Première de la pièce “La fleur au fusil” de Lionel Cecilio le 25 avril au Théâtre Ranelagh

Le 25 Avril a laissé des traces même chez ceux qui ne l’ont pas vécu. L’aujourd’hui c’est le fruit d’hier, la Liberté retrouvée après presque cinq décennies de dictature. Cinquante ans déjà, c’était hier, c’est aujourd’hui. Un aujourd’hui qui célèbre par des formes les plus diverses la Révolution des Œillets.

Lionel Cecílio a entendu l’histoire, les histoires de l’avant, du moment qu’il souhaite partager, raconter, nous raconter, refaire vivre aux anciens, faire connaître aux jeunes générations.

Lionel Cecílio a écrit le texte. Seul sur scène, il l’interprète, la mise en scène revenant à Jean-Philippe Daguerre. Il est à la fois le passé et le présent, il nous parle de l’Estado Novo qui a mal vieillit, presque 48 ans de la vie d’un homme, Salazar, de la vie d’un peuple humble, riche d’un passé, que le régime rappelait pour justifier le marasme, la pauvreté : en inculquant dès l’école primaire : “un petit pays en Europe, un grand pays dans le monde”.

La première représentation de la pièce, à laquelle Lionel Cecilio a donné comme nom “La fleur au fusil”, aura lieu le 25 avril, à 20h30, au Théâtre Ranelagh, dans le 16ème arrondissement.

Lionel Cecílio raconte, interprète, l’histoire d’une démocratie qui se gagne par l’union d’un peuple… C’est l’histoire qui naît au contact de la réalité et d’un rêve. C’est une histoire vraie qui sonne comme une utopie et un roman…

Une histoire du là-bas, le Portugal, une histoire du ici, la France, une histoire qui a ses origines à Lisboa, au Portugal, une histoire qui se prolonge à Champigny, en France.

Il y a le petit, Lionel, qui interroge Céleste, immigrée portugaise en France sur l’histoire de sa vie, histoire d’un pays, qu’elle a transporté au-delà de la frontière de son pays, au-delà de la frontière d’un pays modelé pendant 48 ans par Salazar, pays qu’elle aime, pays qui n’arrive pas à subvenir aux siens… Partir, un déchirement, partir… cherchant dans le présent de l’époque, la France des “trente glorieuses”, un avenir, un meilleur avenir pour les siens, un avenir qu’il a fallu conquérir dans les difficultés, d’autres difficultés; le bidonville, les nuits gelées, de résistances vis à vis du là-bas, le pays, le village, vis à vis d’ici : le froid, l’éloignement, les difficultés du travail… mais aussi l’amour représenté par Zé.

Des personnages en un, Lionel Cecílio, qui raconte le il y a 50 ans. C’était hier, c’était il y a une heure, il y a une seconde.

Lionel Cecilio se confie : “Pour écrire ce spectacle, j’ai donc simplement décidé de suivre le canevas qui m’avait été offert par la vie elle-même… J’ai donc imaginé un jeune homme, qui pourrait être moi, désabusé et perdu dans les tourments d’un monde qui ne tourne plus vraiment rond… Si vous ne connaissez pas l’histoire de la naissance de la démocratie portugaise, alors tendez l’oreille, vous allez vous faire embarquer dans le surprenant tourbillon de cette histoire d’amour bien plus romanesque et romantique qu’historique…”

L’histoire est faite de guerres, les guerres alimentent l’histoire, l’histoire du Portugal en est riche de ces histoires, l’histoire du 25 avril parfois oubliée il faut rappeler, une histoire d’une Révolution pacifique, sans guerre, sans presque sang, 4 morts à la fin d’une journée historique, des tirs venus de l’intérieur du siège de la PIDE. Il en a fallu du sang froid pour programmer une telle Révolution à une poignée de Capitaines pour enfin sortir un peuple de 10 millions d’habitants de l’obscurantisme, le la misère, des guerres coloniales, de l’isolement… finalement le monde parle du Portugal, finalement on se rend compte que des centaines de milliers de Portugais sont venus travailler en France, travailler le béton, construire le beau, l’utile… eux habitant dans des baraques, les pieds souvent dans l’eau, rêvant d’un monde meilleur. L’image de l’enfant seul parmi 15 mille personnes entassées dans un bidonville, 15 mille portugais, poupée dans les bras, restera… tout un pays… tout un espoir, tout un symbole: triste réalité, aux promesses d’un monde meilleur pour les générations qui suivront, pourvu qu on n’abandonne pas… le portugais n’abandonnera pas… il y a les exemples du passé… le bateau finira par conduire au bon port, celui d’un pays libre là-bas, celui d’un peuple d’ici qui finira par construire là-bas, qui ramènera les siens en voiture visiter la famille, “matar saudade”, ce beau mal, le mal du pays qui ne disparaîtra à jamais, même si l’avenir des siens se construit par ici, en France.

Le petit dans la pièce interroge. Céleste répond, elle qui symbolise le peuple. Zé, le jeune militaire que Céleste aime, incarne la révolte de l’armée, Chico est, quant à lui, l’image de la résistance retranchée en France. Trois personnages, trois axes de narration, l’amour se mele à l’histoire, il y a la rencontre entre un homme et une femme, la rencontre de deux générations, de deux pays, de deux peuples. La rencontre d’un pays avec lui-même, d’un peuple avec son armée… l’amour pour seule arme, l’amour pour seule chanson et seul slogan.

Lionel Cecilio, le jeune homme, perdu dans les tourmentes, à travers le tourbillon du récit, apprend de Céleste que la force d’un peuple naît de l’espoir et de l’union de celui-ci. Un témoignage en forme de cadeau pour les générations futures, tout en n’oubliant pas d’arroser, la mémoire du passé, l’avenir en dépend, car Lionel lui-même fait un constat : “Ma génération qui fait tant de bruit, qui revendique tout ne s’autorise à rien oser. Une génération qui hurle et qui pleure, mais qui parfois oublie de s’aimer en perdant le sens de la tendresse”.

Lionel Cecílio conclut : “C’est à ma génération que j’ai envie de m’adresser avec ce spectacle en parlant d’un peuple qui ne revendique rien, et qui pourtant a tout osé… un peuple auquel je rends hommage avec ce spectacle”.

Après la première, le 25 avril, au Théâtre du Ranelagh, Lionel Cecílio présentera la pièce “La fleur au fusil”, le 18 et 25 mai et le 1er juin au Théâtre de La Huchette, à Paris et du 3 au 21 juillet au Festival d’Avignon.

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Le 25 avril, 20h30

Théâtre Ranelagh

5 rue des Vignes

75016 Paris