Histoire de la première liaison aérienne entre Paris et Lisboa

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Il y a tout juste un siècle, probablement l’aventure la plus extraordinaire de l’aviation portugaise était en train de se dérouler : la traversée de l’Atlantique du Sud entre Lisboa et Rio de Janeiro effectuée par Sacadura Cabral et Gago Coutinho.

Ce rappel, en forme d’hommage, nous emmène à d’autres moments importants de l’aviation. Les années 1920-1930 furent des années formidables, des années, toutefois, dramatiques pour de nombreux aviateurs.

Une fin heureuse a eu lieu lors de le premier voyage aérien entre Paris et Lisboa réalisé par le Capitaine Pierre Théodore Weiss.

Parti le 2 août 1925, le voyage durera 9h20 minutes de vol effectif.

Le Capitaine Weiss était accompagné, pour l’occasion, par le Sergent Tournois.

Le Journal l’Égalité de Roubaix Tourcoing du 5 août 1925 écrivait : « le Capitaine Weiss et le Sergent Tournois, partis du Bourget dimanche, sont arrivés lundi à Lisboa, malgré de violents nuages et après deux tentatives effectuées pour passer les Pyrénées qui échouent. Le voyage qui fut admirable, disent les deux aviateurs, a été très dur. L’équipage a été reçue à sa descente de l’avion par un représentant du Gouvernement portugais, par l’attaché militaire de France et le personnel de la Légation ».

Le Capitaine Weiss, ainsi que le Sergent Tournois, qui faisaient partie du Groupement de reconnaissance du 34ème Régiment d’aviation, sont partis de l’aéroport du Bourget, le dimanche 2 août, à 14h00, afin de relier Lisboa, soit 1.680 kilomètres entre les deux villes, voyage possible, à l’époque, qu’avec un avion militaire, il s’agissait ici d’un Bréguet.

Après quelques heures de voyage, ils durent atterrir à Pau à cause de la brume.

Après de violents orages et deux tentatives pour passer les Pyrénées, le Capitaine Weiss et le Sergent Tournois repartent le lendemain, le 3 août, à 9h00 du matin et atterrissent à Lisboa à 15h20, sans que le voyage ait été marqué par quelque regrettable incident qu’il soit.

De signaler que Laurent Eynac, Sous-Secrétaire d’État à l’aviation et le Commandant José Manuel Sarmento Beires, un des pionniers de l’aviation portugaise et à l’époque, Attaché militaire portugais à Paris, avaient prêté leur concours à l’accomplissement de ce raid, qui avait également pour but d’établir une liaison avec l’aviation portugaise.

Le Capitaine et le Sergent sont objet de nombreuses démonstrations de sympathie pour leur exploit. Des banquets sont offerts à l’Ambassade de France et au Ministère de la guerre, après quoi, le Capitaine Weiss fera une conférence à la Société de géographie portugaise, avant leur retour en France.

 

Qui était Pierre Théodore Weiss ?

Le Capitaine Weiss est né à Nancy, en 1890. C’est là qu’il fait de brillantes études dans la magistrature.

En 1914, il est Sous-Lieutenant des Chasseurs à Lunéville. Breveté en janvier 1915, il est en escadrille au front. Il commande tour à tour le F71, la Spad 90 et le Groupe d’Escadrilles de la VIIIème armée.

Il a eu droit à sept citations, en raison de ses nombreuses victoires. Il n’a pas quitté le front, et pourtant il en sort avec aucune blessure, aucune maladie.

La guerre finie, il continue de servir. Il est, en 1923, le premier auteur de la transfusion d’essence entre deux avions en plein vol. Il réalise Paris-Marseille en 3h10, voyages et exhibitions de nuit.

Avec Van Candenberghle, le 13 février 1924, le Capitaine Weiss réussissait un très bel exploit de navigation aérienne : 700 kilomètres dans la neige, sur le circuit Le Bourget-Metz-Le Bourget, alors que la tempête blanche faisait rage.

D’autres exploits seront réalisés par le Capitaine Weiss après celui de Paris-Lisboa.

En 1926, c’est la Norvège, puis la Suède et toutes les capitales du Nord qui voient se poser sur leurs terrains, le « grand oiseau » venu de France.

En 1927, c’est le grand voyage au-dessus de la Russie et du Caucase, avec son compagnon de vol Assollant.

En 1929, avec le Commandant Girier, il bat le record mondial de vitesse sur 5.000 kilomètres en circuit fermé, à 190 de moyenne, en 26 heures.

C’est en 1930 qu’il réalise la première liaison Paris-Pondichéry et retour avec Girier. Ce voyage restera probablement comme son plus grand exploit, l’incomparable exploit – un voyage héroïque et de souffrance qui a permis, pour la première fois, que le courrier et l’accolade partis de Paris arrivent aux Indes par les airs.

 

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