Hommage aux soldats portugais de la Grande Guerre par la ville de Pau

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Pendant toute la durée de la I Guerre Mondiale, une centaine d’hôpitaux militaires sont ouverts dans les Pyrénées-Atlantiques pour l’accueil et les soins des soldats. Afin de soulager l’hôpital portugais d’Ambleteuse, dans le Pas-de-Calais, un autre hôpital militaire est attribué aux troupes portugaises dans ce qui est alors le département des Basses-Pyrénées, l’ancien Casino mauresque d’Hendaye, au Pays Basque, à la frontière franco-espagnole.

Les soldats portugais y sont accueillis à partir de 1917, avant leur rapatriement. Les soldats évacués d’Ambleteuse parcourent alors plus de mille kilomètres en trois jours, en train et en ambulance militaire.

Une fois guéris, ils sont rapatriés par le chemin de fer vers le Portugal.

Les liens entre le département des Basses-Pyrénées et les soldats portugais de 1914-1918 ne se limitent pas aux soins et à la convalescence des troupes. Il convient de noter la présence portugaise à l’École d’aviation militaire de Pau, la première au monde ouverte sur la Lande du Pont-Long dès 1911, qui contribue à parfaire la formation des premiers pilotes de chasse de l’aviation portugaise.

Parmi les élèves portugais de cette école, notons le Capitaine Oscar Monteiro Torres, qui vient y suivre un stage de Haute Ecole à l’été 1916. Nous pouvons aussi citer le Capitaine Luís Antánio Maria de Cunha e Almeida à l’été 1917 ou le Sous-Lieutenant José Pereira Gomes à l’automne de la même année.

Après la guerre, vient le temps de la mémoire et des hommages.

En France, les lieux de mémoires se référant à la présence portugaise pendant la Grande Guerre sont nombreux. Nous pouvons citer par exemple l’avenue des Portugais dans le 16ème arrondissement de Paris, à deux pas des Champs Elysées et de l’arc de Triomphe, le Cimetière portugais de Richebourg, rassemblant plus de 1.800 soldats tombés lors des combats, le Monument aux morts de La Couture ou le monument érigé à la place de l’ancien hôpital portugais d’Ambleteuse.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, seules de rares plaques sur les monuments aux morts font état de cet épisode du premier conflit mondial. A ce titre, le monument aux morts de la ville de Bayonne (1), adossé aux remparts, fait état de pionnier. La plaque en hommage aux soldats portugais étant inaugurée en juillet 1934 en présence de Louis Barthou, alors Ministre des affaires étrangères. Sur celle-ci figure une citation du Maréchal Joffre en hommage aux soldats portugais morts pour la France: «Nous les admirons et nous les pleurons comme nos enfants, puis qu’ils sont morts comme eux, à côté d’eux, avec eux». Cette citation du Maréchal Joffre aux soldats portugais tombés en 14-18 est extraite du discours du Maréchal lors de l’inauguration du monument aux morts portugais de La Couture le 10 novembre 1928.

Aujourd’hui, une plaque quasiment identique est visible sur le monument aux morts de la ville de Pau, Préfecture du département. Au départ, aucune mention aux soldats portugais morts pour la France ne figure sur ce monument aux morts réalisé entre 1924 à 1927. En effet, cet hommage visible aujourd’hui est bien plus récent. Cette plaque en marbre, longue de 1,5 m et large de 90 cm, frappée de l’écusson de la ville de Pau, est offerte à la ville en février 1987 par le Gouvernement de Lisboa lors d’une rencontre entre André Labarrère, ancien Maire de Pau, António Pinto Machado, Consul du Portugal à Bayonne et le Colonel Reis, Attaché militaire à l’Ambassade de Paris.

Ce cadeau de la capitale portugaise à la ville de Pau, au même titre qu’un uniforme de Capitaine de la force aérienne portugaise, avait pour but de venir enrichir un futur Musée de l’aviation qui ne verra jamais le jour. Finalement, la ville de Pau fait graver sur cette plaque en marbre une inscription identique à celle que l’on retrouve sur le monument aux morts de la ville de Bayonne.

La plaque est apposée sur le monument aux morts de la ville de Pau et inaugurée le 13 juin 1987, en présence d’anciens combattants, d’une délégation portugaise et de représentants militaires français.

C’est ainsi, sur le monument aux morts représentant la France victorieuse, que la ville de Pau rend hommage au sacrifice des soldats portugais sur le front des Flandres pendant la Grande Guerre.

Rappelons aussi que ce dernier a été restauré en 2009 redonnant le lustre passé à cet imposant monument.

 

La plaque aux morts portugais de Bayonne: AQUI.

 

Rudy Pons

(avec Myriam Bruzac)

 

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