Momento de poesia com José Manuel Marreiro

Portugal

 

Les feuilles sont déjà mortes, rien ne résiste au temps,

Même les voix qui portent s’envolent au vent.

Indicible est cette douleur, cette boule de sentiments abstrus,

Ce ressac de couleurs, je ne l’entends plus.

 

Petites mémoires d’ardoise, d’un revers si vite effacé,

Colorie turquoise aux senteurs aussi vite oubliées.

J’ai perdu la voix, autour de moi ces barreaux futiles,

Sans voies, l’océan n’est qu’une mer en exil.

 

Il manque de bleu dans mes nuages, je ne suis qu’ici,

Entremêlé dans ce maillage, loin du paradis.

Cette presqu’ile qui est en moi, en ile me transforme,

Perdu, loin de toi, j’en prends bien la forme.

 

Mes larmes imbibées de sel, par tes vagues déferlantes,

Assécher par ton miel et tes offrandes.

Dans tes grands bras je me sens fourmis, je me sens cigale,

Ô toi mon pays, ô toi mon Portugal.

 

Mais, être mort, sans mourir, vivre d’un éternel espoir,

Me regarder dépérir dans mon propre regard.

Lave incandescente qui coule et brules-en mon cœur,

Larmes qui roulent, sur mon perron je demeure.