Le coq: un emblème de la France ou du Portugal?

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À la question posée, nous pourrions répondre: au deux «mon cher Watson»… quoique…

Dans une des salles du remarquable Musée de la Piscine, à Roubaix, des tableaux nous montrent une des traditions nordistes: le combat de coqs. Le tableau de Remy Cogghe, de 1889, «Combat de coqs en Flandres», peint des personnages qui assistent à ce «spectacle» d’une façon et d’une vérité criantes!

Wikipédia nous dit: «Le symbolisme du coq est lié au comportement habituel des coqs, à leur panache et à leur caractère. Il remonte à l’antiquité. Le coq gaulois est un des symboliques allégoriques et un des emblèmes de la France. Symbole chrétien, il surmonte beaucoup de clochers d’églises et, du fait de sa vaillance, dans bon nombre de monuments aux morts érigés aux citoyens morts pour la France lors des guerres mondiales».

Dans le football, la France a été la première équipe à utiliser le coq comme symbole. L’équipe de football de la France voit le jour en 1904, le coq apparaît comme emblème de l’équipe gauloise en 1909. Tous les autres sports se sont vite empressés de suivre l’exemple du foot. Le coq des équipements devient doré dans les années 1970 avant d’être étoilé en 1989, la bande à Zinédine Zidane devenant pour la première fois Champions du monde du ballon rond dans son propre pays.

Qui a visité le Portugal et qui, à un moment donné, n’a pas acheté un coq en céramique ou autre matière en rentrant de vacances?

Eh oui, le coq est aussi un symbole du Portugal, mais avec une origine plus localisée, tout au moins au départ.

Le coq est le symbole de la commune de Barcelos et résulte de l’association de trois traditions de ce territoire: le produit artisanal, à savoir le coq en poterie qui est devenu un symbole national à partir du milieu du XIXe siècle; la légende jacobéenne, légende profane représentée dans le Cruzeiro do Galo (datant du début du XVIIIe siècle) et présent au Musée archéologique de la ville; et le coq rôti, ex-libris gastronomique du canton.

Pour rendre hommage et faire la promotion de ce gallinacé, la Confrérie Gastronomie O Galo de Barcelos a été fondée en 2016 dans le but de défendre et promouvoir le Galo de Barcelos dans ses aspects gastronomiques et culturels.

 

Faisons un peu d’histoire.

La domestication des poulets a été relativement tardive par rapport aux autres espèces d’élevage. Initialement, les gallinacées étaient utilisées dans les pratiques religieuses et aspects culturels, les combats de coqs ayant une importance significative dans leur domestication. Des ossements de poulets trouvés dans le nord de la Chine dateraient d’il y a 10.000 ans.

Les poulets originaires du nord de la Chine, à Cishan, sont datés d’environ 5.400 avant JC Des preuves concrètes de la domestication sont postérieures, datant de 3.600 avant JC, également en Chine.

Des poulets domestiqués sont apparus dans la vallée de l’Indus, vers 2.000 avant JC, et de là, ils se sont répandus en Europe et en Afrique. L’Inde aurait été le principal point de diffusion des poulets vers le reste du monde.

L’introduction des poulets domestiques en Europe a été réalisée par des Grecs et des Celtes. Dans la péninsule ibérique le poulet aura été initiée par les Celtes entre 500 et 200 avant JC.

Les coqs ont «prospéré» pendant plusieurs siècles. Ils ont souvent été associés à des traditions et des vertus mythologiques, à savoir le fait que le chant du coq annonce la naissance du Christ, en plus de confirmer les miracles attribués à St. Tiago.

Jésus a dit à son fidèle apôtre Pierre: «Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois». Ce qui ne l’empêcherait pas, plus tard, de rajouter: «Et je te dis aussi, que tu es Pierre, et sur cette pierre j’éditerai mon Eglise».

 

Le coq: le bien aimé, cajolé à qui on donne même des vitamines, et pourquoi? Pour qu’ils soient le plus efficaces possibles lors d’un combat de coqs.

D’où vient la tradition de combats de coqs dans les gallodromes?

La pratique est très ancienne, elle est aussi lointaine que la domestication du coq sauvage. De l’Asie, la pratique s’est répandue en Europe grâce aux Grecs, aux Romains et aux Phéniciens. Les combats de coqs ont eu beaucoup de succès en Grande Bretagne, en Irlande, en Espagne, dans les Flandres (belge et française).

De l’Europe, le combat de coqs fut exporté aux États-Unis par les Anglais et Irlandais, au Brésil par les Portugais et dans le reste de l’Amérique latine par les Espagnols. Aux États-Unis, il fut pratiqué par les premiers présidents et fut tellement populaire que l’aigle américain fut préféré de justesse au coq de combat comme symbole national.

En France, la tradition est plus ou moins autorisée, ou plus ou moins interdite, selon votre sensibilité, dans les localités du département du Nord, du Pas-de-Calais et dans ceux des Dom-Tom. Théoriquement les combats de coqs sont interdits par la loi en France, dans les Weppes, ils se pratiquent encore en cachette (?!).

 

Il y a de cela 4 ans, des journaux portugais ont relaté: Fábio Rochemback, ancien joueur du Sporting et de Barcelone, a été arrêté par la police de Porto Alegre, au Brésil, pour sa participation présumée à des combats de coqs. Selon le site ‘Globo Esporte’, citant le Ministère public, 89 coqs et plus de 100.000 reais en espèces (près de 27.000 euros) ont été saisis, en plus de la drogue et d’un fusil de chasse.

 

Qu’en est-il des combats de coqs au Portugal? La réponse n’est pas certaine.

L’information date de 2009, pas si loin que cela: dans les municipalités de Chaves et Montalegre certains s’étonnent de la non légalité des combats de coqs les obligeant à traverser la frontière pour la pratique de ce «sport».

En Galice, les combats sont couronnés de succès – notamment parce qu’en Espagne ce sport est légal. De ce côté, au Portugal, les combats de coqs sont illégaux, mais ils sont toujours pratiqués dans les garages. Dans les paris, à Chaves une seule réunion pouvait rapporter cinq mille euros.

Dans cette région du nord du Portugal certains pratiquant ont eu jusqu’à plus d’une centaine de coqs, qu’ils nourrissaient très correctement, avec un mélange d’oiseaux, parfois même avec des «médicaments» contre les vers, qu’on donne aux enfants, et d’autres pour mieux respirer… des coqs traités comme des vrais champions.

Depuis en Espagne, les combats de coqs sont devenus illégaux. Le journal Ouest-France du 14 janvier 2019 écrivait: En Espagne. 182 arrestations après le démantèlement d’un ‘championnat’ illégal de combats de coqs, une saisie 300 mil euros a été effectuée.

 

D’autres combats approchent: ceux de la coupe du monde de football au Qatar. Une coupe que certains diront «pleine de sang» et pourtant… combat légal, que beaucoup d’entre nous attendent avec passion. Beaucoup de combats restent à mener, non?

Un troisième coq viendra-t-il décorer l’emblème de la France ou ça sera le Portugal qui «cantará de galo?».

 

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LusoJornal