Exposition de Manuel da Costa Lousa à Ouges sur le thème «Dessins et créations insolites sur la douleur»

[pro_ad_display_adzone id=”37509″]

Du 30 juin au 30 juillet, Manuel da Costa Lousa, en collaboration avec l’Association Bourguignonne Talents Sans Frontières expose ses œuvres à la Maison Éclusière, à Ouges en Côte-d’Or (exposition visible rue des Mirages, 21600 Ouges), le vernissage étant programmé pour ce vendredi, à 16h00.

Le thème de l’exposition de Manuel da Costa Lousa est «Dessins et créations insolites sur la douleur».

LusoJornal a eu l’occasion d’évoquer une autre exposition à laquelle Manuel da Costa Lousa a participé fin 2022 à Dijon (voir ICI), nous l’avons aussi interviewé (voir ICI).

Quand nous écrivons, quand nous produisons de l’art, n’est-ce pas une façon de raconter nos histoires, de parler de nous, de décrire ce qui est en nous? Manuel écrit, Manuel dessine, dans son œuvre d’art, au sens large, il y a beaucoup de lui, lui et le monde qui l’entoure. Un monde qui n’est pas toujours simple et auquel il faut s’adapter. Un monde, un état qu’on finit par admettre? Difficile probablement d’y répondre.

Manuel da Costa répond par l’art, une des belles manières de partager, le titre de l’exposition étant, d’une certaine manière, le programme, au programme de la vie de l’artiste.

A propos de l’artiste, François Marie Lapchine a écrit lors de l’exposition précédente : «Manuel Lousa da Costa est un artiste qui crée inlassablement, dans l’urgence, une manière d’exprimer et d’essayer de bloquer les agressions répétées de la douleur».

Manuel Lousa da Costa expose à partir du 30 juin, des visages, lui-même, fauteuil roulant customisé, le corset et d’autres bizarreries.

Né dans la commune de Sabugal, au Portugal, Manuel Lousa da Costa est arrivé en France à seulement 4 ans. A 12 ans on lui a diagnostiqué une myopathie, à 25 ans il ne peut plus marcher et se retrouve, depuis, en fauteuil roulant. Il est actuellement âgé de 59 ans.

Manuel Lousa da Costa, auteur de plusieurs livres, dit de lui-même que «la douleur est inscrite en moi. Tolérable, intolérable, me dérange, m’interroge. Au fil du temps, elle est devenu ma compagne… alors je me suis accroché à ce qui m’était le plus intime : l’art. L’art comme moteur de vie me permet de trouver un équilibre et de rester stable, d’être en harmonie avec moi-même et mes idées. C’est la voie libératrice pour moi, mon objectif : m’exprimer sans contrainte, ni interdiction».

Manuel Lousa da Costa exprime à travers son art pictural, à travers ses écrits, ce que beaucoup d’autres voudraient, mais ne peuvent pas, parce qu’ils sont prisonniers d’eux-mêmes, ayant la douleur comme compagnie, cette douleur que Manuel Lousa da Costa exprime dans son livre «Douleur-Aie», un livre dans lequel l’auteur écrit, entre autres, 14 variations du mot Aïe, fruit d’une réflexion, en lien avec la thérapie suivie avec le docteur François Volot.

Manuel Lousa da Costa résume ainsi son «Aie» : «Aujourd’hui, ma souffrance est passée sous silence, ne suscitant aucune inquiétude autour de moi. Je reste digne. J’étouffe cette douleur obsessionnelle qui me tourmente, jour après jour, en la contenant tant bien que mal. Malheureusement, elle est plus forte, elle gagne, elle me confronte, elle apparaît sans pudeur, elle monte sur scène, envahit mon visage, croise, attire le regard des autres».

«Je ne peux pas tolérer une telle rébellion. Je dois mettre un terme à cette insurrection, immédiatement : STOP ! Je réponds sans aucun engagement : Au final, dans un va-et-vient, un gommage, puis à grands pas, sans trêve, un gros pinceau de maquillage, bien tassé et bien épais, j’élimine mon intrus. Me voici, différent, souriant et heureux comme une alouette».

Manuel Lousa da Costa pour la production d’art, extériorise son intérieur… c’est peut-être, aussi, une manière de nous demander de comprendre et d’accepter son extérieur, un besoin de partager, de se guérir, de nous soigner…

Pour Manuel Lousa da Costa, l’art peut aussi passer par son fauteuil roulant, par son corset : «Deux extensions qui font partie intégrante de mon être, je les ai embellies pour que le public ne voie pas ces greffes d’un mauvais œil. L’humour, l’autodérision brise les archétypes, les schémas, la différence disparaît».

Manuel Lousa da Costa est en train de terminer l’écriture de son 6ème livre, livres qui ne demandent qu’à trouver éditeur.

[pro_ad_display_adzone id=”46664″]