Football féminin : Mélanie Ribeiro de Carvalho : «C’est une saison de transition pour moi»

Cette saison, LusoJornal continue de suivre les lusophones qui évoluent sur les pelouses de D1 Féminine. Et il a eu l’occasion de s’entretenir avec la milieu de terrain lusodescendante Mélanie Ribeiro de Carvalho, qui est de nouveau entrée en jeu en fin de rencontre lors du revers du Paris FC face à l’Olympique Lyonnais (1-4).

 

Tout d’abord, votre sentiment après ce match face à l’OL ?

Il y a un peu de déception après cette défaite. Même si Lyon est une grande équipe, on voulait aller chercher un résultat, au moins un match nul. Après, personnellement, je suis contente d’avoir pu rentrer pour aider l’équipe. Cela reste une déception collective, mais on reste sur une bonne note parce qu’on sort une grosse performance malgré les absences de joueuses.

 

On a justement entendu votre coach se montrer positive dans son discours, en rappelant notamment que le PFC avait aligné une défense un peu inhabituelle…

C’est vrai qu’on a bien réussi à résister face à une grosse équipe de Lyon. Elles ont toujours des tops joueuses. Et nous, on avait énormément d’absences sur blessure, du coup on avait une équipe un peu inédite et une défense qui se cherchait un peu. Mais on a réussi à trouver des automatismes derrière pour tenir et résister.

 

Comment on rentre dans un match comme celui-là, à dix minutes de la fin, où tout semble déjà fini ?

Certes le match est déjà quasiment terminé et le score fixé. Mais une joueuse de football doit être prête à rentrer à n’importe quel moment. Quand on rentre, on se dit que c’est une chance de pouvoir jouer face à une telle équipe et qu’on nous donne notre chance. J’ai essayé d’apporter quelque chose en défense, de me donner pour l’équipe, d’aider les filles qui étaient fatigués car elles ont fait énormément d’efforts face à cette grosse équipe. De toute façon, on n’avait rien à perdre. Quitte à rentrer, autant tout donner et aider l’équipe au maximum.

 

Le prochain match sera le 10 mars face à Lille, en demi-finale de Coupe de France. Comment vous abordez ce match quand on sait que le dernier match de Championnat face au LOSC s’était mal passé (défaite 0-1) ?

On va déjà essayer de prendre un peu de repos et de récupérer nos joueuses qui étaient blessées car on n’a pas été épargnés ces derniers temps. On va tenter de prendre le maximum de temps pour nous, de se retrouver, de bien revoir notre plan de jeu ensemble. On va apprendre des erreurs du dernier match et essayer de progresser. Lille est un très bon adversaire, donc il va falloir mieux gérer cette rencontre et ne pas reproduire les erreurs de l’autre fois.

 

Est-ce qu’on pense déjà à une hypothétique finale face à Lyon ?

Bien sûr, la finale est dans un coin de notre tête. Mais ce qui est important, c’est de ne pas se projeter déjà en finale. Peut-être la rêver, mais il faut rester focalisé sur le match à venir, car rien n’est joué, bien au contraire.

 

Quel bilan tirez-vous de la saison du Paris FC jusqu’à présent ?

C’est un bilan plutôt positif. On a réussi à aller titiller les gros, notamment Montpellier qu’on a éliminé de la Coupe de France. On a fait quelques performances malgré des déceptions sur certains matchs comme Rodez ou Lille. On a en plus eu un changement de Coach qui est arrivé assez tôt dans la saison. Il a fallu refaire avec, reconstruire l’équipe avec des nouvelles arrivées et des départs. C’est positif globalement, on réussit à prouver des choses, on se construit et on cherche à aller de l’avant, encore plus en cette fin de saison.

 

Et à titre plus personnel, comment vivez-vous votre première saison en D1 ?

C’est une saison de transition pour moi. Je découvre la première division féminine étant donné que j’ai toujours joué en jeunes avant. Du coup, c’est une saison où j’essaye d’apprendre au maximum, de me donner à fond aux entraînements, de regarder les grandes joueuses qui sont dans cette équipe. Il y a des très grandes joueuses qui ont énormément à m’apporter. J’essaye aussi de jouer un maximum en moins de 19 ans, de prendre du temps de jeu en D1 et quand on m’appelle, d’être toujours disponible et de me donner à fond pour que la Coach ait envie de me rappeler et de me faire confiance.

 

Comment s’est passée l’intégration dans ce groupe habitué à jouer dans l’élite ?

Au niveau du football, c’était un niveau au-dessus. Entre la D1 et les U19, il y a quand même un fossé. Il faut vite s’adapter, ça joue plus vite, techniquement c’est impeccable. Surtout que le PFC est un grand club, avec des grandes joueuses, donc il faut vraiment vite se mettre dans le bain. Après, l’intégration s’est bien passée. Mais il faut encore du temps pour apprendre et comprendre les rouages de l’équipe, de la D1 et ça ira tout seul.

 

Quels sont vos objectifs personnels pour cette fin de saison et celle à venir ?

Forcément, j’aimerais continuer à faire des apparitions dans le groupe, que ce soit sur le banc de touche ou jouer et grappiller quelques minutes de temps de jeu à la fin pour, à terme, jouer une période entière ou un match complet. Je reste à disposition de la Coach et de l’équipe. Je n’attends pas particulièrement quelque chose, mais je me donne à fond en me disant que le travail paye et que ça arrivera.

 

Est-ce qu’il y a dans l’idée peut-être de faire comme Elisa de Almeida, qui avait commencé par rentrer sur quelques matchs, avant de devenir titulaire et engranger les matchs de D1 ?

Oui, bien sûr, Elisa c’est vraiment un modèle. J’ai joué pendant toute une saison avec elle en U19, il y a deux ans. Voir qu’elle aussi, au début, ça a été un peu compliqué, que l’on ne faisait pas trop appel à elle et qu’au final, elle soit aujourd’hui titulaire indiscutable dans l’équipe, ça force le respect. J’ai cette trajectoire dans un coin de la tête et j’aimerais bien parfois faire pareil. En plus, c’est quelqu’un de génial.

 

Pour finir, parlez-nous un peu de vos origines et rapports avec le Portugal…

C’est un pays auquel je suis très attachée car j’ai des origines bien ancrées là-bas, mon père étant portugais. J’essaye d’y aller assez souvent pour voir ma famille près de Porto. Ce sont mes origines, donc ça me tient vraiment à cœur de supporter ce pays, de regarder ce qu’ils font même si bien sûr je reste française. Mais je n’oublie pas d’où je viens également.

 

Vous avez été appelée en équipe de France U16 et U17 par le passé. Même si cela semble encore loin, pensez-vous déjà à la Sélection française ?

C’est un objectif et un rêve pour toute joueuse d’être appelée en Sélection nationale. Quand on a goûté aux équipes de jeunes, on a envie d’aller tâter la B, voire la A. Mais pour l’instant, je reste fixée sur le fait d’essayer d’être dans le groupe en D1 et de jouer. Après, évidemment, ce serait un honneur de défendre les couleurs de son pays et de porter ce maillot. Je me donne à fond pour, et j’espère que ça arrivera un jour.

 

Si jamais ça ne venait pas du côté de l’équipe de France, le Portugal pourrait être une option ?

C’est une porte que je ne ferme pas. C’est une opportunité de jouer, de défendre les couleurs d’un autre pays, même si je reste vraiment fixée sur la France pour le moment, qui est mon objectif prioritaire. Je n’oublie pas qu’il y a le Portugal et ce serait aussi un honneur. Mais ça reste assez lointain comme avenir. Du coup, pour l’instant je n’y réfléchis pas trop.