Souvenirs, souvenirs: Joe Dassin, «Le Portugais»

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Charles Aznavour dans «La Bohème» chantait, dès 1965, «Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…», auquel nous ajouterons, modifierons, en disant «que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître…». Eh oui, cela va faire 53 ans que Joe Dassin chantait «Le Portugais». Qui s’en rappelle encore?

Nous vient à la mémoire cette chanson qui parle de la Gare d’Austerlitz: «…il est arrivé à la Gare d’Austerlitz voilà 2 ans…». Gare d’Austerlitz pour laquelle la Députée Nathalie de Oliveira vient de lancer l’idée d’y inaugurer un monument en honneur des Portugais arrivés avec les valises en carton, épouse et enfants, avec plein de forces et de volonté pour aider à reconstruire la France et à bâtir un monde meilleur pour les siens… quitte à aller au-delà des mers, au-delà des terres, le Portugais a gardé depuis toujours une âme de bâtisseur, d’aventurier, d’explorateur de nouveaux horizons, de nouveaux mondes.

Dix-neuf ans après la chanson de Joe Dassin, Linda de Suza se fera connaître avec un même titre: «Le Portugais».

Un an après, Linda de Suza est au firmament, remplit des salles et le 20 août 1980 Joe Dassin quitte ce monde à peine âgé de 41 ans, des suites d’un infarctus du myocarde, à Papeete (Tahiti) alors qu’il déjeunait avec ses enfants et des amis dans le restaurant Chez Michel et Éliane.

Il est inhumé dans le carré juif du Hollywood Forever Cemetery à Los Angeles (Californie). Une plaque à sa mémoire est visible à Papeete, au bar «Le Rétro», sur le front de mer, où il est mort, au premier étage.

Entre l’édition des deux chansons de Joe Dassin et de Linda de Suza, des centaines de milliers de Portugais ont migré vers la France.

Déjà en 1970, les Portugais se faisaient remarquer en France et pourtant… Les paroles de la chanson ont été écrites par Pierre Delanoë et Richelle Dassin, sœur de Joe Dassin, la musique étant du propre Joe Dassin.

Au milieu des années 1960, il n’y avait guère plus de 50 mille Portugais en France, en 1970 ils étaient déjà 608 mille, rien qu’en 1969 et 1970 la France a vu arriver 240 mille lusitaniens.

Dans «Le Portugais» de Joe Dassin, nous redécouvrons l’histoire du Portugais, qui a débarqué à la Gare d’Austerlitz, qui travaille sur les chantiers et sur les routes à construire la France de demain, qui dort le soir dans un bidonville, et qui, loin des siens, ne pense qu’à une seule chose, retourner au Portugal…

Chanson magnifiquement interprétée, aussi, par Mélina Mercouri dont le titre de la face A de son disque était: «Je suis Grecque».

Joe Dassin, tu n’es plus là, toutefois nous posons tout de même la question: pourquoi es-tu dans la couverture du disque «Le Portugais» à côté d’un tigre? Ça y est, cela représente la force tranquille du Portugais, non? Le tigre est sous contrôle, il a une laisse, probablement pas exprès, mais on pourrait y voir tout un symbole.

Dans la chanson, Joe Dassin dit, chante: «Il est sur le chemin qui mène au Portugal. Il faut en faire des voyages».

Joe, nous nous rappelons que lors de nos voyages au Portugal, dans les années 2000, nous avions deux cassettes avec tes chansons et nos enfants, qui étaient encore biens petits, nous sollicitaient tes chansons… Pendant les 1.750 kilomètres on devait retourner plusieurs fois tes cassettes… des cassettes inusables comme tes chansons?

Joe, «et si tu n’existais pas», qu’aurions-nous entendu pendant toutes ses heures de voyage? Qu’on est bien contents de t’entendre encore et encore «siffler sur la colline»… Tes chansons sont éternelles.

La chanson de Joe Dassin «Le Portugais» est en soi un magnifique portrait – et quel portrait – un pan de l’histoire des Portugais de France à une époque, comme quoi une chanson, un poème, peut en dire bien plus que bien des livres.

 

«Le Portugais»

Avec son marteau-piqueur

Il creuse le sillon de la route de demain

Il y met du cœur

Le soleil et le gel sont écrits sur ses mains

Le portugais dans son ciré tout rouge

Qui ressemble à un épouvantail

As-tu vu l’étrange laboureur des prairies de béton

Et des champs de rocaille

Il faut en faire des voyages

Il faut en faire du chemin

Ce n’est plus dans son village

Qu’on peut gagner son pain

Loin de son toit, de sa ville

A cinq cents lieux vers le nord

Le soir dans un bidonville

Le portugais s’endort

Il est arrivé à la Gare d’Austerlitz

Voilà deux ans déjà

Il n’a qu’une idée, gagner beaucoup d’argent

Et retourner là-bas

Le Portugais dans son ciré tout rouge

Qui ressemble à un épouvantail

Il ne t’entend pas

Il est sur le chemin qui mène au Portugal

Il faut en faire des voyages

Il faut en faire du chemin

Ce n’est plus dans son village

Qu’on peut gagner son pain

Loin de son toit, de sa ville

A cinq cents lieues vers le nord

Le soir dans un bidonville

Le Portugais s’endort.

 

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