LusoJornal / António Marrucho

Ligue Europa: La Maison de Benfica de Tourcoing a soutenu Benfica à Francfort

Il y a eu 516 kilomètres pour l’aller et autant pour le retour… C’est cette distance que les «sócios» de la Maison du Benfica de Tourcoing on fait pour aller voir leur équipe préférée lors du match retour des huitièmes de finale de la Ligue Europe.

Comme il est parfois dit: «tout ce qui est fait par amour, ne fatigue pas», quoique… Le jeudi 18 avril on aurait moins senti certainement la fatigue si le résultat avait été tout autre!

Aller-retour, 11 heures de route, pour 90 minutes de fièvre, de partage, de vibration, d’espoir…

La Casa de Benfica de Tourcoing, la n°224, a fait déplacer 30 de ses membres pour soutenir le SLB. 30 parmi les 2.500 spectateurs sympathisants du Benfica sur un total de 48.000 spectateurs pour ce match.

La Maison de Benfica à Tourcoing a été créée en 2007. Elle est celle qui a fait le plus de kilomètres pour aller applaudir le SLB aux quatre coins de l’Europe. Le nombre de kilomètres roulés fait plusieurs fois le tour du monde.

Par un temps très clément, presque estival, le départ s’est fait du 188 rue des Cinq Voies, à Tourcoing, à 14h00. L’homme à tout faire, son président, Paulo Peixoto, au volant, a prouvé son savoir-faire pour conduire voiture et… conduire des hommes, des «sócios», en vue d’un match capital de la saison pour les hommes de Bruno Lage.

Arrivés aux abords du stade Commerzbank Arena, dont les couleurs et logo nous rappellent une marque d’automobiles, les retrouvailles se font avec des amis venus d’un peu partout en Europe. On chante, on boit, en prend, on se prend en photo pour immortaliser le bon moment que tous espèrent vivre à partir de 21h00.

Trois quarts d’heure avant le début du match, les tribunes sont déjà bien remplies. Dès qu’on rentre dans un tel stade, on ne peut pas rester insensible: le stade est beau, avec une bonne visibilité de partout, les «sócios» chantent déjà et ceux d’Eintracht donnent de la voix à unisson… c’est impressionnant.

Les équipes rentrent… et là, le rouge des 2.500 «sócios» contraste avec la bancheur des 55.500 sympathisants de Frankfurt qui sautent et chantent en cadence.

Les 22 acteurs ont un brassard noir en hommage aux victimes allemandes de l’autocar accidenté à Madeira.

Le match débute avec un Benfica un peu plus en jambes que son adversaire. João Félix provoque à la 5ème minute la première alerte.

On suit sur le grand écran l’évolution des résultats des autres matchs… dans celui qui donnera le futur adversaire au vainqueur du match auquel on assiste, à la 12ème minute Chelsea gagne déjà par 2-0.

Beaucoup de déchets dans le match, tant d’un côté que de l’autre, jusqu’à la 36ème minute… douche froide dans notre côté, alors que le reste du stade jubile. Frappe d’Ante Rebi, poteau, la balle revient sur Filip Kostic qui dans une position de hors-jeux envoie la balle au fond des filets du SLB.

Nous croyons que la vidéo va remettre la vérité, on voit l’arbitre se diriger vers la touche… faux espoir… ce n’était pas pour revoir la vidéo du but, mais oui, pour expulser l’entraîneur portugais Bruno Lage, qui protestait pour position non réglementaire du buteur de Francfort.

C’est là qu’on s’aperçoit qu’il y a un foot à deux vitesses. Alors que les moyens existent: pourquoi a-t-on la vidéo dans la Champions Ligue et pas en Europe Ligue, à part en finale… une question de nostalgie?

La vidéo ne résolut pas tout, toutefois, dans le premier but de ce match, le hors-jeu était plus qu’évident… et la vidéo aurait pu contribuer à la vérité d’un match… et aux finances d’un club?

On ne peut pas dire que le match en première mi-temps ait été des meilleurs, loin de là, les gardiens n’ont pas mis à l’épreuve leur savoir-faire. Celui de Francfort encore moins que celui du Benfica.

La 2ème mi-temps débute avec un Benfica qui semble revenir avec un autre enthousiasme… ça chante… on y croit.

À la suite d’une balle que la défense du Benfica aurait pu mieux négocier, un boulet de Sébastien Rode en dehors de la surface, crucifie les Benfiquistas (2-0), signe d’une demi-finale en vue.

Benfica joue son va-tout, trois remplacements, mais rien ne changera le cours du jeu et du résultat final.

Du côté allemand, tous les stratagèmes sont bons pour perdre du temps: chacun y met du sien côté allemand… je tombe… je me tiens la jambe… le gardien prend le ballon… le met par terrain… regarde l’horizon… une à deux minutes de gagné. Je mets la balle dehors… par ricochet elle rentre sur le terrain… par inadvertance… elle touche le pied d’un joueur allemand… elle s’éloigne… encore quelques secondes de perdus… je sais, je sais que dans de telle circonstance on n’est pas partiels, qu’il y a eu beaucoup de perte de temps, c’est une vérité, pas de carton pour l’antijeu.

Après 5 minutes de temps additionnel, la victoire revient aux Allemands, ils affronteront Chelsea en demi-finale.

Et si le poteau… était un peu plus à droite, Benfica aurait marqué en fin de match, et si on avait remplacé Rafa plutôt… et si Fejsa… et si Jardel… trop tard!

La joie est éclatante du côté allemand, moins du côté portugais. Toutefois on crie «SLB, SLB, Glorioso, Glorioso». Les «sócios» sont tristes, toutefois ils se rappellent d’où vient le club, qui était au niveau sportif en perdition au moment où Rui Vitória cède sa place à Bruno Lage.

Extraordinaire d’ambiance de fin de match du coté de Francfort. Les spectateurs n’abandonnent pas le stade, quinze minutes après la fin du match, tous les joueurs s’assoient par terre près d’un des buts et chantent avec les adeptes du club… impressionnant une telle communion.

Un peu tristes… on rentre, avec tout de même le sentiment partagé par Paulo: «quand on aime, il faut être prêt à souffrir et appuyer le SLB, dans les bons, comme dans les moins bons moments du club».

Benfica et ses fans vont maintenant se concentrer sur le but ultime: le Championnat. Les matchs qui vont suivre, vont être tous des finales.