Opinião: Le beau conte de Noël: le cheval lusitanien Van Gogh sauvé de l’abattoir

C’est un conte de notre temps, un conte de Noël 2018.

Nous avons été émus quand nous avons découvert l’histoire. Vous le seriez?

Chaque pays a ses coutumes, chaque pays essaie de préserver des races d’animaux qui lui sont propres. Au Portugal, on compte, par exemple, 8 races de chiens, dont les plus connues sont le «Cão da Serra da Estrela» et le «Perdigueiro». On compte 4 races de chevaux: Poney des Açores, Cruzado, Alter Real et Lusitanien. Le plus connu est, sans nul doute, le Lusitanien.

C’est l’histoire, le conte, de l’un de ces derniers que nous allons vous raconter.

Le début de l’histoire, remonte à l’année 2014. Un cheval né au Portugal, est différent des autres, il lui manque une oreille, l’oreille gauche.

Une oreille, pour nous, les humains, est importante, pour le cheval c’est primordial.

Regardez un cheval, regardez sa tête… vous verrez ses oreilles qui bougent tout le temps, allant de l’avant vers l’arrière et vice-versa, à un rythme plus ou moins brusque, plus ou moins fréquent.

L’oreille du cheval c’est l’organe régulateur, contrôleur. Les oreilles bougent pour écouter des ordres, pour entendre de quel côté vient le bruit, vient le danger…

Le Lusitanien, né sans une oreille, est condamné à une mort certaine. L’abattoir était programmé pour arriver plus vite que pour ses compères.

C’est là, que la belle histoire commence.

Bartabas, l’homme le plus amoureux des chevaux, celui qui mieux les comprend, le fondateur du spectacle de Zingaro, est appelé par un ami qui habite au Portugal. Celui-ci lui raconte les premiers mois de vie du cheval sans oreille. Bartabas n’hésite pas un instant. Il achète le cheval et le fait venir en France en 2015.

Le pauvre cheval arrive avec une blessure provoquée par un fil de fer barbelé sur la cuisse. Très typé, avec une tête busquée et une personnalité entière, il sera baptisé, en raison de son défaut: Van Gogh.

Notre Van Gogh va atteindre la célébrité bien plus vite que le peintre.

Le Lusitanien, qui a souvent été un cheval de guerre, va ici apprendre la grâce, va renaître, transmette du bonheur.

Bartabas essaye de tirer le mieux de chacun des chevaux qu’il prend sous sa houlette. D’un cheval agressif, qui aime mordiller, il va transformer Van Gogh en un artiste, un artiste sur scène.

À 60 ans, Bartabas met en place son 35ème spectacle de chevaux, Van Gogh y joue un des personnages principaux.

Après huit mois d’entraînement et d’efforts, le résultat est à la hauteur. Dans «Ex-anima», un spectacle de chevaux qui dure une heure et demie, Van Gogh y joue un des tableaux les plus réussis.

Chaque cheval est unique, chaque cheval a son histoire, Van Gogh y joue comme un enfant.

Van Gogh pénètre sur scène à l’image d’un fantôme dans un nuage de brume. Sa robe pommelée se coule dans les fumigènes.

Présenté en 2017, «Ex-anima», le dernier spectacle de Zingaro avant son départ en retraite, revient sur scène au théâtre du nom de son fondateur, à Aubervilliers (93).

Parmi les 35 artistes chevaux sur scène, il y a Van Gogh et d’autres chevaux Lusitaniens.

Une belle histoire, notre conte de Noël 2018, une fable de notre temps: il y a un milliard de façons d’exprimer l’amour.

Rêvons… laissez-nous rêver un peu.