LusoJornal / António Marrucho

Jacques Blanchard le photographe amoureux fou du Portugal en route pour la Laponie

Il y a des moments rares dans la vie. Avoir rencontré Jacques Blanchard en fait partie. Nous l’avons interviewé à Paris, pas loin du boulevard Isaac Pereire, pour LusoJornal, il y a de cela deux ans.

Jacques Blanchard, un photographe, un sacré personnage. Son art: la photo. Son amour, un pays, parmi quelques autres: le Portugal. Amour partagé par et avec son appareil photo, qu’il nomme: Véronique.

D’ailleurs sont amour est partagé avec ses trois compagnes: Starlette, Sweetie et Véronique. Compagnes de voyages, d’aventures, de découvertes.

Starlette c’est le nom donné à sa caravane, Sweetie le nom de sa voiture et Véronique le nom de son appareil photo.

Trois noms choisis par une des comédiennes qu’il a photographié: Lucie Bataille, la marraine donc.

Après la visite à sa résidence-studio-musée, en route pour de nouvelles aventures au Danemark et la Laponie, Jacques Blanchard a tenu à nous présenter Véronique, Sweetie et Starlette. Belles campagnes auxquelles Jacques Blanchard tient, comme étant ses biens les plus précieux.

Ce rêveur de 76 ans a en tête encore plein de projets. Ses réalisations étant en liaison avec son état de santé et les questions pécuniaires.

En route pour les pays nordiques – allez savoir pourquoi – il a fait une halte à Pérenchies, dans le Nord de la France.

C’est là que les présentations de ses campagnes nous ont été faites, le dimanche 20 mai. De sacrées personnages, à l’image de leur propriétaire.

Starlette, la caravane, est un lieu de vie, pour Jacques Blanchard pendant ses prochains 6 mois, le temps des aventures et parcours photographiques au Danemark et en Laponie.

C’est également un environnement, des photos décorent les paroirs, un album de 10 photos par collection sont là pour prouver et justifier sa démarche de photographe, de chercheur de lieux, de personnages qu’il immortalise. Au milieu de la pièce, Véronique, son appareil photo, qui pour l’instant trône sur son trépied, près à photographier sous une pellicule de 70 millimètres, des hommes, des femmes représentatives des pays traversés.

Véronique ne date pas exactement de cette date, elle a toutefois été conçue en 1945, trois ans avant Jacques Blanchard, par l’armée Suédoise, son inventeur Victor Hasselblad.

Sweetie, la voiture, c’est a elle que Jacques Blanchard confie la tache de les emmener là haut. Dans Sweetie sont également concentrées les aventures passées de Jacques Blanchard, ainsi que tout ce qui peut l’aider dans sa recherche de photographe et d’aventurier.

C’est avec un immense regret que nous avons quitté Jacques Blanchard, Véronique, Sweetie et Starlette, personnages qui ne doivent pas se quitter des yeux pendant les 6 prochains mois.

A Jacques Blanchard nous avons souhaité meilleur santé et avons prié de nous donner régulièrement de ses nouvelles.

Sur la route, il s’est arrêté à Liège pour rencontrer des amis qui l’ont aidé lors d’une autre collection de photos, consacrée aux bateliers. L’Allemagne traversée, une premier arrêt photographique a eu lieu le dimanche 27 mai au bord de la Mer Baltique. Des photos dans un centre du Moyen Age, avec des joutes à cheval, bateaux, fermes, un pont suspendu… Véronique qui a ainsi repris du travail est contente.

En plus du thème du Portugal, Jacques Blanchard possèdent d’autres collections pour expositions: «La France rurale en 1907», «Les gens du voyage», «Naviguer sur Terre, l’Europe: les Gens de l’eau», «Vadrouille en Ecosse» et «Vadrouille en Irlande».

Pour sa collection de photos sur le Portugal, Jacques Blanchard a fait trois voyages: 1968, 1971 et 1981. Il nous a dit: «Le Portugal est le seul pays que je quitte à regret. En 1981 je me suis promis de ne pas finir ma vie sans un retour, peut-être une dernière visite. Encouragé par Véronique nous décidons une nouvelle ‘escapade’ au pays de juillet 2014 à février 2015».

L’attachement au Portugal de la part de Jacques Blanchard nous le trouvons dans son témoignage: «L’accueil des Portugais est inouï de gentillesse, de spontanéité, de dynamisme et d’espoir du lendemain… L’humour est omniprésent, autant que l’imagination. Le Portugal travaille en souriant. Le Portugais est fier de son passé d’aventurier des mers, de son indépendance à côté de son ‘voisin’. La population a su se séparer de l’enferment et de l’horreur de la dictature sans heurts majeurs».

«Du grand nord au sud lointain, d’est en ouest, le Portugal se distingue par l’élégance de son urbanisation, tant ses villages que ses grandes cités. La nature respectueuse de cette volonté participe de ses monts et vallées et de ses bords de mer…» dit-il au LusoJornal. «Quand je pense au Portugal, je me souviens du visage si gracieux d’une jeune fille de 16 ans rencontrée dans un village en 1968: un charme naturel, une élégance toute simple. Alors Véronique a décidé qu’en 2014 il fallait la retrouver et la photographier de nouveau…»

A la question que nous lui avons posée, sur la publication dans un livre de ses photos du Portugal, Jacques Blanchard, nous répond: «La publication ne fait pas partie des projets de Véronique. Elle redoute l’édition de ses images sur papier ou sur la toile. Elle lui préfère l’exposition. Suivant le nombre de photos, le spectacle retient son public durant une à deux heures. Il n’est pas rare que certains visiteurs se déplacent deux fois; éventuellement parce qu’ils n’avaient pas imaginé le sujet traité avec autant d’images et de précision, d’autres parce qu’ils n’ont pas pu s’asseoir durant quelques minutes, beaucoup parce qu’ils souhaitent revenir en compagnie d’amis concernés».

Nous, rédacteur du présent article, avouons notre peur et souhaitons que les photos du Portugal, entre autres, puissent sortir à la lumière, être exposées, valorisées. Le risque? Qu’elles disparaissent un jour à jamais, une perte pour l’histoire du Portugal des années 1968 à nos jours.

Même si la comparaison est un peu exagérée Jacques Blanchard ne souhaite pas être un jour comparé à un Van Gogh: «Véronique tient décidément à voir ‘le dernier mot’ et décide que je ne dois plus acheter de cigarettes… Ne dit-on pas que Van Gogh échangeait ses toiles contre des tubes de peintures, alors qu’aujourd’hui elles se vendent à prix d’or sans créer scandale!»

A tous ceux qui seraient intéresses, l’exposer la collection de photos de Jacques Blanchard sur le Portugal est composée de 315 photos.

Bonne route, Jacques Blanchard jusqu’en Laponie, là ou le soleil brille de toutes lumière entre le 28 juin et le 14 juillet et qui se cache complètement entre le 9 décembre et le 5 mai.

Reviens nous en forme pour pouvoir développer toutes les photos et les travailler pendant 2 ans avant qu’elles puissent être exposées.