Un « Automne portugais » autour de l’amitié entre Bordeaux et Porto et de l’Histoire

Cette année l’Automne portugais était placé sous le signe des 40 ans d’amitié entre Bordeaux et Porto comme en témoigne la balade symbolique en vélo (40) en présence du Consul général du Portugal à Bordeaux, depuis le Consulat du Portugal jusqu’à la Mairie de Bordeaux mais il a célébré aussi le centième anniversaire de la participation des portugais dans la guerre de 14/18 lors du Vernissage de l’exposition « Les oubliés de l’histoire, les portugais pendant la Grande Guerre » et de la Conférence de Victor Pereira, Maitre de conférences en histoire à l’Université de Pau, le 25 octobre, à 18h00, Boulevard des Potes, 29 rue Bergeret à Bordeaux les Capucins.

Cette célébration se poursuivra le 5 novembre au cinéma Jean Eustache, à Pessac avec le film « Les Héritiers de la Bataille de La Lys » de Carlos Pereira.

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Se replonger dans l’histoire et essayer d’en faire une histoire chronologique.

Le Portugal n’avait pas pris ni utilisé ses armes depuis 1811. Le Portugal avait été le théâtre d’importantes batailles entre 1801 et 1811, période au cours de laquelle des soldats portugais avaient combattu les forces françaises, anglaises et espagnoles à travers la péninsule ibérique et jusqu’au sud de la France.

En 1801, le Portugal est envahi sur l’ordre de Napoléon et au nom de ses intérêts. À l’époque, Godoy, le puissant dirigeant espagnol, est convaincu qu’une coalition franco-espagnole viendra à bout de la suprématie anglaise et décide de s’allier à la France, poussé à la fois par son ambition et par la crainte de déplaire à Napoléon plus que par admiration pour lui. C’est ce que l’on peut déduire de la lecture attentive des « Mémoires » du politique espagnol rédigés au cours de son long exil, qui ne se terminent qu’à sa mort à Paris en 1851, ainsi que de la correspondance de Napoléon dans laquelle celui-ci exprime clairement son intention de commencer la conquête de la Péninsule Ibérique par le Portugal. Pour ce faire, il lève d’abord une armée commandée par son beau-frère, le général Leclerc, à laquelle il ajoute d’autres troupes placées sous le commandement du général Saint Cyr. Godoy comprend très vite que l’Espagne ne gagnerait rien dans cette guerre dont la France serait la seule bénéficiaire et regretterait plus tard de n’avoir été qu’un jouet dans les mains du dictateur français.

Cette invasion marque la première phase du projet de Napoléon de conquérir l’Espagne, projet que, grâce à d’habiles manœuvres politiciennes, il finirait par la mettre à exécution.

Dans cet essai sur la défaite des armées de Napoléon en territoire portugais, seront évoquées les raisons pour lesquelles la première incursion des forces napoléoniennes au Portugal a débouché sur l’échec de ses projets.

Effectivement, avec cette première invasion, qui eut lieu en 1801, Napoléon poursuivait deux objectifs : d’une part conserver le soutien de l’Espagne et, d’autre part, une fois conquis le territoire portugais en totalité ou en partie – fait qui se concrétisa avec la conquête de la Province de l’Alentejo – négocier à son avantage avec les Anglais avec lesquels il était déjà engagé par le Traité d’Amiens.

L’échange de ces territoires conquis, très importants pour l’ennemi lui permettait d’obtenir des avantages économiques dans d’autres régions alors en possession de l’Angleterre, notamment en Amérique

Mais la trêve fut de courte durée, Godoy et Lucien Bonaparte, frère de Napoléon et Ambassadeur de France en Espagne, signèrent un accord de paix qui n’allait absolument pas bénéficier à la France dans la mesure où ils s’étaient limités à prendre possession de Olivença, négligeant les autres territoires conquis.

Ainsi, le Traité de Badajoz servait-il les intérêts portugais faisant échouer tous les espoirs que Napoléon avait déposés dans « la monnaie d’échange » que le Portugal constituait potentiellement

Les lettres que le Consul français adressa à Talleyrand et à Lucien Bonaparte sont très claires et ne laissent aucun doute sur les projets qu’il nourrissait. En ce sens, cette première incursion se solda par un échec

Quant à la deuxième invasion, menée sous le commandement administratif et militaire de Junot, ancien Ambassadeur de France au Portugal, elle aboutirait également à un échec dans la mesure où elle ne permettrait pas à Napoléon de concrétiser ses projets.

Les contrariétés commencèrent dès que l’envahisseur entra dans Lisboa sans avoir pu empêcher la fuite de la famille royale vers le Brésil. Junot ne s’empara ni du Régent, ni de sa couronne et ainsi, contrairement à l’Espagne, le Portugal allait demeurer un pays indépendant.

Par ailleurs, Junot, dont il était légitime de penser qu’il connaissait le pays et la mentalité de ses habitants, allait démontrer une incapacité totale à gouverner la nation occupée. En premier lieu, il ne comprit pas que l’Angleterre, qui jusque là avait hésité à s’engager aux côtés du Portugal, ne consentirait jamais à ce que lui soit retiré son allié le plus utile avec sa colonie du Brésil qui l’alimentait en produits de première nécessité pour le fonctionnement de son économie gravement atteinte par l’indépendance des États-Unis.

Il négligea également le fait qu’un pays dans lequel l’indépendance était une tradition séculaire, supporterait mal une quelconque tutelle, aussi douce fût-elle. Quant à la stratégie consistant à justifier l’invasion française comme une protection contre l’oppresseur anglais, elle fut un échec total et ne fit qu’alimenter les pamphlets virulents hostiles à la Révolution Française et à la politique qui s’ensuivit et qui peut être considérée comme la « troisième phase révolutionnaire » suivant Jacques Godechot

Les Batailles de Columbeira, Roliça et Vimeiro, menées par les généraux de Junot contre les armées anglo-portugaises et remportées par les Anglais venus alors se porter en aide aux Portugais, constituent une preuve irréfutable de cette profonde défaite.

D’ailleurs, il suffit de lire la correspondance échangée entre Napoléon et Junot pour comprendre à quel point ce dernier ignorait tout de la mentalité portugaise. Napoléon faisait preuve de bien plus de lucidité et d’intelligence quant à la situation dans laquelle se trouvait Junot et aux risques que celui-ci courait en adoptant une attitude qui ne tenait pas compte de la réalité du pays occupé.

Ainsi, dans sa lettre du 7 janvier 1808, répondant à une missive de Junot datée du 21 décembre, Napoléon affirme-t-il : « Je reçois votre lettre du 21 décembre. Je vois avec peine que, depuis le 1er décembre, jour de votre entrée à Lisboa, jusqu’au 18, où ont commencé à se manifester les premiers symptômes d’insurrection, vous n’ayez rien fait. Je n’ai cependant cessé de vous écrire : Désarmez les habitants ; renvoyez toutes les troupes portugaises ; faites des exemples sévères ; maintenez-vous dans une situation de sévérité qui vous fasse craindre. Mais il paraît que votre tête est pleine d’illusions, et que vous n’avez aucune connaissance de l’esprit des Portugais et des circonstances où vous vous trouvez. Je ne reconnais pas là un homme qui a été élevé à mon école. Je ne doute pas que, en conséquence de cette insurrection, vous n’ayez désarmé la ville de Lisboa, fait fusiller une soixantaine de personnes et pris les mesures convenables. Toutes mes lettres vous ont prédit ce qui commence à vous arriver et ce qui vous arrivera bientôt. Vous serez honteusement chassé de Lisboa, aussitôt que les Anglais auront opéré un débarquement, si vous continuez à agir avec cette mollesse. Vous avez perdu un temps précieux, mais vous êtes encore à temps. J’espère que mes lettres, que vous aurez reçues successivement, vous auront fixé sur le parti à prendre, et que vous aurez adopté des mesures fortes et vigoureuses, sans vous repaître d’illusions et de bavardages. Vous êtes dans un pays conquis, et vous agissez comme si vous étiez en Bourgogne. Je n’ai ni l’inventaire de l’artillerie ni celui des places fortes ; je ne connais ni leur nombre ni leur situation. Je ne sais pas même si vous les occupez. Vous n’avez pas encore envoyé au Ministre la carte de vos étapes depuis Bayonne jusqu’à votre première place forte, ni aucune note sur la situation du pays. J’avais cependant de fortes raisons de le désirer. Enfin, je suis porté à croire que mes troupes ne sont pas encore dans Almeida. S’il arrivait quelque événement, vous vous trouveriez bloqué par les Portugais. Il y a dans tout cela une singulière imprévoyance ».

La teneur de la correspondance échangée entre Napoléon et Junot, comme celle de la lettre que nous venons de citer en partie, montre bien que ce dernier n’était pas l’homme de la situation.

Après huit mois passés au Portugal il rentra en France. Une fois de plus, les intérêts de Napoléon étaient contrariés.

L’expédition de Soult constitue la troisième invasion, au service des intérêts expansionnistes de Napoléon en Europe et requiert une analyse sous plusieurs angles, seule à même de rendre compte des erreurs qui y furent commises et de leur poids dans la défaite. Après l’embarquement des troupes françaises, à la suite de la « Convention de Sintra », le pays se trouvait dans un état de totale anarchie surtout après le départ du général anglais Moore, qui, dans une certaine mesure, était parvenu à calmer les esprits les plus exaltés dans le nord du Portugal. Ainsi, les désaccords entre le commandement anglais et l’évêque de Porto ne cessaient d’augmenter du fait que celui-ci considérait sa ville comme le siège du gouvernement. Le peuple, alarmé par les rumeurs d’une nouvelle invasion, rendait encore plus ingouvernable le pays qui venait tout juste d’échapper à la tutelle des étrangers.

Après la Convention de Sintra, l’Angleterre fit en sorte que soient respectés les intérêts du Portugal, qui depuis longtemps, jouaient en sa faveur face aux menaces françaises.

Ajoutons que, dans l’intervalle entre l’invasion de Junot et celle de Soult, l’Espagne se trouvait pratiquement sous tutelle française, si l’on excepte la région de Cadix où allaient bientôt se réunir les Cortes qui contribueraient de façon décisive à l’installation du régime constitutionnel.

Enfin, dans le court laps de temps qui sépare le départ de Junot de la nouvelle invasion, l’Angleterre continua à aider le Portugal. C’est ainsi que, à Porto, le colonel anglais Robert Wilson, demeurant à l’écart des dissidences politiques citées plus haut, équipa et disciplina un corps d’armée portugais et en fit deux bataillons d’infanterie, deux de cavalerie et une batterie d’artillerie qu’il baptisa « Leal Legião Portuguesa » (Loyale Légion Portugaise) en opposition au nom de « Legião Portuguesa » donné par Junot au corps d’armée formé par les dix mille combattants lusitaniens engagés aux côtés des armées napoléoniennes. C’est à cette même époque que le général anglais Beresford, qui avait été détaché à Madère, à partir de 1807, se rendit pour la deuxième fois en territoire portugais pour s’y voir confier l’organisation de l’armée portugaise.

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Donc les portugais ne se sont pas battus depuis un siècle !

En 1914, au Portugal ont été promulguées des lois révolutionnaires comme la séparation de l’église.

A cette époque les Républicains s’entretuent, ils sont divisés et vulnérables. Ils sont constitués d’ouvriers et de paysans pour 70% analphabètes.

Une opportunité se crée en 1914 : les Républicains approchent l’Angleterre et veulent créer l’Union Sacrée pour se préserver de l’Espagne et garder ses colonies d’Angola et du Mozambique. Les prétentions portugaises sont d’annexer l’état se trouvant entre ces deux pays (la Rhodésie) pour régner de l’Atlantique à l’océan indien.

C’est ce qu’ils appellent « La carte rose ».

En 1914 les Républicains veulent rentrer dans la guerre pour garder leurs colonies.

L’Angleterre souhaitait étendre ses colonies du nord au sud de l’Afrique et convoitait donc aussi la Rhodésie.

La « Perfide Albion » pense pouvoir gagner du temps face aux Allemands et calmer l’ardeur de ses derniers en leur donnant les colonies portugaises.

L’Angleterre ne veut donc pas que le Portugal entre en guerre et ne veut pas que celui-ci envoie des troupes en Europe.

En 1914 /1915 le Portugal est un pays sans communications internes, pas de journaux, peuple illétré, pas de TSF, pas d’électricité, pas de téléphone…

Comment entrer en guerre contre l’avis contraire des anglais ?

Le Portugal vend des obus aux Alliés, mais ça ne suffit pas. Le Portugal accueille 70 bateaux allemands dans ses ports. Il les réquisitionne. Ainsi l’Allemagne déclare la guerre au Portugal.

En 1916, le Portugal doit préparer ses troupes. L’armée n’a pas été en guerre depuis un siècle. Les militaires portugais ne connaissent pas la guerre « moderne ». L’Angleterre doit leur fournir les équipements, les vivres, les munitions, les bateaux. Les anglais forment les officiers portugais.

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En février 1917, les armées portugaises arrivent à Brest

En 1916, le Portugal entre en guerre en soutenant les Anglais pour contrarier les objectifs de l’Allemagne.

En février 1917, la première division d’infanterie portugaise est dans le Pas-de-Calais à Aire-sur-La-Lys, qui n’avait jusqu’ici que l’armée britannique. Plus tard, une seconde division d’infanterie se joignit à la première, et ces deux divisions constituaient donc le Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) commandée par le général Tamagnini de Abreu. Les troupes portugaises ont été incorporées dans le Second Corps d’armée anglaise. Cette alliance militaire entre l’Angleterre et le Portugal, renouvelle une union historique instaurée au temps de Wellington lors de la guerre péninsulaire (1807-1813) contre les troupes de Napoléon.

En novembre 1917, le CEP participe à une bataille difficile dans les tranchées entre Arras et Armentières. Près de 40.000 combattent en France.

Fin 1917, les Portugais se retrouvent dans cette guerre de tranchées. Il faut tenir le secteur de Richebourg.

Les portugais sont las de tout. Eloignement de leurs familles, sans nouvelles puisque ne sachant pas écrire, obligés de se nourrir avec des rations anglaises dans le froid. Les Portugais sont mal considérés par les Anglais qui donnent leur préférence aux Australiens.

De fréquentes bagarres opposent les Portugais aux Australiens.

Pendant ce temps-là, au Portugal, des officiers monarchistes, pro allemands et sans la confiance du Gouvernement fomentent une révolution et tentent de prendre le pouvoir. Nouvelle révolution au Portugal où l’ancien Consul d’Allemagne s’impose.

Il n’y a plus de rotations de troupes fraiches, ni de permissionnaires. Le moral des combattants est en baisse. Les officiers rentrent au Portugal en permission mais ne retournent pas au front.

Le 9 avril 1918, offensive allemande dans les Flandres ! Combat entre les Allemands et les Portugais et Britanniques. Affaibli par des mois de combats en sous nombre, ils étaient moralement affecté par le détournement des navires de ravitaillement britanniques au service du Corps Expéditionnaire Portugais, en faveur des unités américaines pour le transport de leurs troupes. L’effort allemand a été concentré autour de La Bassée. Assez rapidement, l’ennemi a pris Neuve-Chapelle, Richebourg, Laventie, puis atteint la Lys. Au sud, la 55ème Division d’infanterie britannique a résisté à toutes les agressions et s’est maintenue à Givenchy, tandis qu’au centre, le secteur tenu par une armée britannique, sous le commandement du Général Horne, a été pénétré d’une profondeur de 10 km et 6.000 de ses hommes ont été capturés.

A la fin de cette journée, lorsque les Portugais se retirèrent, il y avait 327 officiers et 7.098 sous-officiers et soldats tués, blessés ou manquants, soit un tiers des effectifs hors combat.

Le 10 avril 1918, les Allemands continuent leur marche en avant et attaque Ypres dans la plaine de la Lys. Les Portugais se replient à La Couture. Malgré cela, les Allemands attrapent la Lys puis avancent vers les collines des Flandres. Sur 114.500 hommes prêts à combattre, il y a eu 30.796 victimes, tuées, blessées ou disparus. 6.000 prisonniers partent en Allemagne ou sont incorporés dans l’Armée anglaise pour des travaux de basse besogne.

En 1918 c’est une nouvelle guerre civile au Portugal entre les Républicains et les Monarchistes.

En 1919, c’est le retour des troupes, sans honneur. Les Portugais ont honte de ce qu’il s’est passé à la Bataille de La Lys. Cette honte est injustifiée mais entretenue par les Anglais.

En 1928, création du Cimetière militaire portugais de Richebourg, avec 1.831 tombes.

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1926 : Les causes du coup d’État

La période de la « Première République » portugaise se caractérise par une grande instabilité politique ; les Gouvernements se révèlent incapables de résoudre la crise économique et financière, situation encore aggravée par l’engagement du Portugal dans la Première Guerre mondiale.

Le Congrès qui interférait constamment dans les travaux du Gouvernement rendait inefficace l’action des Gouvernements. Les mésententes constantes entre les Partis avec une assise parlementaire menaient à des impasses insolubles qui, pour des raisons futiles, faisaient tomber des Gouvernements et des Présidents.

Cette situation est exploitée par l’Opposition. L’idée que l’armée était la seule force capable de mettre de l’ordre dans le pays faisait son chemin.

Le coup d’État militaire de 1926 met fin à cette Première République caractérisée par l’instabilité politique, sociale et économique. Le Gouvernement de la dictature, dirigé par le commandant Mendes Cabeçadas et le maréchal Gomes da Costa, dissout immédiatement le Parlement (considéré comme le principal responsable de l’instabilité politique), suspend la Constitution de 1911 ainsi que les libertés politiques et individuelles.

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Stabilisation du pouvoir et luttes intestines

Une fois la victoire consolidée, les forces victorieuses commandées par le général Gomes da Costa monté sur son cheval, descendent l’avenue de la Liberté à Lisboa, le 6 juin 1926. Ils sont acclamés par la grande majorité des Lisboètes, fatigués de l’instabilité et traumatisés par les incessantes révoltes et contre-révoltes ainsi que par les attentats terroristes qui, au cours de la dernière décennie, se sont succédé à un rythme hallucinant. Le thème de la « Régénération » refait surface après cette première et malheureuse expérience de la « Première République » portugaise.

António de Oliveira Salazar (né le 28 avril 1889 et décédé le 27 juillet 1970), dirige le Portugal durant 36 années, de 1932 à 1968, en tant que dictateur.

Salazar se méfiait des Anciens Combattants.

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Les années ont passé

2018, à Paris, une avenue est rebaptisée « avenue des Portugais ». Elle est longue de 200 m !

L’historien Victor Pereira comprend difficilement l’allusion du Président Macron lorsqu’il s’exprime lors du centième anniversaire de la Bataille de La Lys et qu’il dit « La bataille de la Lys est le Verdun des Portugais ».

Verdun fut 10 mois de luttes et 140.000 morts !

En 1916 un haut fonctionnaire va au Portugal pour recruter de la main d’œuvre pour remplacer les soldats français dans leurs taches de paysannerie et d’ouvriers. Il recrute à Porto mais pas à Lisboa car il s’y trouve beaucoup de révolutionnaires.

Les Portugais qui arrivent en France ne doivent cependant pas être mis en contact avec la population française composée essentiellement par des femmes. Des baraquements sont construits à la hâte pour les recevoir.

Une circulaire ministérielle adressée aux patrons français précise qu’ils doivent être bien nourris.

On reconnait un baraquement portugais grâce aux choux qui poussent dans les jardins.

Outre les problèmes de nourriture, de logements et d’isolement, se greffe celui de la langue et donc de la compréhension réciproque.

Souvent, les Portugais sont mélangés avec des Algériens d’où des problèmes identitaires bien compréhensibles.

La France a accueilli 500.000 Polonais et 75.000 Portugais pour travailler sur les grands chantiers.

En 1920, au Portugal les prisonniers rentrent chez eux.

En 1920/1923 la France a encore besoin de travailleurs et ce sont essentiellement d’anciens militaires qui repartent car chez eux ils n’ont plus rien, sont mal considérés et sont traumatisés. 2 à 4.000 sont malgré tout repartis de France pour rentrer chez eux.

L’Histoire avec un grand H nous apprendra qu’un peuple vaincu ne doit pas être humilié.