Les Bonvalot: de Maîtres cuisiniers du Roi du Portugal à la première surfeuse olympique

Dans la famille des Bonvalot, d’origine française, Jean Bonvalot et son fils José Maria Bonvalot ont servi dans la cour royale du Portugal, comme Maîtres cuisiniers entre les règnes de D. Maria I (1777-1816) et D. Fernando II (1837-1853). Teresa Mota Bonvalot est une Championne de surf. Elle a été la première surfeuse à prendre la première vague dans les jeux olympiques de Tokyo, le 25 juillet 2021, premiers jeux pour le surf féminin.

Entre Jean Bonvalot et Teresa Bonvalot, sept générations les séparent.

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Les Bonvalot font partie d’une famille dont le plus célèbre de ses membres est Pierre Gabriel Edouard Bonvalot (1853-1933), grand explorateur français des régions de l’Empire Russe, Tibet, Chine…

Le premier des Bonvalot à arriver au Portugal, est Jean Bonvalot. Il est né en France le 13 janvier 1766, à Noidans-Lès-Vesoul (Haute Saône), il se marie à Feliciana Elisabeth Conceição (1765-1824), il décédera à Lisboa le 29 mai 1825.

Au Portugal il occupera le poste de Maître cuisinier de la Maison Royale. Poste qui occupera également son fils José Maria Bonvalot, né le 24 septembre 1804, quartier de Lapa, à Lisboa, marié à Clarinda Maria do Carmo Ribeiro, le 24 septembre 1826, à Ajuda (Lisboa).

De l’union de José Maria et Clarinda, naît Fernando Augusto Bonvalot, le 25 aout 1842, à Santa Maria de Belém (Lisboa), il se marie avec Maria Bebiana de Freitas Franco, à São João da Barra, il aura comme métier garde douanier dès 1868.

Arrive João Augusto Bonvalot, né le 30 septembre 1868, à São João da Barra, fonctionnaire en 1892. Il se marie à Amélia Augusta Gonçalves le 18 novembre 1892, à Paço de Arcos.

De cette union va naître quelqu’un qui nous intéresse particulièrement, Carlos Augusto Bonvalot. Ce dernier est né le 24 juillet 1893 à Paço de Arcos, se marie le 27 mai 1928 à Cascais avec Suzana Hartwich Jacinto Nunes, il décède très jeune, à peine à un peu plus de 40 ans, le 13 février 1934, à Cascais.

Carlos Bonvalot a eu comme métier peintre, connu essentiellement pour ses portraits à caractère intime et pour ses représentations réalistes de la vie quotidienne autour de la ville de Cascais : ses habitants, ses paysages, la mer, la pêche.

Carlos Bonvalot a décoré le plafond de la belle église Santo António do Estoril.

Il a été un pionnier, car il fut le premier au Portugal, en 1921, à utiliser l’examen radiographique d’une œuvre d’art, afin de la restaurer et la conserver. Méthode qu’il a utilisée pour examiner et restaurer des tableaux du XVème siècle de l’église principale de Cascais.

Brillant élève de l’École des Beaux-Arts de Lisboa, en 1919 il part pour Paris afin de continuer à se perfectionner. Deux ans après, on le retrouve à Rome, où il réalise un de ses chef-d’œuvre «O sacristão», le sacristain.

Logé un moment dans la représentation portugaise du Vatican, il en profite pour visiter les belles villes d’Italie et ses musées. Il revient à Cascais en 1923 où il se fixe définitivement.

En 1932 Carlos Bonvalot remporte le concours pour devenir conservateur du Musée de la Bibliothèque Condes de Castro Guimarães, à Cascais.

José Figueiredo l’invite à devenir Directeur des ateliers de restauration du Museu Nacional de Arte Antiga, mais une maladie subite l’importe, le jour qu’il devait prendre possession du poste.

Carlos Bonvalot aura eu pendant sa vie de peintre plusieurs maîtres. Nous apprenons, grâce à la lecture de la revue Alma Viva fin 1916, qu’une toile de Bonvalot a été mise en vente dont le produit reviendrait à la revue. Sous le nom de l’artiste il était indiqué : Carlos Bonvalot, disciple de Salgado Veloso (1864-1945) (lire ICI), peintre majeur du Portugal du XXème siècle qui a fait partie de l’école de Wissant (Pas de Calais).

À Torre du Tombe on a plusieurs correspondances adressées par Carlos Bonvalot à Luciano Freire, autre peintre qu’il traite de Maître. Il le remercie pour l’intervention dans la vente d’un de ses tableaux, se plaint du prix du matériel de peinture et décrit son voyage et difficultés en Italie, lui demandant d’intervenir auprès du Ministère des affaires portugaises pour régularisation de sa situation en Italie.

Dans des biographies qui traitent de Carlos Bonvalot il est fait référence à sa venue en France pour participer à la I Guerre mondiale, dans le cadre du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP). Nous sommes dubitatifs sur cette information, toutefois une chose est sûre : il a eu à faire et a été en contact avec le peintre officiel du CEP, Adriano Sousa Lopes.

C’est même assez curieux : Adriano Sousa Lopes peint un tableau de l’église de Merville en ruines, en 1918, l’année suivante Carlos Bonvalot peint la même église, un huile de 37 cm/46 cm qui est actuellement détenue par un particulier. La même année, en 1919, Bonvalot peint «Le Front portugais», une huile sur carton 36 cm/44 cm exposé au Musée qu’il a dirigé à Cascais, Condé Castro de Guimarães.

Plusieurs rues ont le nom de Carlos Bonvalot au Portugal, dont à Cascais, sa ville d’adoption.

De l’union entre Carlos Bonvalot et Suzana Hartwich, naitra António Carlos Nunes Bonvalot, le 06 septembre 1930, à Lisboa. Architecte de profession, il se marie à Maria Lambertine.

António et Maria auront comme fils João Bonvalot, né le 15 octobre 1968. Il se marie à Paula Mota. João et Paula auront comme enfants Madalena Mota Bonvalot, le 9 mars 1977 et, le 7 octobre 1999, Teresa Mota Bonvalot, la Championne de surf.

Teresa Bonvalot a été championne d’Europe juniors de surf en 2016 et 2017. Elle présente le Sporting Clube de Portugal. Teresa Bonvalot a terminé neuvième lors des Jeux Olympiques de Tokyo.

En 2021 elle est nominée au Portugal pour le prix «Sportive de l’année» dans la catégorie «Athlète féminine» par la Confédération portugaise des sports et est lauréate du ACTIVA Inspiring Women Award, dans la catégorie Sports en 2022. Déjà qualifiée pour les Jeux Olympique de Paris 2024, elle est un des bons espoirs de médaille portugaise.

Des maisons de commerce appartiennent à des Bonvalot à Cascais.