Le prêtre Francisco da Costa aurait conçu 299 enfants !

Réalité ou légende ? Difficile à dire. Nous ne trancheront pas. 299 enfants c’est énorme, toutefois les détails sont tellement précis… Francisco da Costa a-t-il lui-même tenu à jour, la comptabilité ? Avec un petit effort… le compte serait rond : 300.

La réalité/légende dit que Francisco da Costa a couché avec vingt-neuf filleules et a eu quatre-vingt-dix-sept filles et trente-sept fils ; de cinq sœurs, il a eu dix-huit filles ; de neuf marraines, il a eu trente-huit fils et dix-huit filles ; de sept nourrices, il a eu vingt-neuf fils et cinq filles ; sur deux esclaves, il en avait vingt et un…

Il a couché avec une tante, appelée Ana da Cunha, de qui il a eu trois filles, et de sa propre mère il a eu deux fils.

Total : deux cent quatre-vingt-dix-neuf enfants, deux cent quatorze filles et quatre-vingt-cinq garçons, de cinquante-trois femmes».

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Cette histoire remonte au 17ème siècle. Elle fait partie de l’imaginaire populaire de Trancoso, au même titre qu’une autre légende, celle de Bandarra.

À l’époque, il n’était pas rare que des prêtres soient parents et en assument la paternité. C’est le cas d’un contemporain du Père Costa qui a eu deux enfants d’une femme du peuple et a été gracié par le Roi. Le document de grâce du Roi est connu. Est-ce là le point de départ de la légende du Père Francisco da Costa ?

L’incroyable histoire de ce prêtre commence lorsque le Monarque portugais lui donne l’autorisation de peupler le territoire, ordre transmis par charte royale.

Le prêtre n’a-t-il pas pris l’autorisation de peupler au mot ? Ayant peu d’âmes auprès desquelles prêcher, il s’en est lui-même chargé de peupler et de concevoir de futurs paroissiens.

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Francisco da Costa, très occupé, a fini par être jugé en 1487, pour les faits qui lui sont reprochés : son interprétation, conception de l’autorisation du roi ? À 62 ans, il est condamné à être «exilé de ses ordres et traîné dans les rues publiques par des chevaux, son corps démembré et ses quartiers, sa tête et ses mains envoyés vers différents districts du pays».

Malgré la violente condamnation, le roi D. João II ordonne son acquittement, il est libéré le 17 mars 1487, au motif qu’il a contribué au peuplement de la région de Beira Alta, alors très dépeuplée.

C’est de là que le prêtre tire son nom de «Povoador das Beiras». Le document de libération est mentionné dans plusieurs écrits de différents auteurs, mais la vérité sur les 299 enfants, personne n’a réussi à prouver à ce jour.

Cette histoire/légende vient de loin. D’après un manuscrit du XVIIème siècle, écrit par le célèbre docteur António Ribeiro Sanches, le prêtre était Fernando (et non Francisco), il était d’Arouca (et non de Trancoso) et il avait 190 enfants (et non 275 ou 299, comme ils se dit).

À Torre do Tombo, il n’existe aucun document sur un tel cas, ni à Trancoso ni à Arouca. Il se peut que cela provienne d’un cas réel, car dans plusieurs régions du Portugal, il y avait des prêtres qui avaient une descendance importante, mais les chiffres, les noms et les lieux ont probablement été déformés au fil des siècles.

La visite des rues et des monuments de Trancoso prouve la richesse de son patrimoine : le centre historique, les signes de la présence juive dans la Casa do Gato Preto, la Synagogue, la Casa do Bandarra, le divin poète du père Costa, et le Povoador das Beiras.

Le nombre d’enfants et le fait d’avoir été prêtre, enrichissent la mémoire et constituent même un motif de souvenirs pour ceux qui visitent Trancoso. Dans le premier magasin, en passant devant la Porta d’el Rei, on peut acheter le Chá Padre Costa qui a le pouvoir de séduire et de reproduire.

Trancoso fait partie des 12 villages historiques à visiter dans le centre du Portugal. La légende y est entretenue, des souvenirs du prêtre Cardoso sont mis en évidence dans la boutique Casa Prisca. Le thé du Prêtre Costa pourrait-il avoir des effectifs bienfaiteurs ? Une étude à concevoir avec plaisir ?