Ouvert le 19 juillet 2024, le Musée Aristide de Sousa Mendes, à Cabanas de Viriato, a attiré 22.000 personnes au cours des six premiers mois d’activité, dont 90% de Portugais. «C’est bien au-dessus de nos meilleures attentes», a commenté le Maire de Carregal do Sal, Paulo Catalino, qui a fait de la récupération de la mémoire de l’ancien Consul de Bordeaux une priorité pour la municipalité, où a vécu celui qui a sauvé des milliers de vies pendant la II Guerre mondiale, en accordant des visas allant contre la volonté du Gouvernement de Salazar.
Fin décembre 2024, le chiffre était déjà de 20.460 visiteurs, prouvant l’importance de la création du Musée en l’honneur de l’un des plus grands, sinon du plus grand héros portugais et mondial, comme le souligne toujours le Maire de Carregal do Sal, Paulo Catalino Ferraz.
C’est avec une certaine fierté, que la Directrice exécutive du Musée, Joana Pais, avoue aussi que «toutes les prévisions sont dépassées… nous nous attendions à une grande fréquentation en raison de ce que ce musée représente pour le pays et le monde, mais pas qu’elle reste toujours constante, cela nous incite et encourage à développer des idées à mettre en œuvre pour maintenir cette affluence de visiteurs».
Reconnaissant que cela a été «une bonne surprise pour toute l’équipe», Joana Pais ajoute que «beaucoup de gens, qui connaissent l’histoire, pensent qu’ils viennent voir un beau musée, d’une municipalité et d’un village, sont complètement émerveillés par le niveau d’excellence».
Ce musée évoque les valeurs de tolérance et de paix, en perpétuant l’héritage et la mémoire d’Aristides de Sousa Mendes, le prestigieux diplomate portugais qui a sauvé 30.000 vies de l’Holocauste, en leur délivrant frénétiquement des visas individuels ou familiaux. Même contre les règles imposées par le dictateur Salazar, Aristides de Sousa Mendes a suivi sa propre conscience morale dans une mission de sauvetage sans précédent menée par une seule personne.
Le Musée c’est le témoignage d’Aristides de Sousa Mende et famille, cela n’est pas un musée sur l’holocauste.
L’exposition permanente du musée se concentre sur l’action humanitaire menée par le Consul pendant la II Guerre mondiale, ce qui nous permet de comprendre la Casa do Passal comme un «lieu de mémoire» et comme un espace de construction sociale et politique de son protagoniste. Elle se compose de plusieurs sections qui racontent l’histoire de la maison, de la famille Sousa Mendes, de la carrière consulaire d’Aristides, du contexte historique de l’époque, des principaux événements politiques jusqu’à l’«exode» de 1940, du procès, de la condamnation et de la réhabilitation de la mémoire du Consul, ainsi que de l’histoire d’autres Portugais qui ont également sauvé des Juifs pendant la II Guerre mondiale.
La Casa do Passal a été offerte par l’Abbé d’Alcobaça au couple que, Aristides de Sousa Mendes a formé en se mariant avec Angelina de Sousa Mendes en 1909.
Cette demeure a été vendue, après décès du Consul dans la misère, en 1954. Elle est restée dans un stade d’abandon jusqu’en 2000, servant à un moment donné de poulailler. À cette date, c’est la Fondation Aristides de Sousa Mendes qui va racheter l’immeuble presque en ruine, des travaux étant entamés par le Ministère des Affaires Étrangères en 2015, pour stabiliser l’intérieur et récupérer l’extérieur.
Une deuxième intervention a permis d’ouvrir le musée, après de gros travaux financés par des Fonds européens et la Mairie de Carregal do Sal. Contrairement à ce que l’on peut entendre ici et là, il n’y a pas eu d’argent investi dans la réhabilitation en dehors des institutions portugaises et européennes. Il n’y a pas eu de financement, notamment, de la part d’associations juives.
Ouvert ses portes depuis six mois, le Musée est devenu un des plus connus du Portugal et du monde. Une réalité qui vient d’être reconnue avec l’attribution du Prix Construir 2024 de la «Meilleure réhabilitation architecturale». Le projet de réhabilitation et d’adaptation du Musée, conçu par les architectes Pedro Azevedo et Susana Rosmaninho, a été récompensé dans la catégorie «Espace de commerce et de services», promu par le Jornal Construir.
