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Un livre par semaine: «La reine Ginga», de José Eduardo Agualusa

L’histoire de la reine Ginga (1582-1663) est un des épisodes les plus étonnants de l’histoire africaine. Reine du royaume angolais de Matamba pendant 40 ans, elle évinça les hommes de sa famille, s’empara de tous les attributs du pouvoir et résista à la tête de ses troupes durant trois décennies aux Portugais, avant de conclure la paix et de se convertir au catholicisme.

Nous avons déjà eu l’occasion, ici-même, d’évoquer l’histoire tumultueuse de cette reine, à travers le livre «Njinga, reine d’Angola», contenant la relation du missionnaire capucin Antonio Cavazzi de Montecuccolo (1687), paru aux éditions Chandeigne, en 2010, et qui restera sans doute une œuvre de référence en France pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’Angola en particulier et à celle du continent africain en général.

Dans «La reine Ginga et comment les Africains ont inventé le monde» (éd. Métailié, 2017, traduction de Danielle Schramm), José Eduardo Agualusa s’inspire de cette histoire véridique pour nous présenter un roman prenant et passionnant, riche en rebondissements, écrit dans son style bien particulier, mêlant le réel et le merveilleux.

Le protagoniste est un jeune prêtre brésilien, Francisco José, métis d’Indien et de Portugais, qui débarque à Luanda, capitale de l’Angola, pour devenir le secrétaire de la reine Ginga. Il se trouvera mêlé à la guerre de conquête des Hollandais et va d’aventure en aventure entre le Brésil et l’Afrique, sur les vaisseaux pirates. Et à travers ses tribulations, nous découvrons aussi bien la férocité de l’esclavage au Brésil que l’histoire dramatique de l’Afrique.

Né à Huambo (Angola) en 1960, José Eduardo Agualusa a étudié l’agronomie et la sylviculture à Lisboa. Il a été journaliste et vit actuellement entre l’Angola, le Brésil et le Portugal, pays qui lui apportent un riche substrat culturel et qui constituent le terreau de son œuvre. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres (romans, nouvelles, théâtre, chroniques) traduits dans de nombreuses langues.