La startup d’Antonia Bova, Paprwork, vers le zéro paperasse: primée

Paprwork, la startup créée par la lusodescendante Antonia Bova, vient de remporter le Prix #10000startups en région Hauts-de-France dans la catégorie #data #IA! Il s’agit d’un concours national organisé par le journal La Tribune et par le groupe BNP, destiné à mettre en avant les startups de l’année dans différentes catégories.

La finale nationale du concours aura lieu le 30 mars, au Grand Rex, à Paris.

Antonia Bova est une lusodescendante qui a des idées, des idées innovantes. Donnons-lui la parole, pour qu’elle nous décrive son parcours et celui de l’entreprise qu’elle a créé, Paprwork.

 

Antonia Bova, parlez-nous de vos origines.

Je suis née en France d’une maman portugaise et d’un papa italien. Ma maman est arrivée en France lorsqu’elle était petite, mais comme beaucoup de familles portugaises, elle n’a jamais cessé de retourner régulièrement dans son pays. Nous venons d’un petit village près de Guimarães – Arnozela – où nous retournons plusieurs fois par an. Je suis une enfant de l’Europe! Une française dont les racines profondes sont au Portugal. Personnellement nous retournons plusieurs fois par an au Portugal. Le Portugal est le seul endroit où je me ressource totalement.

 

Quelle formation avez-vous suivie et comment est née l’idée de la création de Paprwork?

Je suis diplômée de la Faculté de droit de Nancy 2 et du Centre de Formation Professionnelle Notariale de Lille. J’ai acquis mes premières expériences en cabinet d’avocats et en offices notariales où j’ai alors constaté la faiblesse des technologies traditionnelles face à la réalité des défis actuels. J’ai vite été convaincue que le monde juridique connaissait sa révolution digitale et que la légal tech constituait l’avenir des professionnels du droit. Voilà comment j’ai décidé de me lancer dans l’entreprenariat et de travailler sur le concept de l’avocat de demain. Ma vision à l’époque était simple et c’est toujours le cas aujourd’hui: le monde aura toujours besoin des professionnels du droit malgré le développement de l’intelligence artificielle, sous condition que les professionnels du droit acceptent de se réinventer.

 

Vous avez créé ce qu’on appelle une startup. C’est quoi, au fond, une startup?

Une startup est une jeune société innovante qui recherche un modèle rentable. On part d’une idée d’une problématique de départ, on y apporte une solution et ensuite on pense modèle économique et marché. A l’inverse d’une société traditionnelle qui pense d’abord à gagner de l’argent. Pendant longtemps, il n’y avait que les grands groupes ou grosses PME qui pouvaient s’outiller de manière qualitative (par de gros logiciels-métiers souvent développés en interne). Les startups sont venues bouleverser ça, en permettant aujourd’hui à toutes les TPE et PME d’avoir le même degré de services, à des coûts adaptés.

 

Votre société ne s’adresse qu’aux professionnels?

Oui, Paprwork est principalement destinée aux professionnels. Aujourd’hui les professionnels passent 5 à 10 heures par semaines à faire des tâches administratives et cela concerne tous les secteurs d’activité. 138 jours de travail par an d’après plusieurs sondages de 2019. Paprwork vient répondre à cette problématique sur une verticale très précise qui est celle de la constitution de dossiers. Peu importe la tâche administrative, il faut toujours venir collecter des documents. Je m’explique: quand un professionnel doit constituer un dossier, la première chose qu’il fait c’est de demander à son client un grand nombre de pièces et d’informations. Comment son client lui transmet-il ces documents? Dans 80% des cas, par email non sécurisé et parfois sur des rooms statiques où on vous demande d’imprimer et de scanner des documents (et si vous n’avez pas de scanner et d’imprimante?). Si le client ne vous répond pas, vous le relancez, parfois encore et encore. Et bien, imaginez que tout cela puisse être automatisé. Pour le professionnel, le temps de collecte et de relance est énorme et pour le client c’est une phase obscure où il ne connaît absolument pas le traitement de ses données personnelles. Paprwork vient automatiser toute cette phase en s’adressant à ceux qui veulent gagner du temps sur leur collecte de documents, ceux qui veulent prendre soin des données personnelles de leurs clients car ils ont compris qu’elles ne leur appartiennent pas et ceux qui veulent adopter une expérience utilisateur simple et intuitive.

 

Comment se développe votre entreprise?

Paprwork est une société des Hauts-de-France, qui s’est développée par la confiance d’un grand nombre de partenaires, comme le Barreau de Lille, l’Université catholique de Lille, l’IXAD, la Chambre régionale des Huissiers de justice, le groupe SERGIC et bien d’autres. Nous sommes également référencés au catalogue de l’UGAP, ce qui nous permet de travailler avec un grand nombre d’acteurs publics. Vous pouvez également nous retrouver sur des salons spécialisés ou constituer un dossier en ligne sur notre site (https://paprwork.io)

 

Pourquoi avez choisi Paprwork comme nom?

Paprwork signifie paperasse en anglais. C’est ce à quoi nous voulons mettre fin. Nous souhaitons que les gens comprennent qu’avec nous, constituer un dossier est aussi simple que d’envoyer un sms.

 

Pensez-vous développer à l’international?

Nous sommes déjà présents en France, en Belgique et au Luxembourg. Nous avons 5.000 utilisateurs quotidiens, un peu partout dans le monde. Nous travaillons actuellement sur un développement en Allemagne.

 

Pour le démarrage de votre entreprise quelles aides avez-vous eues?

Nous avons créé officiellement Paprwork l’année dernière. Nous avons reçu un grand nombre d’aides régionales pour soutenir notre développement technique ou nos premiers emplois. Les Hauts-de-France soutiennent massivement l’innovation et les startups du territoire. Ces aides sont accompagnées de partenaires d’amorçage comme Hodefi ou Réseau Entreprendre.

 

Vous vous êtes développé au sein d’Euratechnologies. Pourquoi?

Euratechnologies est le plus grand incubateur européen avec un écosystème riche de 300 sociétés. S’y développer signifie intégrer une grande bienveillante riche de son réseau et de son retour d’expériences. Bien sûr, il reste encore beaucoup de choses à y construire, l’entrepreneuriat féminin par exemple. Pour ma part, je suis partie d’une page blanche il y a quelques années et j’ai la chance aujourd’hui d’y avoir construit, avec mes associés, une société digitale rentable. Je dois tout à Euratech’. Nous avons par exemple intégrer FALC l’année dernière, l’incubateur fintech/legaltech (avec le soutien du Barreau de Lille et de l’IXAD), ce qui nous a permis de nous rapprocher du groupe Natixis. Nous venons d’intégrer Maille Immo, l’incubateur du groupe SERGIC qui regroupe un grand nombre d’acteurs de l’immobilier (NACARAT, VILOGIA…) ce qui nous permet de commencer une collaboration avec leurs équipes. Euratechnologies donne des opportunités qu’on ne pourrait pas avoir ailleurs!

 

Par les temps qui courent beaucoup de startups s’installent au Portugal. Il y a un regroupent de startups, des aides, une certaine rapidité dans les démarches à accomplir. Pourquoi n’avez-vous pas fait le choix de vous installer au Portugal?

Dans quelques temps, j’espère me développer au Portugal et y installer une équipe! Effectivement le Portugal, il y a quelques années, a fait le choix du digital pour relancer son économie, ce qui lui réussit plutôt bien. Beaucoup de startups qui décident de partir à l’international ou à la conquête du sud de l’Europe, s’y installent. Lisboa est une start-up-nation en devenir.

 

Vous faites partie d’un groupement qui s’appelle LusoTech. C’est quoi LusoTech? Quel est son but?

Il s’agit d’une initiative de Monsieur Bruno Cavaco. La LusoTech est un groupement de lusodescendants qui vient faire le lien entre les startups et ceux qui veulent travailler avec eux. Le but est de faciliter les échanges à travers divers évènements comme des apéros, des délégations, des rendez-vous individuels, etc. Toutes les entreprises sont concernés: il s’agit de rapprocher l’ancienne et la nouvelle économie de manière conviviale et constructive. Plus d’une centaine d’entreprises font partie de ce groupement.

 

Paprwork vient de remporter le Prix #10000startups en région Hauts-de-France dans la catégorie #data #IA! Est-ce important de recevoir un prix tel que celui-ci?

Ce prix vous permet de concourir au niveau national.

 

A quoi correspond ce prix?

Il s’agit d’un concours national organisé par le journal La Tribune et le groupe BNP destiné à mettre en avant les startups de l’année dans différentes catégories. Nous sommes très heureux de pouvoir représenter notre région lors de la finale nationale du 30 mars au Grand Rex à Paris. Recevoir un prix est toujours un moment de satisfaction, qui vient récompenser le travail de toute une équipe.

 

Un conseil pour les jeunes qui veulent se lancer dans une aventure telle que la votre?

Ne pas hésiter! Nous vivons une époque où tout est possible. Le digital vient redistribuer les cartes en permettant à chacun de développer un projet porteur de sens. De plus, le monde de la Tech’ doit se construire impérativement avec plus de femmes. Il faut absolument que les jeunes filles qui hésitent à fonder une start-up ou à se former à un métier du numérique qu’elles nous rejoignent.

 

Quel est votre rêve pour Papwork?

Que chaque personne ou entreprise qui doit constituer un dossier ne passe plus par sa boîte email non sécurisée, mais par Paprwork! J’ai beaucoup de projets avec mon associé Maxime, sur le développement de Paprwork. Des projets associatifs avec la LusoTech que nous souhaitons structurer. Et évidemment, continuer à défendre et représenter l’entrepreneuriat féminin dans le numérique.

 

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