Septembre 1917: les Portugais du CEP gagnent les courses hippiques à Paris-Plage-Le Touquet

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Le Paris Turf ne voit le jour qu’en 1946 et l’hippodrome de la Canche (Paris-Plage-Le Touquet) n’est construit qu’en 1923, toutefois nous avons l’information de la réalisation de deux courses de chevaux décrites dans le journal de Raul Carvalho, médecin du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP), intitulé: «Quando Raul foi à Guerra».

La compétition s’est tenue tout près du cours de tennis et de l’hôpital de l’Hermitage de Paris-Plage (Le Touquet). La première course a eu lieu le dimanche 9 et la deuxième le lendemain, lundi 10 octobre 1917.

Au départ des deux courses, 33 concurrents de trois nationalités: 9 Belges, 11 Anglais et 13 Portugais. Pour pouvoir assister à l’événement, il y eu lieu de payer cinq francs pour entrer et un franc pour le programme.

Le chroniqueur hippique de ces deux jours, Raúl Carvalho dira: «Les courses ont été suivies avec le plus grand enthousiasme de la part de tous… le résultat a été quelque chose de superbe, dont les Portugais se sont réjouis. L’aplomb de nos cavaliers, les saluts faits à la tribune avant la course et la permission donnée au Général Tamagnini, qui assista aux courses durant les deux jours, est à signaler».

Le résultat de la 1ère course d’obstacles n’a pas donné lieu à des contestations: les 5 premières places – «le Quintet» – étant 100% occupées par des Officiers portugais du CEP:

1ère place pour Prostes da Fonseca, avec le cheval Saltimbanco

2ème place pour Júlio de Oliveira, avec le cheval Arcosa

3ème place pour Armando Mesquita, qui monta Jura

4ème place pour Jorge Pedreira, qui monta Cattra

On peut même ajouter Rui de Meneses qui montait Gafanhoto, classé à la 7ème place.

Raúl Carvalho continuant sa chronique: «…la déception des Anglais était énorme, car ils avaient fait des paris et avaient une énorme confiance en leur Major Brooke qui déjà dans les courses qui ont eu lieu il y a quelques mois à Saint Omer, remportait presque la palme à notre Luís Figueiredo qui a remporté la 1ère place, le Major Brooke terminant second, semble-t-il. Nous étions très contents par le résultat des Portugais, ainsi que la plupart des Françaises qui avaient une admiration particulière pour les Portugais».

Dans la nuit du 9 au 10 septembre, une grosse bagarre se déclenche entre des troupes du Commonwealth et les policiers anglais du Pont d’Étaples. Résultat: 8 policiers tués, une femme et un civil français.

Le lendemain, le 10 septembre 1917, en dépit de la modification sur les 12 obstacles du parcours, le résultat fût presque aussi radical que la veille: 3 Portugais aux 4 premières places:

1er: Júlio Oliveira, qui remonta Jura

2ème: Moura Borges, qui a monté Atalaia

4ème: Luís Figueiredo, qui monta Alvear.

«Le Capitaine Júlio Oliveira a reçu une fantastique ovation, après avoir été ramené du milieu de l’arène par le Commandant Ferreirinha et salué par le Général Tamagnini, qui est descendu de la tribune pour féliciter le cavalier… comme il n’y avait plus de prix prévu pour le dernier Belge, l’un des officiers portugais vainqueur des deux concours offrit l’un de ses deux prix, au Belge, dernier classé… une vraie fête».

 

Pour la petite histoire, de la grande histoire de la participation portugaise à la Grande Guerre, voici quelques informations sur les cavaliers portugais primés:

 

Hermilo Pereira Prostes da Fonseca

On sait de ce Capitaine de cavalerie que, dès 1919, il s’est vu punir disciplinairement pour conspiration monarchique. Cela ne l’empêchera pas d’être mêlé à la politique dans la ville de Leiria dans les années 1930-1940. On trouve également des documents signés par lui en tant que Responsable du service central de l’entreprise de Ciments de Leiria au milieu des années 1940.

 

Júlio Augusto de Oliveira

Né à Chaves et résident au moment de son embarquement de Lisboa, le 2 juillet 1917, à Torres Novas, fils de Augusto Alexandre Oliveira et Cândida Augusta Pereira Faria. Il revient au Portugal par bateau le 31 mai 1919. Dans sa fiche militaire il apparaît comme étant un Capitaine très compétent avec plusieurs citations le louant pour la correction avec laquelle il a toujours dirigé sa compagnie, compagnie qui se distingue même quand comparée à toutes les autres troupes étrangères stationnées sur Calais.

 

Armando Idalino da Cruz Mesquita

Né à Lisboa, fils de António Augusto Xavier Mesquita et Júlia Ferminda Cruz, marié à Maria Salomé Carvalho. Il est parti de Lisboa le 7 juillet 1917 et sera nommé Capitaine de cavalerie déjà en France, le 12 novembre 1917. Il accédera au poste d’Adjoint du Quartier Général le 6 décembre 1917. À la suite d’un séjour au Portugal, il est hospitalisé, il ne reviendra plus en France.

 

Jorge Alcides dos Santos Pedreira

Né à Elvas, il vivait à Coimbra au moment de l’embarquement à Lisboa, le 7 juillet 1917. Il était fils de Jorge Agnello Viana Pereira e Clotilde Aglaura Botelho. Il est nommé Lieutenant de cavalerie le 27 décembre 1917. Loué par son esprit militaire, il est devenu un “magnifique auxiliaire”, selon les données sur sa fiche militaire. Il rentra au Portugal le 31 mai 1919.

 

Rui da Cunha Menezes

Né à Lisboa, fils de José Manuel da Cruz Menezes et Emilia de Avillez, il embarque le 21 mars 1917 de Lisboa, y revenant par voie terrestre, le 14 mai 1919. Entretemps il sera nommé Capitaine le 29 septembre 1917, alors qu’il était Responsable de la Délégation de Paris depuis le début du mois de septembre. Il exercera plusieurs fonctions de commandement au sein du CEP.

 

Júlio de Moura Borges

Né à Lisboa, où il habitait au moment de l’embarquement, il était marié à Angelina Correia de Moura Borges, fils de Júlio de Moura Borges et de Júlia de Moura Borges. Il embarque à Lisboa le 7 juillet 1917 et sera nommé Capitaine de cavalerie le 12 décembre 1917. Il commandera la zone d’Ambleteuse à partir du 17 mai 1918, cumulant en même temps le poste de Défenseur officiel dans le Tribunal de Guerre. On le trouve encore présent en France le 24 mars 1920. À Cherbourg, il avait la responsabilité de diriger la Délégation des opérations de matériel à embarquer après la fin de la guerre.

 

Luís Figueiredo

On n’a pas beaucoup d’indications sur lui. Nous savons qu’il a été Officier dans la Cavalerie et qu’il est né à São Salvador (Santarém).

 

Depuis, le Portugal a envoyé plusieurs cavaliers aux différents Jeux Olympiques, toutefois, peu ou pas de cavaliers portugais se distinguent dans des hippodromes, au Portugal les paris sur des courses de chevaux n’existent pas.

 

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