Un ‘português’ ça vaut au moins 150 mille euros


Les ‘português’ ont circulé dans les Flandres. On les cherche, toutefois la probabilité d’en trouver est quasi nulle.

De quoi parle-t-on ? Le ‘português’ est une monnaie qui, comme son nom l’indique, est originaire du pays qui n’avait pas encore vu naître Camões.

Avoir une monnaie solide est un signe de pouvoir, cela détermine, depuis la nuit des temps, l’importance d’un pays au niveau mondial.

Au Portugal, l’idée d’un grand pays est venue avec le découvertes, raison pour laquelle on a commencé à frapper une monnaie à laquelle il donnera le nom de «O Português».

On était en 1499, moment où le roi D. Manuel I décide de faire frapper cette monnaie en or pour commémorer les découvertes, les conquêtes et le commerce du pays.

Vasco da Gama venait de rentrer de son premier voyage en Inde, D. Manuel I veut s’affirmer en Europe comme un grand monarque qui règne sur un grand pays : il écrit des lettres, envoie des ambassades en Europe et décide de frapper un grand coup, avec une monnaie qui va devenir la plus importante en Europe, celle-ci qui va servir au échanges de marchandises de toute sorte et des nouvelles épiceries arrivés des pays ‘découverts’.

Sous conseil de ses proches, le roi fait donc frapper à partir de 1499 ladite monnaie : une monnaie si lourde et si grande que l’Europe l’a prise comme monnaie de référence, étant utilisée des Flandres à la Baltique et jusqu’en Russie.

Jugez-en. C’était une monnaie qui avait un poids de 35 grammes d’or pur, avec une dimension entre 35 et 38 millimètres.

Chose qui a surpris et qui lui a donné encore plus d’importance c’était ce qui y était gravé. Sur l’un des côtés l’inscription était énorme en honneur du roi : «O senhor conquistador, navegador da Europa, Etiópia, Arábia, Perse e Índia», «Le seigneur conquérant , navigateur d’Europe, Éthiopie, Arabie, Perse et Inde». De l’autre face était indiqué en latin : «In Hoc Signo Vinces», «Sous ce signe tu triompheras» avec au milieu la Croix de Christ.

Cette monnaie va devenir une monnaie globale en Europe. Elle a été frappée au Portugal essentiellement entre 1499 et 1937, avec un prolongement de quelques frappes encore jusqu’à 1557. Sa valeur était de 5 cruzados.

Les ‘Portugueses’ ont commencé à devenir rares, ce qui a eu pour conséquence qu’à un moment donnée, d’autres puissances, gouverneurs, villes, commencent aussi à l’imiter, en gardant toujours d’un côté la Croix de l’ordre portugaise du Christ avec dans l’autre face, dires en honneur de qui les frappait. Il y avait une obligation : l’exécuter avec les mêmes règles que l’originale, au niveau de la quantité d’or et de la taille.

Arrêtée d’être frappée sous le règne de D João III, en 1555, elle a continué à être émise en Allemagne, Hollande, Danemark, Pologne et Suède jusqu’au XVIIème siècle, prenant des noms tels que : ‘portugaleser’ ou ‘portugalôser’.

Au Portugal, entre 1499 et 1537, on aurait fabriqué 400 mille ‘portugueses’ pour un total de 14,2 tonnes d’or.

En novembre 2011 le Gouvernement portugais a fait fabriquer une réplique à 150 mille exemplaires d’une valeur de 7,50 euros.

La monnaie la plus désirée au XVI siècle a encore de beaux jours devant elle.

Dommage que la monnaie portugaise trouvée récemment à Lusignan, ne soit pas un ‘português’.

Si vous avez un vrai ‘português’, soignez-le bien, mettez-le au coffre, à moins que vous ne vouliez pas le vendre aux enchères. En très bon état, il sera vendu à partir de 150 mille euros !

LusoJornal