Un Livre par semaine

Un livre par semaine: «La guerre de Canudos, une tragédie au cœur du sertão», d’Aleilton Fonseca

Le lundi 6 novembre, avait lieu à la Bibliothèque Calouste Gulbenkian, à Paris, la présentation du roman historique «La guerre de Canudos, une tragédie au cœur du sertão», de l’écrivain brésilien Aleilton Fonseca, publié par les Éditions Pétra et que nous avons eu le plaisir de traduire. Ce livre aborde un des épisodes les plus tragiques de l’histoire contemporaine du Brésil. Cent-vingt ans après, les cicatrices de la guerre de Canudos ne sont pas entièrement refermées et continuent de susciter des interrogations au sein de la société brésilienne.

Mêlant réalité et fiction, Aleilton Fonseca part sur les lieux de la bataille, dans le but de récupérer la mémoire de ce conflit à partir des témoignages des descendants de sertanejos.

L’origine du conflit remonte à 1893, lorsque Antônio Conselheiro, chef charismatique spirituel, tantôt considéré comme le défenseur des paysans sans terre, tantôt comme un mystique et un messianique, vient s’installer à Canudos, petit village situé en plein cœur du sertão, à l’intérieur de l’État de Bahia. Antônio Conselheiro y fonde la communauté de Belo Monte, parvenant alors à rassembler autour de lui jusqu’à 25000 sertanejos déshérités.

Le premier cri de révolte éclate en novembre 1896. Envoyée par le Gouverneur pour la réprimer, une force armée composée de cent soldats est repoussée et doit battre en retraite.

Ce n’est qu’en octobre 1897 que le Gouvernement brésilien ordonne une quatrième expédition militaire, forte de plus de quatre mille hommes lourdement armés, qui parvient à donner l’assaut final.

Le village de Canudos est bombardé et toute sa population est décimée. Et comme si on voulait effacer cet épisode triste de l’histoire du Brésil, en 1969, pendant la dictature militaire, les ruines de Canudos sont submergées par les eaux d’un barrage d’irrigation.

On trouvera dans cet ouvrage des photos de l’époque du conflit, de Flávio de Barros, des fresques murales de l’église de Santo António (Canudos) et de très belles peintures de l’artiste plasticien Sílvio Jessé.