Le rôle des soldats portugais dans la libération de Lille en octobre 1918

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Lors du centenaire de l’Armistice, en 2018, LusoJornal a publié une série d’articles (1) (2) (3) (4) sur le rôle des soldats portugais dans la libération d’Ascq (5), le 18 octobre 1918. Les Portugais y resteront deux mois. À la suite de la Bataille de La Lys, de nombreux soldats portugais du CEP ont intégré les troupes britanniques, des régiments changeant de dénomination, à l’exemple du 15ème régiment du CEP qui au moment de la délivrance de d’Ascq est appelé 9ème avec à son commandement, le critique commandant João Maria Ferreira do Amaral.

Moment moins festif a été vécu à Ascq. Par sa gare sont passés, en avril, à la suite de la Bataille de La Lys, 2.000 soldats portugais et britanniques avant d’être évacués vers des camps de prisonniers en Allemagne.

Lionel Delalleau, grâce à ses recherches, découvre une carte postale avec la légende «Les Portugais défilent à Lille» (6), photo prise exactement rue des Manneliers, juste après la Grande Place de la ville.

Cela nous amène à aller plus loin et avoir la confirmation que des soldats portugais ont joué un rôle dans la libération de la ville de Lille.

Les journaux les Échos de Paris, Les Échos d’Alger et L’Éveil du 31 octobre 1918 écrivent: «Nos amis les Portugais ont fait dans la région du Nord un excellent travail. Leur artillerie a beaucoup aidé à la reprise de Lille. Aussi, quand les Alliés occupèrent la ville conquise, un régiment portugais partagea-t-il avec les troupes anglaises les ovations émues de la population».

L’armée allemande quitte Lille, progressivement fin septembre. Le 17 octobre, les lillois constatent à leur réveil que l’armée allemande est partie. Toutes les cloches qui n’avaient pas été enlevées se mettent à sonner dans la ville. Dans la matinée, le fils du Maire de Lille, le Capitaine Carl Delesalle, atterrit sur l’esplanade, il est symboliquement le premier militaire français à entrer dans la ville nouvellement libérée.

Les troupes britanniques du général Birdwood font leur entrée dans la ville, avec pas mal de difficultés, les Allemands avant de partir ont détruit tous les ponts, voies ferrées, routes et d’une façon générale tous les points d’accès à Lille.

Le grand reporter Albert Londres, le 17 octobre 1918, à son arrivée dans Lille libérée écrira: «C’est le plus émouvant spectacle de ma vie». Il porte la casquette anglaise, l’uniforme kaki et le brassard vert des correspondants de guerre. Auprès des troupes britanniques du Général Birdwood, il partage l’immense bonheur des Lillois qui redécouvrent la liberté après quatre années d’une dure occupation. Il continue sa description: «Toute une ville en délire vient de se jeter sur nous, nous qui étions les premiers à entrer dans Lille. J’ai vu ce que je ne reverrai plus jamais. Les femmes, les enfants nous embrassaient. Nous ne pouvions plus avancer. La foule criait: ‘Vive la France, vive les Anglais’! Devant la Mairie, la foule s’est amassée, elle est maintenant comme une mer».

À quelques kilomètres de là, le 18 octobre 1918, les Anglais bombardent le village d’Ascq et les Allemands font sauter à la dynamite les pavés de certaines rues. Des soldats anglais et portugais, notamment des cavaliers, libèrent le village.

Lundi 21 octobre, le Président de la République, Raymond Poincaré, descend de train à Armentières et rejoint Lille en voiture, il entre dans la ville par la porte Canteleu, il passe en revue les troupes anglaises. La population rassemblée de plus de 10 mille personnes accueille le Président avec des «Vive la France, vive le Président». Poincaré dira dans ses mémoires: «Minute d’indicible émotion. Lorsque le silence se fait, je crie d’une voix forte Vive la France! Et mon cri est répété par tous les assistants. Le temps s’est levé, le soleil brille, une lumière pure enveloppe la cité délivrée».

Les troupes anglaises défilent venant de la rue Nationale, passent là où sont rassemblés les officiels, Grand Place.

Un photo montre les troupes portugaises défilant dans la rue qui prolonge la Grand Place.

Les nouvelles arrivent à Paris. Les journaux du 20 et 21 octobre diront: place de la Concorde à Paris une compagnie de soldats portugais musique en tête sont venu saluer la statue de Lille. Les troupes portugaises dans la capitale devaient participer à des épreuves sportives et à un défilé.

Lille très largement détruite, perd en 1916 une grande partie de ses archives dans l’incendie de sa Mairie de l’époque, Place Rihour.

La ville et sa population prendra, avec courage, quelques années à se relever, la population de la ville qui était de 217 mille personnes avant la guerre, ne sera que de 112 mille au moment de sa libération.

 

(1) https://lusojornal.com/exposition-et-conference-a-villeneuve-dascq-les-portugais-parmi-les-liberateurs-de-la-ville/

 

(2) https://lusojornal.com/conference-sur-la-liberation-de-villeneuve-dascq-par-des-soldats-portugais/

 

(3) https://lusojornal.com/lhistoire-singuliere-du-soldat-du-corpo-expedicionario-portugues-manuel-da-cunha-franca/

 

(4) https://lusojornal.com/jose-do-patrocinio-dias-responsable-des-aumoniers-portugais-pendant-la-i-guerre-mondiale/

 

(5 ) par décret du 25 Février 1970 née Villeneuve d’Ascq par la jonction de trois villages dont faisait partie Ascq, Annappes et Flers-Lez-Lille

 

(6) https://portugalww1.blogspot.com/2020/11/lille.html

 

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