LusoJornal / Luís Gonçalves

Cérémonies en honneur de Notre Dame de Fátima à Roubaix

Cela fait 37 ans qu’inlassablement l’Association Catholique des Portugais de Roubaix célébre Notre Dame de Fátima, et cela deux fois par an: au mois de mai et en octobre, mois de la première et de la dernière apparition de la vierge aux «Pastorinhos».

Samedi dernier, le 14 mai, les cérémonies présidées par Monseigneur Antoine Herouard, récemment nommé Auxiliaire dans la Diocèse de Lille, ont débuté à 20h30 en l’Église de St Martin de Roubaix.

Bruno Minet, Curé de la Paroisse était, lui aussi, présent pour honorer la vierge de Fátima. João Barbosa, le Président de l’Association Catholique des Portugais de Roubaix a fait les présentations et a aidé les paroissiens à prier, aidé qu’il fut par João Pereira, Président des Amis de Notre Dame de Fátima de Lorgies.

L’Association Socio-Culturelle des Anciens Combattants des ex-Colonies Portugaises était de la cérémonie, quatre de ses membres ont transporté la statue de Notre Dame lors de la procession d’entrée et d’adieu. Pour animer, avec ses chants, la chorale Paz no Mundo, donna de la voix.

Dans une église bien remplie, nous avons pu cotoyer des Portugais, quelques Français, sans oublier de nombreux Capverdiens.

Le prêtre Bernard Minet, lors du 3ème Rosaire en langue française, le dédia aux familles restées au pays et aux 64 victimes de l’incendie de cet été à Pedrogão Grande.

Monseigneur Antoine Herouard, pendant l’homélie, rappellera que «suivre la vierge, c’est suivre le chemin qui mène à Jésus, qui mène au Père. Écouter le message de Marie c’est se tourner vers le Seigneur», message que selon Monseigneur Antoine, la Vierge a toujours laissé dans ses différentes apparitions à travers la planète Terre.

Le second message étant celui de la prière, prière dans une monde qui semble bien fragile: il y a les guerres, les catastrophes naturelles, la pauvreté… «Marie est l’exemple, Elle qui a toujours suivi Jésus, même pourrait-on dire avant l’enfanter… dès que l’ange lui a annoncé qu’elle serait mère de celui qui sera crucifié sur la croix: son fils Jésus».

Monseigneur Antoine clos l’hommage à la Vierge par la prière du centenaire de Fátima, ce lieu de prière, lieu de pèlerinage, lieu d’espoir…

 

Pour mieux comprendre

Fatima thème le plus traité par la littérature portugaise depuis un siècle. Il y a des pour et des contres.

Rui Ramos, dans un récent essai affirmait: «ce qu’on a fait à Fátima… c’est manipuler un événement jusqu’à faire disparaître l’effet de surprise et toute la complexité du sujet». Il poursuit, toutefois, en écrivant: «Fátima résiste aux caricatures».

Il faut rappeler le contexte des Apparitions: il y avait d’un coté un Gouvernement républicain laïque dominé par des franc-maçons qui se déchiraient entre eux et de l’autre, le clergé catholique, qui s’appuyait sur une certaine religiosité populaire: l’État s’opposait à l’Église.

Les trois «Pastorinhos» ont eu du mal, dans un premier temps, à convaincre même les siens, qui contrairement à ce qu’on a tendance à dire, n’étaient pas de familles si défavorisées que cela. Il faut les situer simplement dans le contexte: ils étaient des paysans. Les apparitions ont eu lieu à Cova da Iría, terrain dont le père de Lúcia était le propriétaire.

La propre mère de Lúcia ne les croyait pas et a tenté d’obliger sa fille à dire «qu’ils avaient trompé le peuple». A quoi, Manuel Nunes Formigão, professeur au Séminaire de Santarém a rétorqué: «les trois enfants ne peuvent pas avoir une intelligence si développée leur permettant d’inventer une si gigantesque tromperie».

Lors de la 2ème apparition, au mois de juin, il n’y avait que 40 a 50 personnes pour y assister. Les familiers des «Pastorinhos» et d’autres personnes d’Aljustrel préférant aller à la fête, en honneur de Saint Antoine, à la ville d’Ourém.

A partir de juillet, le nombre des présents pour assister aux apparitions de la Vierge ira en grandissant: 2.500 en juillet, 12 à 15.000 en août, 20.000 en septembre et entre 30 et 40.000 en octobre. La presse y a été pour quelque chose, elle qui était si retissent lors des premières apparitions.

L’unanimité dans ce type d’événements ne pourra jamais être trouvée. Le 13 octobre 1917, date de la dernière apparition, à la question posée par le journaliste Avelino Almeida au «carroceiro» du village d’Ajustrel: «avez-vous vu la Dame?», il a répondu: «moi je n’ai vu que des pierres, des voitures, des carrosses et beaucoup de gens».

Le prêtre même du village a pris du temps pour croire dans les dires des enfants, la presse catholique a réagit très tardivement.

On n’a célébré la première messe à Cova da Iría qu’en 1921. On a du attendre l’année 1927 pour voir l’évêque se déplacer pour la première fois officiellement à Fátima. Il est dit que, malgré sa réticence, l’église opérerait dans l’ombre. Un double jeux donc.

Les cérémonies du centenaire se sont achevées à Fatima avec une projection vidéo sur la Basilique du Rosaire. Un peu partout dans le monde des célébrations ont eu lieu. L’évêque de Leiria et Fátima, Monseigneur António Marto, récemment reçu par le Pape François, affirmait que la visite du Pape François au mois de mai «a dépassée toutes les attentes».

Beaucoup a été écrit sur Fátima, beaucoup sera encore écrit… n’en doutons pas. Il y a là, aussi, des questions de conviction, des questions d’éducation, des questions de transmission…

 

Le dimanche 22 octobre, à l’église Sainte Bernardette, à Roubaix, il y aura une messe en honneur de Notre Dame de Fátima.

 

 

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