Football féminin / D2 – Mélanie Hacard: «On s’attendait à beaucoup mieux cette saison»

Défenseur de la VGA Saint Maur en D2 Féminine, la lusodescendante Mélanie Hacard dispute du haut de ses 29 ans sa dixième saison avec le club francilien. La joueuse qui a connu toutes les aventures du club, de la DH à la D1, s’est confiée au LusoJornal après la défaite de son équipe dans le derby face à Issy (0-1).

 

Tout d’abord, votre sentiment suite à cette défaite face à Issy?

Il y a de la frustration. Je suis déçue pour l’équipe et le collectif car je pense qu’on méritait largement mieux. Au mieux un match nul, voir même une victoire, au vu des occasions qu’on a pu se procurer notamment en première période. Mais bom, en vue du maintien, Saint Denis a perdu derrière nous, donc ça nous laisse un peu de marge sur les deux derniers matchs.

 

Comment vous analysez justement ce match où cela aurait pu pencher des deux côtés?

On retrouve petit à petit cette envie que l’on avait en début de Championnat. On est un peu plus soudées. On a bien respecté les consignes, on a pressé haut. C’est ce qu’il fallait faire face à cette équipe. On l’a mis en place, mais ça a été dur. On a eu beaucoup d’occasions mais pas de réussite. Il va falloir encore travailler avec notre groupe de joueuses qui est assez jeune. Et ça reste encourageant pour la fin de Championnat.

 

Dans la course au maintien, votre prochain match est chez la lanterne rouge, Rennes. Est-ce que tout se jouera sur cette rencontre?

Oui, c’est le match où ça va se jouer. Il y a du suspense jusqu’à la fin. Nous, on ne veut pas faire les barrages. Donc l’objectif contre Rennes sera de ramener des points à la maison. On sait que ça ne sera pas un match facile car les Rennaises n’ont plus rien à jouer, donc elles seront libérées. Mais on ne se met pas de pression, l’équipe est motivée et encore dans le coup. Ça va le faire.

 

Quel bilan faites-vous de la saison de la VGA jusqu’à présent?

On a eu deux nouveaux coachs et une nouvelle équipe, avec pas mal de filles des classes de jeunes qui ont intégré le groupe. Le bilan est assez mitigé. En première partie de Championnat, on a eu beaucoup de réussite car il y a des matchs qu’on gagne alors qu’on ne dominait pas forcément. Après, on a baissé de pied en décembre et janvier avec beaucoup de fatigue. Et ensuite ça a été très dur. Là, on retrouve un peu de niveau de jeu et de la confiance. On se fait plaisir depuis le match contre Brest. Mais ça a été difficile à remettre en place et de réussir à nouveau à produire du jeu.

 

La saison est-elle résultat plutôt au niveau des attentes ou en deçà?

Non, elle est en deçà. De ce qu’on pouvait produire en termes de jeu, personnellement je m’attendais à mieux de notre part. Il y a des moments qu’on a mal géré et ça nous a mis un peu en-dedans en fait. On s’attendait à beaucoup mieux, à jouer le milieu de tableau, voire un peu plus haut. Au final, on se retrouve à se battre pour éviter les barrages. Donc déception, mais il faudra faire mieux l’an prochain.

 

Vous personnellement, quel bilan faites-vous de votre saison jusqu’à maintenant?

À la base, je pensais que ça serait ma dernière saison. Mais à la moitié du Championnat, j’ai fini par reprendre le brassard. Du coup, cela m’a donné un surplus de motivation que je n’avais pas forcément en début de saison. Cela m’a aussi donné plus d’importance au sein de cette équipe qui est très jeune. Petit à petit, je prends mes marques en tant que Capitaine, ça m’implique plus dans l’équipe que les années précédentes. Après, je peux toujours faire mieux. Mais il y a l’âge qui fait que je commence à être un peu fatiguée avec le travail à côté. Donc saison mi-figue, mi-raisin.

 

Comment avez-vous vécu justement cette prise de Capitanat?

Disons qu’on se le partageait déjà avec Kani, on formait vraiment un binôme complémentaire. Elle était la leader technique sur le terrain et j’étais celle qui parlait plus dans l’ombre du vestiaire. Ça me manque car l’entente marchait vraiment bien. D’ailleurs, la perte de Kani sur le terrain et dans le vestiaire nous a sans doute joué des tours depuis la moitié du Championnat.

 

Vous parliez de dernière saison. Comment voyez-vous justement votre avenir désormais?

Je le vois au jour le jour. Tant que je peux jouer, tant que le Coach me fait confiance, tant que mes jambes suivent, on jouera. Et le jour où je devrais laisser ma place aux jeunes, je le ferais et je leur apporterai tout ce dont elles ont besoin. Moi je suis prête dans ma tête, je sais qu’il me reste encore un ou deux ans. Si je dois laisser les crampons sur le côté ensuite, je le ferai. Mais l’objectif est déjà de maintenir le club aujourd’hui.

 

Vous pensez déjà à une reconversion dans le football, en tant que Coach par exemple?

Oui, j’ai déjà coaché des équipes. Ça reste une possibilite, après on verra ce que le club propose à ce moment-là lorsque je raccrocherai les crampons. Après ça reste mon club de cœur, cela fait 10 ans que je suis à la VGA. J’y resterai d’une façon ou d’une autre.

 

Pour finir sur la Sélection, le Portugal a eu tendance ces derniers temps à venir piocher en France, en D2. Est-ce que ça semble loin ou ça reste envisageable pour vous?

Je pense que j’ai loupé le coche à une période où je n’avais pas fait le nécessaire niveau papiers. Mais ça m’étonnerait qu’ils s’attardent sur une joueuse de 29 ans (rires). Cela aurait été un plus et une fierté de jouer sous le maillot du Portugal. Après, rien n’est impossible, mais je n’y pense pas forcément vu mon âge. L’avenir est aux plus jeunes.