le contenu d’une dépêche radio, du 12 avril 1921, à Lisboa! Des aviateurs militaires survolent le Monastère de Batalha, un des appareils est détruit à l’atterrissage, en entraînant la mort d’un pilote (à lire dans le Petit Parisien du 13 avril 1921). Un groupe d’avions a «probablement» accompagné le cortège des corps des soldats inconnus portugais.

Cela permet d’aborder le travail d’un historien, de la commune portugaise d’Ilha au nord de Batalha, décédé aujourd’hui. Travail repris par un collectif pour se souvenir d’un évènement survenu il y a 100 ans, qui rappelle cette journée de l’arrivée des soldats inconnus au Monastère. En effet, un autre atterrissage d’urgence a lieu, à proximité du lieu du cortège des corps des soldats inconnus portugais, par un pilote qui vole vers Leiria…

Ce 10 avril 2021 est inaugurée une plaque portant le nom de la rue Cifka Duarte, aviateur portugais, devenu Colonel au sommet de sa carrière (1). Quelques éléments concernant cet évènement sont racontés à la suite.

Un avion atterrit en urgence dans un terrain vague à côté d’Ilha, le 10 avril 1921, à 10 heures du matin. Il est piloté par un pionnier de l’aviation au Portugal, Salvador Alberto du Courtills Cifka Duarte, connu sous le nom de Cifka Duarte. L’histoire transmise finit aux oreilles de l’historien amateur Manuel Marques. A la suite de recherches, il raconte et publie «l’image du Capitaine Cifka Duarte, pilote du Caudron G3 qui, à court de carburant, atterrit au milieu d’ajoncs, de buissons, en évitant les champs de culture où des gens travaillent». Cent ans plus tard, à l’initiative de la Comissão de Melhoramentos de Ilha (2), l’événement est marqué par l’inauguration d’une plaque de rue au nom du pilote (images jointes). La cérémonie est suivie par des collatéraux de Cifka Duarte (il n’a pas de descendance directe…) et des membres de la famille de Manuel Marques.

Ilha, District de Leiria, Concelho de Pombal, est une petite commune portugaise, qui a en mémoire aujourd’hui, une «petite histoire» de l’aviation portugaise!

Merci à Luis Couto de la «Comissão de Melhoramentos de Ilha» pour ses échanges.

 

9 avril 1926, le 8ème anniversaire de la Bataille de La Lys

Cet anniversaire est également repris dans la presse française. C’est António da Fonseca qui représente le Portugal à Paris, accompagné de la Légation portugaise.

Il se rend sur la tombe du Soldat inconnu français et y dépose une gerbe de fleurs.

A noter que les journaux d’époque reproduisent la même information erronée, à savoir «6ème anniversaire de la Bataille de La Lys»: Le Figaro qui titre à nouveau «Fraternité d’armes franco-portugaise», la Dépêche de Brest, l’Action française, le Petit Parisien, etc…

Le journal «Le Nouvelliste d’Alsace» n’a pas reproduit l’erreur. Il titre «En mémoire des 4.000 Portugais morts à la guerre» en hommage aux soldats portugais et commémore le Soldat inconnu français. Une autre visibilité de cette alliance franco-portugaise…

 

Remarque: Je me suis souvent demandé pendant le Centenaire de la Grande Guerre, pourquoi il n’y avait pas de tombeau au «Civil inconnu».

Parmi les «Oubliés de la Grande Guerre», il y a les soldats portugais. Il y a aussi les Civils! Mes deux thèmes de recherches chronophages depuis 2013…

 

Sources:

(1) Cifka Duarte sur LusoJornal à ce lien: https://lusojornal.com/laviateur-cifka-duarte-dans-loeil-de-mina/

(2) Comissão Melhoramentos Ilha e Lugares Limítrofes, support Facebook à ce lien: https://www.facebook.com/melhoramentosilha

(3) Presse française dont le Journal L’Excelsior sur le site de la Bibliothèque nationale de France.

 

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LusoJornal