Le rôle des femmes portugaises dans la I Guerre mondiale


Des femmes ont soutenu les soldats portugais et leur famille, durant la I Guerre mondiale. L’une d’elles, Elzira Dantas Machado, était l’épouse du Président de la République de l’époque, Bernardino Machado. Une écrivaine, journaliste, Ana de Castro Osório militait pour les droits des femmes. Elles sont à l’origine de «La Croisade des femmes portugaises» pendant la Grande guerre.

La Bibliothèque Nationale du Portugal a exposé le centenaire de la création de la Croisade des femmes portugaises en avril 2016. Les 80 ans de l’année de la mort de la journaliste, écrivaine, féministe, Ana de Castro Osório ont été évoqués sous forme d’hommage en avril 2015 à l’Université de Lisboa.

Ana de Castro Osório (1872-1935) est l’une des femmes portugaises qui a le plus soutenu la participation portugaise à la Guerre, avec la création, en 1914, de la commission féminine ‘Pela Pátria’ (Pour la Patrie), destinée à faire adhérer la population à l’engagement patriotique.

La lecture de son livre «En temps de guerre» (lire ICI) permet de comprendre que cette Croisade était plus qu’un projet de bienfaisance. Son véritable combat, pour que la femme portugaise prenne sa part dans la guerre, est exposé. Combat pour le travail, par la création d’écoles professionnelles dont écoles d’infirmières, celles qui vont soigner les mutilés de guerre à Lisboa et les blessés portugais du front français en 1917-1918.

Ana de Castro Osório a écrit : «La Croisade des Femmes Portugaises a donné son premier cours à destination des infirmières. Elles suivent une formation pratique intensive dans quelques hôpitaux pour pouvoir répondre aux nécessités immédiates de la guerre, en suivant les directives des médecins qui ont pris la charge patriotique de diriger ces cours.

La Croix Rouge a également déjà mis en place son noyau d’infirmières prêtes à accomplir le service difficile que leur demande la Patrie (elles faisaient partie du Corps Expéditionnaire Portugais en France, à Herbelles, à Ambleteuse). Les femmes portugaises voulant aller en France exercer leur noble mission d’infirmières, savent sûrement que leur récente et volontaire profession les place, aux yeux de la nation qui les envoie et des alliés qui les reçoivent, même si elles n’obéissent qu’aux Portugais, à cette place stratégique et hautement morale où leurs devoirs dépassent parfois ceux des hommes qui se battent pour défendre notre cause».

Parmi les infirmières portugaises formées, figurent les filles du couple présidentiel Elzira Dantas et Bernardino Machado, la fille du couple Ester Norton de Matos et le Ministre de la guerre.

Maria Francesca Machado (1899-1918), fille du Président, était active à la Croisade comme infirmière. Elle est morte à Hendaye en octobre 1918, alors que sa famille y est en exil.

La Croisade des Femmes Portugaises a été créée en mars 1916, présidée par l’épouse du Président de la République Elzira Dantas Machado (1865-1942). Elle a été fondée pour apporter une aide morale et matérielle aux soldats. Elle fut responsable de l’assistance aux familles des mobilisés, à l’aide aux prisonniers de guerre, disposant de comités dans les principales villes portugaises. Elle collectait des vêtements, des manteaux, du tabac, des journaux, des livres, destinés au Comité de secours aux prisonniers militaires et civils, envoyés par l’intermédiaire de la Croix Rouge aux prisonniers portugais en Allemagne.

A l’origine, un grand mouvement pour que les mères, épouses, sœurs, filles des combattants se mobilisent.

Des sous-commissions ont vu le jour : propagande et organisation du travail féminin, assistance aux mères et femmes de mobilisés (Marraines de guerre), commission hospitalière (un hôpital de convalescence est né à Hendaye pour les blessés de guerre, les malades, la rééducation), soins infirmiers et création de cours d’infirmières laïques professionnelles, assistance aux militaires mobilisés, assistance infantile, collecte de dons.

Le Comité de secours aux prisonniers de guerre militaires et civils portugais a été fondé en février 1917. Il distribuait les lettres aux prisonniers et à leurs familles, organisait des soirées pour récolter des fonds, en vue d’acheter vêtements et nourriture envoyés aux prisonniers en Allemagne par la Croix Rouge. Le journal O Século a soutenu ces collectes, certaines ont participé à l’envoi de dons pour le Corps Expéditionnaire Portugais en France.

Ester Norton de Matos (1866-1941) était Présidente de la Commission d’assistance aux soldats en campagne. Des fonds résultant de la ‘Venda da Flor’ (vente de fleurs), alimentaient l’assistance financière aux soldats. De nombreux courriers lui ont été adressés, ils sont visibles aux Archives municipales de Ponte de Lima.

L’engagement des femmes, une autre participation portugaise à la I Guerre mondiale !

LusoJornal