LusoJornal | Jorge Campos

Rosa Maria Fréjaville: engagé pour la Communauté portugaise depuis 35 ans

[pro_ad_display_adzone id=”46664″]

 

Rosa Maria Fréjaville est la Directrice du Département de portugais de l’Université Jean Monnet à Saint Étienne et aussi la fondatrice de l’Institut de langue et culture portugaises (ILCP) de Lyon, une institution spécialisée dans la langue et la culture portugaise. Elle est également une femme engagée et passionnée par la Communauté portugaise.

Rosa Maria Fréjaville est né au Portugal et est arrivé en France en 1986. Elle a effectué un Master en lettres modernes à l’Université de Coimbra, un DEA en linguistique puis a défendu une thèse en terminologie du langage. En France, elle donne des cours de portugais à l’Université de Lyon 2 avant d’être recrutée en tant que professeur à Saint Etienne en 2004. Elle occupe aujourd’hui la place de Directrice de la Licence Langues Etrangères Appliqués dans la même université.

A son arrivée, Rosa Maria Fréjaville s’aperçoit du manque de réseau dans la Communauté portugaise. «J’ai été très étonnée car je pensais que le portugais était partout en France car il y en avait tellement, mais ce n’était pas du tout le cas. J’ai cherché à comprendre ce qu’il se passait avec cette Communauté portugaise. J’ai vu que la plupart des enfants de portugais n’allaient pas à l’université. Ils étaient tous dans des CAP ou des BEP. Donc, j’ai créé ILCP pour les aider. C’était un organisme de pression sur les institutions françaises pour qu’ils aient le choix et en même temps pour changer l’image des Portugais qui étaient stigmatisés» explique Rosa Maria Fréjaville au LusoJornal. «Ce n’est pas une honte d’être maçon ou d’être femme de ménage, mais ce n’est pas une honte non plus de faire des études. Il ne faut pas empêcher ces enfants d’aller plus loin. On a essayé de changer l’image que les portugais avaient d’eux-mêmes, si vous avez une image positive de vous, les français auront une image positive de vous».

Par la suite, l’ILCP a voulu organiser des cours de portugais pour les enfants afin qu’ils puissent passer le baccalauréat du Portugal. Avec la mondialisation et l’internalisation des entreprises, de nombreuses personnes ont eu besoin d’apprendre le portugais pour le travail. C’est pourquoi, l’ILCP a ouvert les cours pour les adultes. L’organisation compte aujourd’hui 150 élèves.

Cependant, Rosa Maria Fréjaville a observé un changement dans les nouvelles générations. Auparavant, les enfants d’origine portugaise s’intéressaient à la langue et voulaient l’apprendre, mais à présent, ce n’est plus le cas. La Directrice pédagogique reste tout de même confiante que l’intérêt viendra plus tard. «Les origines ça ne pardonne pas, on revient toujours à ses origines» confie-t-elle au LusoJornal.

La fondatrice de l’ILCP s’est engagée dans la Communauté portugaise mais aussi dans la politique. «Quand j’étais jeune, après la Révolution portugaise, je me suis inscrite dans un parti comme tout le monde. Je me suis inscrite comme militante dans le Mouvement de gauche socialiste. En arrivant à Lyon, j’ai été sollicité par le Parti socialiste pour dynamiser sa Section. On a programmé des réunions avec des personnalités politique comme le Député Paulo Pisco. J’ai aussi été responsable de campagne. Mon idée était de rassembler les Portugais et le Parti socialiste qui était fort dans la région. Mais maintenant, ce n’est plus comme avant, c’est fini les idéologies et le militantisme».

Rosa Maria Fréjaville s’intéresse également à certaines associations malgré qu’elle n’en fasse pas partie pour plusieurs raisons. «C’est très difficile de motiver les gens surtout ceux qui travaillent. Et il faut beaucoup travailler dans une association et je n’ai pas le temps, mais j’ai participé à en améliorer quelques-unes et faire des activités pour montrer aux gens qu’une association ce n’est pas juste se rencontrer et boire une Super Bock».

La professeure travaille toujours sur de multiples projets ce qui ne lui accordent que très peu de temps libre. «Je travaille du lundi au dimanche. J’ai quinze jours, voir trois semaines de vacances en été. On me dit que je travaille beaucoup, mais c’est que je fais beaucoup les choses que j’aime. Quand c’est comme ça, on n’est pas fatigué, c’est une passion. Je suis très curieuse et je veux tout voir».

 

[pro_ad_display_adzone id=”37510″]