LusoJornal / António Borga

Gilets Jaunes: José Cruz, un hymne à la solidarité

Le mouvement des «Gilets Jaunes» ne laisse personne indifférent. Depuis des semaines on assiste à des blocages au niveau de routes, de ronds-points, de péages ou de stations-services. Ce mouvement ne divise pas forcément la population qui est dans l’ensemble favorable aux revendications, toutefois les violences qui émaillent ces manifestations ne sont elles pas approuvées.

José Cruz, qui n’est pas «Gilet Jaune», a décidé de s’exprimer à travers LusoJornal. Cet homme de 39 ans, comédien humoriste, ne s’engage pas dans le mouvement, toutefois il le soutient.

 

Que pensez-vous du mouvement Gilets Jaunes?

Tout d’abord, je tiens à bien différencier les Gilets Jaunes des «casseurs»! Les Gilets Jaunes sont des gens qui sont descendus dans la rue pour manifester car ils sont dans des situations de précarité de plus en plus importantes et malheureusement de plus en plus nombreuses. Ce sont des gens qui ont l’impression de ne plus être écoutés par la classe politique depuis très longtemps. Ce sont des gens qui n’ont plus les moyens d’avoir des rêves et une vision d’avenir. Ce sont des gens qui se sentent méprisés par la classe politique et dirigeante! Et, j’ai l’impression que ce sont des gens qui ont tout accepté depuis très longtemps sans rien dire, et aujourd’hui leur ras le bol s’exprime. En tant que citoyens, ils ont le droit de manifester et d’exprimer leur mécontentement pour défendre leurs intérêts et leurs droits.

 

Vous les soutenez?

Oui, je soutiens les Gilets Jaunes tels que je les perçois et décris dans la question précédente. On ne peut pas être contre un retraité qui ne reçoit même pas de quoi se nourrir dignement tout au long du mois après avoir travaillé toute sa vie. On ne peut pas être contre une mère de famille qui travaille et malgré cela n’a pas les moyens de nourrir ses enfants. On ne peut pas être contre des citoyens qui demandent une meilleure répartition des richesses. On ne peut pas être contre des artisans, des professions libérales, de petits chefs d’entreprises à qui on demande de payer plus d’impôts et taxes alors que certaines grandes entreprises en sont dispensées. On ne peut pas être contre des hommes et des femmes qui demandent une vie meilleure et parfois juste le droit de «survivre».

 

Pourquoi ne pas les avoir rejoints?

Les choses sont en train de changer.

 

Qu’avez-vous pensé des mesures du Premier Ministre?

Elles ne répondent pas aux attentes des Gilets Jaunes!

 

Qu’attendez-vous des prochains jours? Êtes-vous inquiet pour ce samedi?

J’ai l’impression que les choses ne vont pas se calmer car le problème est très profond et fait référence à plusieurs sujets aussi bien économiques que politiques… Les 3 mesures annoncées par le Gouvernement ne seront pas suffisantes pour répondre à toutes les questions et les problématiques qui sont posées par les Gilets Jaunes. J’espère que les choses se passeront bien samedi et qu’il n’y aura pas de blessés ni de débordement et que la manifestation se déroulera dans le calme! Samedi, j’irai jouer au théâtre à Paris et je sais déjà que plusieurs personnes ont annulé leur présence par peur des débordements… Mais, encore une fois, on ne peut pas interdire aux gens de manifester. C’est un droit.

 

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