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Fado: Andreia Rio a chanté (et enchanté) au Mercado Negro de Roubaix

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Deux très belles soirées de fado, ces 10 et 11 juin, au restaurant Mercado Negro de Roubaix, avec la révélation de The Voice Belgique et de The Voice Portugal, Andreia Rio.

À la fin de la soirée de ce samedi soir, le public présent s’est levé pour applaudir et faire prolonger la fin du spectacle de deux chansons supplémentaires: «Oh gente da minha terra» et «Cheira bem, cheira à Lisboa», des chansons à propos, car on y parle du retour et de la fête qui plane en ce mois de juin sur Lisboa et sur le Portugal en général, avec les fêtes des «Saints Populaires».

Andreia Rio a inauguré un nouveau concept que le propriétaire du restaurant, Amândio Gasalho, et de son Directeur artistique, Oceano Pereira, ont mis au point: The Fado Show. Et pour une première… ce fut une belle première.

Andreia Rio, qui chante depuis l’âge de 14 ans, est originaire, au Portugal, d’un peu au nord de la région d’Amália Rodrigues. Mais Andreia Rio a dans sa voie quelque chose, voir plus que quelque chose d’Amália Rodrigues. Sa voix nous rappelle celle de la Diva, il y a l’émotion, il y a un gestuel, il y a la façon de vivre et de transmettre cet art, ce bonheur qui est le Fado avec tout ce qu’il a de grand, qui vient du cœur, qui va droit au cœur, la «saudade», l’amour, le destin, la tristesse, la nostalgie, chanté, évoqué par Andreia Rio, qui, entre chaque chanson, explique au public, un peu plus français que portugais, âgé entre 35 à 50 ans.

Ici la langue n’a pas été barrière: quand Andreia Rio a fait appel au public, nous nous sommes dit «tient, pas besoin de suivre des cours de langue pour chanter en portugais…», le miracle du Fado!

Après un bon repas à la portugaise, cuillères et couteaux on fait silence surpris par l’arrivée d’Andreia Rio, qui, seule avec sa voix puissante, descend la rampe qui conduit de l’étage au rez-de-chaussée, passant entre public avant de rejoindre la scène où l’attendait à la guitare Jair Carvalho et à la guitare portugaise Manuel Corgas: une descente à l’arène avec un appel à la façon d’Amália et de sa chanson «Grito», enchaînant avec «Lisboa menina e moça», «Gaivota», «Foi Deus»,…

Est-ce la liqueur, bien portugaise, qui permet de rendre la voix encore plus limpide? En tout cas elle est puissante et fait passer les sentiments dont le fado est riche et qu’Andreia Rio a su apprivoiser: il y a le gestuel, parfois les yeux fermés, le aller chercher au fond d’elle-même de quoi émouvoir un public conquis dès ses premières notes de chant.

Le Fado doit se voir, c’est ce que le public, qui a rempli les deux soirées, a pu vivre au Mercado Negro.

Sur scène Amália Rodrigues regardait, surveillait, dirions-nous, son «élève», une affiche de la diva rappelait un spectacle qu’elle avait présenté au Teatro Sá da Bandeira, à Porto. La communication entre le public et Andreia Rio était bonne et nous avons eu le sentiment qu’entre le «là-haut» d’Amália et le «ici-bas» d’Andreia Rio, la distance n’était pas obstacle. Non Amália, on ne t’a pas oublié, comme tu pensais que cela arriverait en nous quittant, phrase que tu nous as laissé aux micros lors d’une interview pour radio Boomerang en 1982. Amália Rodrigues, tu peux être fière d’avoir au Portugal autant de belles chanteuses et chanteurs qui sont à ta suite, tes disciples, qui profitent du caractère mondial auquel tu as su élever ce chant bien portugais qui est devenu après ton départ «Patrimoine Immatériel de l’Humanité»: la reconnaissance, le merci.

Andreia Rio, qui est au début d’un carrière, qui sera sans nul doute riche, ne s’en cache pas, c’est sans jamais avoir vu du fado chanté, sans avoir été à Lisboa, qu’à partir de sa Beira Alta elle a commencé à chanter Amália Rodrigues et qu’elle continue. Avouons-le, sa voix s’y prête, cette voix parfois tremblante en forme de prière que le public écouta en silence, aima… un moment de bonheur, à l’exemple de ce couple qui s’embrassa tendrement, comme tendrement Andreia Rio a cajolé le public attentif sachant bien chanter mais aussi communiquer en présentant ce qu’elle venait ou allait chanter.

Les chansons se sont enchaînés: «Pode ser saudade», «Rosa brava» presque pour terminer… le public se lève unanimement et Andreia Rio, Manuel Corgas et Jair Carvalho répondent à la sollicitation en interprètent «Oh gente da minha terra» et «Lisboa, menina e moça» que tous reprennent en cœur, une espèce d’antihypertenseur et antiarythmique comme traitement avant le prochain spectacle de «The Fado Show» au Mercado Negro, prévu par Amândio Gasalho et Oceano Pereira, à la rentrée, en septembre.

«The Fado Show», une belle réussite. Andreia Rio, une très belle découverte.

 

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