Football Féminin | Morgane Martins: «Le maintien avec Issy et la Sélection A portugaise sont mes objectifs»

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Le championnat de France de football féminin reprend le 14 janvier avec le match Lyon-Soyaux lors de la 12ème journée, première de la phase retour de la Ligue féminine.

Au classement, l’Olympique Lyonnais, entraîné par la franco-portugaise Sonia Bompastor, occupe la tête avec 33 points, 11 matchs et 11 victoires.

Le Paris Saint-Germain, Champion en titre, est deuxième avec 30 points, à trois unités du leader.

Plus bas au classement, on retrouve le GPSO 92 Issy, en 12ème et dernière place, avec 4 points. Lors de la 12ème journée, le 15 janvier, l’équipe d’Issy-les-Moulineaux affrontera le Paris FC.

Au sein de l’effectif du GPSO 92 Issy, l’internationale portugaise Morgane Martins est une des pièces importantes de l’équipe. Sur le côté gauche, l’athlète franco-portugaise de 24 ans – depuis le 3 janvier -, qui est passée par Yzeure et Saint-Étienne, s’efforce de défendre mais également d’être la première rampe de lancement pour l’attaque de son équipe.

LusoJornal s’est entretenu avec la joueuse, née à Montluçon, qui accumule également le travail de professeure d’EPS.

 

Quels sont les objectifs du club d’Issy?

Le maintien. On est mal classées, mais on n’est pas encore trop loin des équipes qui sont devant nous. Il va falloir prendre des points contre nos concurrents directs. Face à Lyon ou au PSG, ça nous prépare pour les matchs face à nos concurrents directs.

 

Sur la première partie de saison, vous avez affronté Lyon et vous avez perdu 0-4 à la Cité des Sports d’Issy-les-Moulineaux, comment peut-on analyser ce match face au leader?

Contre Lyon, ce n’est pas un si mauvais résultat, même si on aurait pu faire mieux. Au début du match, on n’est pas assez attentives et on prend deux buts rapidement, ce qui a compliqué la tâche. Ensuite on n’a pas lâché et je pense que c’est cela qu’il faut retenir sur cette rencontre. Au final, c’était un résultat correct contre Lyon. D’ailleurs sans ces deux buts en début de match, on aurait pu tenir encore plus longtemps face à Lyon. On a même eu quelques opportunités pour marquer, mais le plus important, c’était l’aspect mental, car on a été solides pour ne pas encaisser beaucoup plus de buts. On a essayé de faire de notre mieux.

 

Et vous, lors d’un tel match face à Lyon, comment on se sent?

Défensivement, c’était compliqué face aux meilleures joueuses au monde. C’est compliqué et on a moins le ballon. On fait beaucoup d’efforts et après, c’est compliqué d’être lucide quand on récupère le ballon et quand on essaye de partir en contre-attaque. On va dire que c’était un match correct.

 

Vous avez fait beaucoup d’aller-retours pour la Sélection portugaise et les matchs de Championnat de France, c’est compliqué?

Ça a été une situation assez constante dernièrement, mais c’est une situation agréable car ce sont deux footballs différents, la mentalité aussi est différente, donc c’est agréable de voir ces deux côtés. Je trouve que c’est bien de voir une nouvelle culture, de nouvelles expériences et de jouer avec les meilleures joueuses du pays. C’est toujours agréable de représenter le Portugal et d’affronter de grandes nations. On progresse et j’essaye d’apporter en France ce que j’apprends au Portugal.

 

Quelles sont justement les différences?

Dans le Championnat portugais, les joueuses sont moins athlétiques, moins physiques. Il y a beaucoup de jeu court, de jeu combiné. Un peu à l’inverse de ce qu’on fait avec le GPSO 92 Issy, car avec mon club on se projette rapidement vers l’avant, avec des joueurs rapides qui prennent la profondeur, alors qu’au Portugal on joue beaucoup dans les pieds.

 

Pour l’instant, c’est l’équipe B du Portugal, mais est-ce que vous attendez avec impatience la Sélection A?

Avec impatience oui et non, car j’ai encore du boulot et j’ai été appelée récemment en équipe B. Je pense qu’il faut que je fasse mes preuves avec la B avant de prétendre à la A. Mais en tout cas, on sent que la porte est ouverte pour la A.

 

Que peut-on dire sur le niveau au Portugal et en France?

Le football au Portugal est en train de progresser et de réduire la différence avec la France. On va dire qu’il y a encore un écart au niveau tactique. Tactiquement c’est encore un peu en-dessous. C’est vraiment au niveau tactique et non technique que se fait la différence. Je pense que d’ici quelques années, elles pourront être au niveau de la Sélection française.

 

Est-ce que jouer au Portugal pourrait vous intéresser?

Ça pourrait m’intéresser, déjà pour apprendre la langue. En tout cas l’apprendre correctement car je pense qu’il n’y a rien de mieux qu’être au pays pour le parler correctement. Et c’est vrai, également, que la culture du football au Portugal me plait beaucoup. C’est assez proche de mon jeu, le jeu court et combiné. C’est dans un coin de ma tête et je n’exclus pas cette possibilité d’aller jouer là-bas au Portugal.

 

Comment fait Morgane pour gérer travail et football?

C’est assez compliqué. Je pense que pour être performante en première division, il faut s’y consacrer à 100%. C’est compliqué de faire les deux en même temps. En plus avec la Sélection portugaise, ce sont des déplacements en plus. Vraiment très compliqué.

 

D’où viennent les origines portugaises?

Mes grand-parents sont de Fafe, au Nord, et ils sont venus habiter en France, mais on continue à aller régulièrement au Portugal en vacances. J’essaye à chaque fois d’aller au Portugal, l’été dernier j’ai été à Madère avec des amies, je n’avais jamais été sur l’île et je voulais changer un peu, découvrir d’autres choses. Madère, c’est très beau et je vais continuer à aller au Portugal.

 

Qu’aura-t-il manqué pour parler portugais?

Que mes parents m’apprennent quand j’étais petite, ainsi que mes grand-parents. C’est vrai que du coup entre mon emploi et le football, c’est compliqué pour apprendre, mais j’ai acheté un livre pour m’améliorer. Mais quand je vais en Sélection, on ne choisit pas avec qui on sera dans les chambres ou à table, donc on doit souvent se débrouiller pour parler portugais. On est bien mélangé, et il n’y a que comme ça qu’on y arrivera, car au début on se mettait entre ‘françaises’, et finalement ça n’aidait pas.

 

Représenter le Portugal, c’était une évidence ou il y avait un doute?

Je vous avoue que je n’ai pas eu l’opportunité d’être appelée en équipe de France. J’ai juste fait un stage de pré-sélection en moins de 16 ans. Après on ne m’a pas rappelé par la suite. Contrairement au Portugal qui est venu vers moi. J’ai saisi l’opportunité et c’est avec fierté que je représente mon pays.

 

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