«Innés dits et cris», de José Vala – Poésie et musique à l’Espace L’Harmattan

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Assurément à ne pas manquer la soirée de poésie et de musique qui aura lieu vendredi 24 mars à l’Espace L’Harmattan, à Paris, à l’occasion de la sortie du dernier recueil de poésie de José Vala, «Innés dits et cris» (éd. L’Harmattan, 2023). Au programme, lecture de poèmes (avec Marina da Silva, Gilles Costaz et Sophie Clancy), musique (avec Sou Alam), échanges, dédicaces et verre de l’amitié.

Comme ses deux recueils antérieurs («Embruns d’exils» et «Brises de sédition»), le présent volume (80 pages) est marqué par l’engagement du poète et la puissance de ses mots. En effet, ses poèmes sont profondément ancrés dans son itinéraire fait de résistance à la dictature et de luttes contre toutes formes d’injustice et d’oppression. Né en 1957, au Portugal, à Peniche, «lieu de résistances» (titre d’un poème «dédié à tous les opposants politiques, antifascistes, ayant souffert le martyr dans le fort de Peniche»), José Vala, encore enfant, rejoint son père exilé en France, loin de la dictature de Salazar. Et dès lors vont naviguer dans ses «artères du rêve» des mondes infinis d’utopies, d’engagements et de révoltes.

José Vala écrit des mots «comme on attise des braises»: «J’écris des mots / comme on attise des braises / J’écris des mots / pour enrayer la fournaise / J’écris des mots / sur les murs de turbulence / J’écris des mots / pour abreuver les silences».

Dans de nombreux poèmes le mot «cri» est accompagné des mots «étincelles», «sédition», «éruption», «rébellion», «insurrection» ou «révolte»… Le poète «entonne le chant des pavés», comme dans le poème «Marée de lutte» et appelle à l’action: «Soulève-toi et marche / sur le fil acéré de révolte // au son du champ de bataille / où tu sèmes le blé de colère».

On notera, dans ce dernier vers, l’expression métaphorique, une des figures de style auxquelles José Vala a souvent recours. Si le mot «cri» revient dans presque un poème sur deux, en contrepoint, le mot «silence» est souvent présent, comme un lieu où le poète «aspire la trêve des silences», en évoquant, dans le poème «Nau dos Corvos», ses terres d’origine.

Comme dans ses livres précédents, on appréciera également son remarquable maniement de la langue française. Il en bouscule volontairement la syntaxe et l’arrangement des mots, leur donnant une vitalité et une efficacité qui rendent ses poèmes plus denses et plus percutants. Ses vers ont une résonnance minérale et limpide, chaque mot percute la «substantifique moëlle» (célèbre expression de Rabelais) de notre entendement et se brise en une foule d’éclats multisonores. Rappelons que José Vala est aussi musicien et qu’il conjugue depuis longtemps l’écriture poétique et l’écriture musicale.

Militant, certes, mais, nous dit Gilles Costaz en quatrième de couverture, «au service de toute la communauté des hommes», comme on pourra le constater dans les poèmes «Les cent pas sans papiers», «Lutter et chanter» (pour Gaza au-delà de tous les murs) ou bien dans le poème «Je suis un migrant»: «Migrants de tous pays / Envahissons les boulevards / Recolorons toutes places / Pour les éclairer de nos rêves brisés».

Vendredi 24 mars, 19h-21h

(entrée libre)

Espace L’Harmattan

21 bis rue des Écoles

75005 Paris

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