Aurore Descamps-Ronsin a soutenu son Mémoire sur le Consul du Portugal à Arras, Louis Lantoine

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Aurore Descamps-Ronsin a présenté et soutenu, le mardi 19 septembre, à l’Université d’Artois, à Arras, son Mémoire en Histoire Contemporaine, sous la direction de Michel-Pierre Chelini, sur «Le Consul d’Arras Louis Latoine». Un personnage à multi-facettes, dont celle de travailler pour que le devoir de mémoire se perpétue, grâce, entre autres, à son action dans la construction du Cimetière Militaire Portugais de Richebourg, le Monument portugais de La Couture, le transfert du Christ de Tranchées jusqu’à Batalha…

En plus de son Directeur de Mémoire, Michel-Pierre Chelin, ont assisté à la soutenance le professeur Christian Wenkel, le Consul honoraire du Portugal, Bruno Cavaco, Dominique Lorttioir et Maria João Gindrey.

Arrière-petite-fille de soldat portugais de la I Guerre mondiale, petite fille de Felicia da Assunção Pailleux, porte drapeau de la Liga dos Combatentes, héritière de celle-ci comme porte drapeau, qui plus qu’Aurore Descamps-Ronsin pourrait se lancer dans un travail si colossal, réalisé dans un temps record – même pas un an de recherches, d’écriture et de présentation ?

Ce travail vient à la suite déjà d’un premier travail fait l’année universitaire 2021-2022, dans le cadre d’un Master en Histoire et Civilisations, Spécialité Histoire Contemporaine, dont le thème a été : «Images muettes : Étude d’un ensemble de plaques à l’arrière du Front-Portugais 1917-1919».

Dans la soutenance de son Mémoire, Aurore Descamps-Ronsin explique que le déclencheur de son travail est, en quelque sorte, un article de 2018, écrit par António Marrucho qui posait la question du rôle de Louis Lantoine. Le Consul honoraire du Portugal dans la région Hauts-de-France, Bruno Cavaco, lance le défi à Aurore Descamps-Ronsin de travailler sur ce personnage, qu’on se doute, important pour l’histoire du Portugal et pourtant si mal connu.

Aurore Descamps-Ronsin prend à cœur le sujet et se met au travail. Travail que conduit, dans un premier temps, à une exposition au Musée d’Arras, sur Louis Lantoine.

Un certain nombre de questions se posent, notamment le pourquoi d’un Consul portugais à Arras, d’autant plus que les soldats du CEP ne sont pas venus, pendant la guerre, jusque-là.

De fil en aiguille, Aurore Descamps-Ronsin entre en contact avec la famille du Consul, grâce aux indications de Maria João Gindrey, ex-enseignante à l’Université de Lille, portugaise et voisine d’un petit fils de Louis Lantoine.

Des découvertes, mais aussi de tristes nouvelles pour un tel travail. Le Portugal ordonne à la famille de Louis Lantoine de détruire les archives de celui-ci et du Consulat portugais d’Arras. Chose faite, a une exception près : le courrier en rapport avec la philatélie, conservé par le petit fils, philatéliste lui-même.

Témoignant de la position sociale de Louis Lantoine, en son temps, le fait que le journal Le Figaro annonce le mariage d’un membre de sa famille.

Le voyage fait au Portugal début de 2023, a permis à Aurore Descamps-Ronsin de trouver un nombre considérable de de documents en rapport avec Louis Lantoine : des archives ouverts, disponibles, donc publics auprès de la Liga dos Combatantes et de son Musée. Des documents existent aussi au niveau du Ministère des Affaires Etrangères, notamment sur la création d’une Mutuelle par le Consul, toutefois beaucoup de documents restent à déclasser, pour permettre un accès libre.

Un nombre considérable de documents sur Louis Lantoine sont à la Liga dos Combatentes, sous la référence 919.

Louis Lantoine aimait les honneurs. Aurore Descamps-Ronsin a découvert la 25ème médaille du Consul dans le Museu da Liga dos Combatentes.

Les archives départementales du Pas de Calais ont également dévoilé beaucoup sur le Consul portugais d’Arras, toutefois le plus étonnant a été les plus de 2.800 documents découverts dans les archives diocésaines.

Louis Lantoine était un touche à tout : entrepreneur, membre et responsable d’associations sportives (athlétisme, cyclisme), chasse, Consul du Portugal…

Au vu du travail à faire et de l’importance qu’il donne au Devoir de Mémoire, très jeune, il se consacra à son travail consulaire.

Après toutes ces recherches, un plan s’est dessiné pour la rédaction du Mémoire, avec comme première partie, la vie personnelle de Louis Lantoine, une seconde sur Louis Lantoine et ses fils, une de ses nombreuses activités, l’industrie. Dans la troisième partie, Aurore Descamps-Ronsin décrit l’action consulaire de Louis Lantoine.

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Un personnage aux multiples facettes et engagements

Une chose est de se dire ce qu’il a fait et l’autre étant celle d’avoir des preuves. Aurore Descamps-Ronsin décrit son plaisir jubilatoire de trouver, d’enrichir.

Louis Lantoine n’aura jamais la place dans l’histoire du Portugal – comme le Consul de Bordeaux, Aristides de Sousa Mendes – toutefois, n’est-ce pas Le Christ des Tranchées un des sujets des plus connus de l’histoire du Portugal ? Et ainsi que celui des soldats inconnus de Batalha?

Des doutes subsistent. Louis Lantoine aurait probablement acheté le Christ des Tranchées pour être transporté de Neuve Chapelle jusqu’au Portugal et d’y devenir un symbole.

Même si le Mémoire d’Aurore Descamps-Ronsin compte presque 300 pages, des recherches et des approfondissements restent à effectuer. Par exemple la police politique, la PIDE, avait établi une fiche sur Louis Lantoine a probablement était établie. Une autre question posée étant celle de son rôle plus ou moins important, dans les relations France-Portugal de Louis Lantoine, quel a été son positionnement vis à vis du régime dictatorial de Salazar et le pourquoi seulement deux voyages au Portugal?
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En opposition avec Salazar et son Gouvernement?

Difficile aussi de cerner les convictions politiques de Louis Lantoine. Il serait gaulliste, d’autant plus qu’il a fait partie du Régiment du Général et qu’ils ont échangé de la correspondance, toutefois le terme gaulliste était déjà bien large. On aurait tendance à situer Louis Lantoine comme un libéral de centre droite, avec des idées sociales spécifiques à sa position de petit patron.

20 Médailles lui ont été décernées, dont quelques-unes par le Portugal.

Un poème, cité dans le Mémoire de Louis Lantoine, a été lu par Aurore Descamps-Ronsin. Il y est question d’orchidées, fleur préférée du Consul.

Une visite s’en est suivie, à la tombe du Consul, au Cimetière d’Arras, Aurore Descamps-Ronsin y déposant la fleur fétiche.

Louis Lantoine, un homme qu’on peut trouver désormais, dans les livres scolaires, même si des sources restent à exploiter pour mieux comprendre cet humaniste extraordinaire, méconnu jusqu’à bien peu. Aurore Descamps-Ronsin s’y consacre

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