L’Equitation portugaise vient d’être inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco


L’Equitation portugaise vient d’être inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. Le Portugal compte désormais 8 inscriptions dans ladite liste mondiale culturelle de l’humanité : le Fado, musique populaire urbaine portugaise (2011), le Régime méditerranéen (2013), le Cante Alentejano, chant polyphonique de l’Alentejo, sud du Portugal (2014), la Fauconnerie, un patrimoine humain vivant (2016), la production de figurines en argile d’Estremoz (2017), le Carnaval de Podence (2019), les Fêtes des habitants de Campo Maior (2021) et maintenant l’Equitation portugaise.

L’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (Unesco), a annoncé ce mardi 3 décembre, l’inscription de l’art équestre portugais sur la Liste du patrimoine immatériel de l’humanité. L’évaluation a lieu dans la ville d’Asunción, au Paraguay, lors de la 19ème session du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui examinait 53 candidatures du monde entier.

Dans l’acceptation de la candidature portugaise, le fait que l’Equitation portugaise soit présent dans plusieurs écuries au Portugal, mais aussi dans 20 pays, distribués sur 5 continents, a sans nul doute joué un rôle primordial dans la décision.

La pratique de l’art équestre portugais se fait, tant au niveau des cavaliers amateurs que professionnels, avec un accent sur les maîtres d’équitation membres de l’École portugaise d’art équestre.

Parmi les praticiens de cet art figurent également des éleveurs et des soigneurs de chevaux, des vétérinaires et des artisans, tels que des selliers, des forgerons, des tailleurs, des chapeliers et des cordonniers. Cette forme d’expression culturelle est appréciée par les chercheurs et les artistes tels que les peintres, céramistes, photographes, écrivains, musiciens ou sculpteurs.

La pratique équestre est marquée par la fusion de la fonctionnalité et de la dimension artistique qui marquent l’expression populaire associée aux mouvements de loisirs développés depuis des siècles et aux activités professionnelles liées à la vie rurale et à l’élevage, marquée par le style baroque-classique décrit dans les traités anciens et pratiqué par l’École portugaise d’art équestre, les académies et les écoles d’équitation.

L’art équestre portugais se caractérise par une grande maniabilité, la position du cavalier en selle, le costume spécifique et le harnais. Le cavalier développe une connaissance de la pratique «en essayant de faire coopérer le cheval de manière douce et volontaire, sans forcer, en devinant ce qu’on lui demande».

L’exigence de cet art portugais est «un cheval, comme le Puro Sangue Lusitano, avec une grande maniabilité, disponibilité, flexibilité et disponibilité à répondre aux instructions des cavaliers».

Cette forme d’équitation «instaure une parfaite harmonie et un profond respect entre le cavalier et son cheval». Ses principes reposent sur le plus grand respect des animaux et de leur bien-être.

L’Equitation portugaise est bien présent en France. En 2014, l’Ambassade du Portugal en France a édité une belle plaquette qui a pour titre : «20 ans de l’équitation portugaise en France 1994-2014» (lire ICI).

L’écuyer, spécialiste de l’éthologie et de linguistique Carlos Henrique Pereira, est mondialement reconnu, il est le grand défenseur en France du cheval portugais et de son art. Carlos Henriques Pereira est également chercheur à Paris III Sorbonne, spécialiste mondial du travail des animaux (Institut National de Recherche Agronomique) il développe ses travaux de recherche sur l’éducation du cheval et la communication interspécifique humains/équidés.

À travers LusoJornal, Carlos Henriques Pereira a, à maintes reprises, parlé de ce thème, plusieurs articles lui ont été également consacrés (lire ICI, ICI et ICI). Les 19, 20 et 21 avril 2016 Carlos Pereira a mis en scène un spectacle étonnant au Pôle Nationale du Cirque d’Amiens : lui sur le cheval et Conceição Guadalupe à la voix, ont mis à l’honneur deux traditions bien portugaises, devenues depuis, toutes deux, patrimoine immatériel de l’Unesco : le Fado et l’Equitation portugaise.

D’autres spécialistes français consacrent une partie de leur vie à la recherche et à la promotion de cet art lusitanien, à l’exemple de Francis Suck, pour qui l’équitation est une passion et une réelle philosophie de la vie.

Francis Stuck est un ancien membre de l’Institut du Cheval et d’Équitation Portugaise, membre de l’École Portugaise d’Art Équestre, diplômé de l’École Nationale d’Équitation du Portugal.

La nomination de l’Equitation portugaise sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco vient honorer et amplifier sa renommée mondiale, art qui est dans lignée Alter Réal, une des plus réputées dans le monde équin, l’école qui est à Queluz prêt de Lisboa, c’est tout une histoire. Abandonnée en 1807, suite aux invasions napoléoniennes, l’école portugaise a revu le jour en 1979 au Palais national de Queluz, ancienne résidence des rois du Portugal. La race de cheval portugaise «cavalo lusitano» et la tauromachie, sont aussi, surement, pour quelque chose sur le renouveau et conservation de cet art.

LusoJornal