LusoJornal | António Marrucho

«Emilia», le court-métrage de Christine Almeida a été présenté au Fresnoy de Tourcoing

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Ça-y-est, le film «Emilia» de la lusodescendante Christine Almeida, après la phase de gestation (l’écriture, le tournage, le montage…), la naissance. La première projection a eu lieu ce vendredi 31 mars, au cinéma du Fresnoy – Studio National des Arts Contemporains de Tourcoing, à 19h30, salle Renoir. Christine Almeida nous a peint une certaine réalité de l’immigration portugaise en France. Un film en honneur d’une femme, la mère de Christine, faite par une femme, avec sa vision de femme, interprété essentiellement par des femmes.

Un très bon court métrage, avec un message, de belles émotions…

«Emilia» a été projeté avant le long métrage «C.R.A.Z.Y.» de Jean-Marc Vallée. Lui aussi un très beau film qui questionne sur le bien, le mal, le vrai, le faux, le réel, l’irréel, les dits, les non-dits, l’opposition, la reconsolidation… on ne sort pas indemne des deux projections: le court et le long métrage.

Avec la programmation de «Emilia», Le Fresnoy donne la parole à une réalisatrice de la région, une lusodescendante Ch’ti, une volonté d’aider les talents de la région dans le cadre d’un programme auquel les organisateurs ont donné le nom de «Au long court».

«Emilia avait une vie toute tracée: une vie dédiée à son mari, ses enfants, ses petits-enfants. Alors qu’elle perd son mari, tout s’écroule». Un film produit par Roots Stories, soutenu par Pictanovo et la Région Hauts-de-France en partenariat avec le CNC.

La personne qui a suggéré le titre du film était là, en tant que spectatrice, spectatrice qui était également présente à une autre avant-première, celle de «La Cage Dorée» au Kinépolis de Lomme. La salle Renoir était très bien remplie avec, entre autres, les 25 acteurs, techniciens… pour eux, l’aboutissement d’un travail, d’une œuvre.

«Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête de ta mère. Elle veut jardiner les cendres… c’est António». Le film commence ainsi… António est mort, on l’a incinéré, mais il continue là, ces cendres sont là, qu’en faire ? Un António silencieux, qui provoque des réactions, des questionnements à ceux qui restent… une maison a été construite au Portugal, mais finalement la France ne compte pas ?

Un film mêlant la question de l’héritage migratoire à celle de l’émancipation féminine. Le décor de la maison dans laquelle le film est tourné, ressemble à celle des parents des Christines, des Marias, des Antonios, des Da Silvas… les images parlent, nous parlent… une hirondelle sur le mur… tout un symbole… symbole qui est également tatoué sur l’un des bras de Christine.

Applaudissements à la fin du film. Un dialogue est engagé entre les artistes, la réalisatrice et les spectateurs. La réalisatrice, Christine Almeida, avouera avoir écrit à peu près 20 versions avant le début du court métrage, dont le tournage a eu lieu il y de cela un an, tout juste et cela pendant 5 jours, très intenses.

Christine Almeida a écrit deux films au même temps, «Emilia» a pris les devants : «…un saupoudrage de traditions portugaises… un questionnement de la place d’une femme dans une famille patriarcale, la place de la fille, la mère, la grand-mère… penser à soi n’est pas égoïste».

Tous les comédiens étaient là pour la première projection, ainsi que les techniciens. Tous sont venus sur le devant de la scène, la maman de Christine Almeida les a rejoint. Tous les artistes étaient de la région, sauf Alex Andréa, l’artiste qui incarne «Emilia», des belles rencontres lors du casting selon la réalisatrice.

Alex nous dira qu’elle fait un peu les choses «à l’envers», alors que les artistes féminines très connues on ne les voit presque plus au cinéma à partir des 50 ans, les moins connues comme elle, reviennent parfois sur le devant de la scène, ça a été son cas depuis 2014.

Christine Almeida a tourné de multiples documentaires. «Dans le plateau d’Émilia, la révélation pour moi c’était la direction des comédiens, c’était magique. Quand on vit des jours et de jours dans l’écriture, quand on tourne, les choses prennent vie, c’est magique, ce n’est pas un milieu très évident celui du cinéma… par les épreuves vécues, je veux ici offrir à Chloé, ta Tasse d’honneur… la Tasse d’Emilia».

Emilia, spectatrice, dira du film «Émilia» : «Félicitations, Christine, tu es une fille géniale, tu prouves qu’on arrive à s’en sortir».

A Madame Rodrigues, la commère, la voisine qui nous avons tous autour de nous, nous avons envie de dire «arrêtez à la porte, au lieu de vous mêler de la vie des autres».

Nous dirons : «La dame que nous avons entendue, Emilia, était, comme nous, à l’avant, avant-première de la Cage Dorée au Kinepolis de Lomme, en présence de tous les comédiens. On a eu des belles émotions lors de la projection de ce film, nous avons aussi eu ici des belles émotions, une belle leçon avec la projection d’Emilia. Nous aimerions poser la question à la maman de Christine Almeida de ce qu’elle pense du film de sa fille et à Madame Rodrigues, comment elle se voit pour la première fois sur un grand écran ?»

«C’est très bien, j’encourage ma fille à continuer. On la soutient». Voilà des mots simples, mais parfois si importants.

Madame Rodrigues, aliàs Iria Gonçalves, à la suite du casting, nous dit avoir été très surprise que le choix soit tombé sur elle, d’autant plus qu’elle n’avait jamais joué, jamais fait de cinéma, en plus pour jouer un personnage, le contraire de sa personnalité. Une belle expérience qui se poursuit pour Iria en suivant des cours de théâtre, des stages de cinéma, devant, comme derrière la caméra, peut-être pour pas en faire des tonnes de tournages, mais pour continuer, vivre une expérience, une belle expérience, une leçon, des leçons de vie… il n’y a pas d’âge pour apprendre, pour évoluer, pour progresser, pour entretenir.

Nous sommes sûrs que la réalisatrice n’a pas eu l’idée de questionner internet sur la signification du prénom Emilia. Voici ce que nous avons trouvé dans le site «Mãe me quer» : «Ce nom révèle une personnalité affirmée, les pieds sur terre. Travailleuse infatigable et dévouée, ses efforts ne sont pas toujours justement réciproques et appréciés. Émilia doit travailler plus dur que les autres pour obtenir la reconnaissance qu’elle mérite. Les Emilias aiment aider et s’impliquent dans des tâches avec les autres. Assument ses engagements avec sérieux et loyauté et aiment que les autres se comportent de la même manière, sans rompre les promesses ou les engagements pris. Les pieds sur terre et avec le sens du devoir, les Emilia(s) apprécient les changements et gèrent ces valeurs et réalisations de façon appropriée. Un changement ou de nouvelles situations peuvent causer de l’anxiété, de la peur et de l’insécurité».

Y a-t-il de tout cela dans le court métrage «Émilia» de la réalisatrice lusodescendante Christine Almeida ? À vous d’en juger dès que l’occasion vous sera donnée de voir ce beau court métrage.

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