<i class="fa fa- LusoJornal / Luís GonçalvesIl y a des noms de soldats portugais à l’Anneau de la Mémoire qui ne devaient pas y être!António Marrucho·Comunidade·30 Outubro, 2024 António Marrucho Sur le site de la nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette, à Ablain-Saint-Nazaire, dans le Pas-de-Calais, l’Anneau de la Mémoire, est un énorme mémorial cylindrique avec plus environ 580 mille noms de soldats décédés pendant le I Guerre mondiale, toutes nationalités confondues. Dans la continuation de notre travail sur les noms en doublons des soldats portugais décédés pendant la I Guerre mondiale et inscrits à l’Anneau de la Mémoire (lire ICI), nous examinons maintenant le cas des noms de soldats qui ne sont enterrés dans aucun des trois cimetières et inscrits à l’Anneau de la Mémoire : ceux de Richebourg, de Boulogne-sur-Mer et d’Anvers. . Préambule : pourquoi des soldats portugais décédés pendant la I Guerre mondiale ne sont pas inscrits à l’Anneau de la Mémoire ? Si nous comparons la liste des soldats portugais enterrés dans les Cimetières de Richebourg, de Boulogne-sur-Mer, d’Anvers et d’autres mentionnés à l’Anneau de la Mémoire, 88 soldats ne sont pas inscrits dans l’Anneau. Les recherches sur internet ne nous ont pas permis de connaître la raison. Nous avons gardé le Dossier de presse qui nous a été distribué le 29 octobre 2014 lors de la visite guidée des journalistes avant l’inauguration de l’Anneau de la Mémoire, le 11 novembre 2014, par le Président de la République François Hollande. L’explication se trouve page 24 : «Une équipe de quatre personnes recrutés par la Région a assuré, en une année, le visionnage de la totalité des fiches et la saisie des dates et lieux des soldats morts sur le sol du Nord et du Pas-de-Calais, entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918». Autrement dit, ne devaient être inscrits à l’Anneau de la Mémoire que les soldats décédés dans les deux départements – le Nord et le Pas-de-Calais – et cela jusqu’à l’Armistice. Ceci explique que 87 soldats portugais enterrés au Cimetière militaire portugais de Richebourg et un enterré à Anvers (Inocêncio Luis Pacheco), ne soient pas inscrits à l’Anneau de la Mémoire. Certains sont morts après l’Armistice et d’autres sont morts ailleurs que dans les deux départements. Tous les 44 soldats enterrés à Boulogne-sur-Mer y sont inscrits, ils sont tous décédés avant l’Armistice. . À l’examen de la liste, des 2.266 noms inscrits à l’Anneau de la Mémoire – à laquelle il faudrait enlever une centaine de noms en doublons – nous constatons qu’il y a 511 noms inscrits à l’Anneau de la Mémoire qui concernent des soldats inconnus, enterrés dans les trois cimetières. Au Cimetière militaire portugais de Richebourg-l’Avoué, 1.831 soldats portugais y sont enterrés depuis les années 1930. Parmi eux, il y a 239 soldats inconnus. Si des 511 noms, nous enlevons les 239 inconnus de Richebourg – et en optimisant que les noms de ces inconnus/disparus soient tous mentionnés dans l’Anneau – la question se pose pour les autres 272 d’entre eux. Qui sont ses soldats ? Le travail à faire est colossal pour examiner toute la liste. . Une recherche sur les 350 premiers soldats de la liste Nous avons examiné les 350 premiers noms de la liste envoyée par le Ministério da Defesa de Portugal pour écriture dans le Mémorial. Sur la liste des 350 soldats, nous avons 9 noms en doublons ! Sur les 341 noms, il y a 81 ne sont pas dans la liste de référence de 1937 émise par le «Ministério da Guerra 3era Direção geral (Estado Maior do Exército), Serviço das sepulturas de guerra no estrangeiro : Relação dos militares portugueses sepultados nos Cemitérios de Richebourg-l’Avoué, Boulogne-sur-Mer e Antuérpia». Parmi ces 81 noms, 25 sont presque – à quelques exceptions près – considérés comme disparus pendant la journée du 9 avril 1918, date initiale de la Bataille de La Lys. Qui sont donc les 56 autres soldats ? À la consultation des fiches individuelles à l’Arquivo Histórico-Militar, beaucoup sont sans informations spécifiques sur le soldat, apparemment décédé et mentionnés dans l’Anneau. Pour nous certifier que nous avons à faire aux soldats en question, décédés et mentionné dans l’Anneau et non présents sur aucun des 3 cimetières, nous tenons compte des informations qui ont été fournies par le Ministère Portugais de la Défense, tel que le numéro de matricule, le lieu de naissance, etc. . Des exemples existent dont nous passons à décrire ci-dessous avec des informations bien spécifiques. Ce sont des soldats ou des officiers inscrits à l’Anneau de la Mémoire qui ne devaient pas y être inscrits, car ils ne sont pas décédés dans les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais ou alors, ils sont décédés après l’Armistice. . Dès le début de la liste, nous avons Carlos Acúrcio. Il est né le 10 janvier 1895 à Castelo Novo, fils d’Albano Acúrcio et de Maria Libânia (Ribeiro ?). Embarqué le 21 août 1917, il faisait partie du Bataillon d’artillerie de position, matricule 73.884. Il meurt le 20 février 1918 des suites d’une pneumonie, après avoir été hospitalisé à l’hôpital de Shorncliffe. Il est enterré au Cimetière militaire de ce village anglais. Il n’est donc pas mort ni dans le Nord, ni dans le Pas de Calais. . José Joaquim Afonso est né à Parada (Bragança), le 5 septembre 1893, baptisé le 17 du même mois, fils de Domingos Afonso et d’Ana Maria. Il a embarqué à Lisboa le 20 avril 1817 – il portait le matricule 47.762 – et il rentre au Portugal embarquant de France le 12 janvier 1919 et débarquant à Lisboa le 18 du même mois. En marge de l’acte de naissance, on n’a pas d’indication sur son décès. Il est donc décédé au Portugal, ni dans le Nord, ni dans le Pas de Calais. . Manuel Alfredo est né à Ferreira do Zêzere, fils d’Alfredo Coelho et d’Emilia do Rosário. Il faisait partie du Régiment d’infanterie 17, matricule 27.007. Il embarque le 21 août 1917 et revient à Lisboa le 17 juin 1919. Il est donc décédé au Portugal. . Joaquim Rosa Amorim, sergent, est né à Bonfim (Porto), fils de Benjamim Alfredo et de Laurinda de Jesus Dias Amorim. Il a embarqué à Lisboa en direction de Brest le 19 septembre 1917. Jugé inapte, il retourne et arrive à Lisboa le 29 juillet 1918. Il est donc décédé au Portugal. . José Antunes Andrade est né le 27 mars 1892 à Pisão (Amieira-Oleiros), fils de José Antunes Andrade et de Beatriz de Jesus. Il est parti de Lisboa le 20 janvier 1917 et y revient le 12 octobre 1918. Il est donc décédé au Portugal. . Manuel Cardoso est né à Carrapichana (Guarda), fils de José Cardoso et Maria Antónia, marié à Ana de Jesus Gonçalves Cardoso. Sergent, il portait le numéro de matricule 17.974. Parti de Lisboa le 21 mars 1917, il y revient le 22 décembre de la même année. Le 7 juin 1918 il rentre à l’hôpital militaire de Guarda, et il meurt chez lui, le 27 juin, de pneumonie grippale. Il a été enterré au cimetière de la ville. Il est donc décédé au Portugal. . Joaquim do Nascimento Carretas est né à Barcanana (Elvas), fils de José do Nascimento Carretas et de Vicência da Conceição. Soldat matricule 20.960, il est parti de Lisboa le 22 juin 1917, prisonnier, il décède à la suite d’un accident de travail le 25 août 1918 à Lazareto. Pour ce soldat, nous avons également la démonstration de la difficulté des recherches, selon les documents, il apparaît avec un premier nom de famille Carretas ou Nascimento. Enterré au cimetière de Slodt-Friedhof, en Allemagne, dans un premier temps, il été exhumé et puis inhumé au cimetière militaire portugais de Richebourg (Ligne 1246 dans la liste de 1937, quarré C, ligne 16, pierre tombale 8). Il n’est donc pas mort ni dans le Nord, ni dans le Pas de Calais. . Maximiliano Cordes Cabedo était Capitaine médecin, né à São José (Lisboa). Marié à Maria Tereza d’Oriol Pena, il était fils de Maximiliano Augusto Cabedo e de Maria Conceição Sinel Cordes. Il a embarqué à Lisboa le 18 juin 1917. À la fin de la guerre, il est nommé à la Commission portugaise des sépultures de guerre, groupe 3, compagnie de santé. Il se donne la mort à Paris, le 21 février 1921. Il avait été enterré dans le cimetière de Pantin (région parisienne) carré 134, ligne 17, pierre tombale 20. La concession du Cimetière a été renouvelée à 4 occasions, toutefois il y a également indication de Lisboa – son corps a probablement été exhumé et inhumé au Portugal. Il n’est donc pas mort ni dans le Nord, ni dans le Pas de Calais. . Voilà quelques exemples parmi les 272. Dans les 272 il y a probablement des soldats disparus et qu’à terme le Portugal a considéré comme décès, toutefois, au vu des exemples que nous venons de citer, il y a bien d’autres cas de soldats portugais mentionnés à l’Anneau de la Mémoire, qui non pas décédés dans la Flandres et qui ne sont pas enterrés dans les cimetières de Richebourg, de Boulogne-sur-Mer ou d’Anvers. Des soldats rentrés au Portugal, décédés suite à des blessures ou maladies de guerre ? Si c’est le cas jusqu’à quelle date après la fin de la guerre a-t-on considéré ces soldats décédés par causes de guerre ? On a des soldats morts en captivité, un médecin décédé à Paris bien après la fin de la guerre, en 1921, sept marins et deux main-d’œuvre, qui ne sont donc pas des soldats. . La Commission du Centenaire qui a fait le travail en France n’y est pour rien dans ces anomalies, car impossible de contrôler à fond les 580 mille inscrits dans l’Anneau de la Mémoire. Si ces noms y sont mentionnés, c’est que la liste envoyée par le Portugal mentionnait ces noms soldats, mais il manquait parfois deux informations essentielles : le lieu de décès et la date. Dans le doute la Commission du Centenaire a fait inscrire les noms des soldats dont manquaient ces d’informations. . Parmi les noms inscrits dans l’Anneau de la Mémoire et dont les corps ne sont pas dans les 3 cimentières, quelques-uns sont parmi, probablement, ceux qu’évoque le préambule de la liste de 1917 : «Les 205 restants ils sont enterrés, mais dont on ne connaît pas l’identification ou ils n’ont jamais eu de sépultures». Citons ici l’exemple d’Albino Sousa, qui est enterré très probablement dans le carré britannique du Cimetière de Saint-Venant (lire ICI et ICI). Des recherches sont en cours. Christine da Costa, continue les recherches sur son familier, et aussi sur d’autres soldats portugais décédés et enterrés ailleurs, que dans les 3 cimetières connus. Dans ces 3 cimetières sont enterrés 1.881 corps, dans la liste de Christine da Costa sont mentionnés 2.152 soldats portugais décédés.