«L’exposition d’un rêve» à la Gulbenkian de Paris

Après l’exposition de Graça Morais, la Fondation Calouste Gulbenkian à Paris va exposer, du 7 octobre au 17 décembre «L’exposition d’un rêve». Une exposition sonore, sous le commissariat de Mathieu Copeland, qui s’inspire des rêves de cinéastes et de dramaturges, de poètes et d’écrivains (entre autres Genesis Breyer P-Orridge, Gabriel Abrantes, Tim Etchells, Pierre Paulin et Apichatpong Weerasethakul). Ces rêves ont ensuite été mis en musique par le musicien allemand F. M. Einheit et enregistrés à la Fondation et dans son jardin à Lisboa, grâce à la contribution de nombreux musiciens et du Chœur Gulbenkian tout au long de l’année 2017.

«Conçue comme un disque, ‘L’exposition d’un rêve’ est constituée de 12 rêves interprétés comme autant de chants, disséminés dans le temps, joués dans une galerie par ailleurs vide, suivant des dessins de mandalas, des motifs temporaires et évolutifs de contours et de formes» peut-on lire dans une note envoyée au LusoJornal. «Désincarnée dans l’espace, l’exposition souligne la beauté complexe de la génèse d’un rêve. Une expérience partagée à partager dans notre espace intérieur personnel, ces images mentales libres sont générées incessamment sur une invitation à écouter et à faire l’expérience de ces sons remasterisés comme une architecture sensible de mots et de musique».

«L’exposition d’un rêve» est structurée comme un mandala mental, qui «sème les graines d’un jardin d’agrément zen tel un motif abstrait et sensible. L’exposition est ce qui reste de la distorsion qui est arrivée à un moment donné, un rêve tel une archive temporaire de ce qui a eu lieu».

Fonctionnant comme le libretto de l’exposition, le catalogue reproduit les rêves originaux de l’exposition ainsi que les reproductions de tous les mandalas – des événements à lire à partir du livre. S’insérant dans le design existant de la collection «Textos Clássicos» de la Fondation Gulbenkian et utilisant consciemment l’institution tel un matériau, la graphiste Virginie Gauthier fait émerger dans l’infra-design d’un format préexistant cette publication qui englobe, entre autres, des discussions avec Francoise Bonardel & Myriam Gourfink, FM Einheit, ou encore Warren Neidich, ainsi que des textes de Jean-Michel Goutier, Dan Graham, Ana Hatherly, Henri Michaux, et Paulo Pires do Vale…