LusoJornal / António Marrucho

Un circuit sur les traces des Portugais pendant la I Guerre Mondiale

En 2016 à la suite de recherches avec un détecteur de métaux, Lionel Delalleau trouve une plaque d’un soldat portugais. Août 2017, Afonso Maia nous quitte, le spécialiste sur le terrain de la participation des Portugais à la I Guerre mondiale. Lionel Delalleau entre en contact avec des personnalités au Portugal et finit par trouver la famille du soldat Manuel Maria, à qui appartenait ladite plaque. Une cérémonie, très émouvante est organisée pour la remise de la plaque à la famille dans son village d’Anca.

Lionel Delalleau se prend de passion pour l’étude et recherche sur la participation du Portugal à la Grande Guerre. Il prend, d’une certaine façon, la relève à Afonso Maia. Entre Afonso Maia et Lionel Delalleau, les échanges se sont faits par téléphone ou mail. Afonso Maia sentant que la maladie allait l’importer, confia à Lionel Delalleau, la gestion et l’animation du groupe Facebook sur la participation portugaise à la I Guerre, Lionel Delalleau habitant dans le secteur-même occupé par les soldats portugais en 1917-1918.

De fil en aiguille, de trouvaille en trouvaille, Lionel Delalleau imagine un circuit conduisant les curieux et les passionnés, à visiter un certain nombre de lieux, moins médiatiques que le Cimetière de Richebourg et le monument au soldat portugais de La Couture, où l’on a des témoignages, des traces de la présence portugaise.

Servant de guide, Lionel Delalleau nous a fait découvrir des lieux et nous a raconté l’histoire de ces lieux en rapport avec les Portugais. Nous avons été accompagnés par un jeune passionné sur le thème, venu tout spécialement d’Abrantes, Pedro David.

Lionel Delalleau, tout en partant d’informations historiques, nous montre sur son ordinateur, le fruit de ses recherches sur les lieux, grâce à des photos d’époque, des cartes postales et des photos prises par lui-même. Il superpose, parfois, différents clichés pour mieux nous mettre en situation dans les lieux-même fréquentés par les troupes portugaises.

Le circuit débute dans le village de Lestrem, là où habite Lionel Delalleau. Là où se trouvait le Château de Giclas, quartier Général de la 1re Division (1). Ce château a été complètement détruit pendant la Bataille de La Lys.

Pendant la route qui nous conduit de Lestrem à La Gorgue, Lionel Delalleau nous parle d’autres lieux dans le secteur portugais, tels que: Paradis Lestrem, la Fosse Lestrem, la Croix Marmuse, l’épinette et Pont Riqueult.

Arrivés à La Gorgue, l’émotion de Lionel Delalleau se fait sentir. Il a découvert qu’il a vécu à une centaine de mètres de là où Adriano Sousa Lopes a dessiné un pont, le pont sur la rivière la Lawe.

Pas loin du pont, nous constatons la présence de plusieurs noms de lieux en rapport avec le Portugal: le béguinage José dos Santos, la rue Porto, la résidence du Portugal… Grâce à des photos d’époque, Lionel Delalleau nous situe l’estaminet Cambrinus et une ancienne fermette qui a servi de cantonnement au lieu-dit Riez Bailleul, établissements fréquentés essentiellement par des officiers portugais.

À La Gorgue, Lionel Delalleau nous situe l’ancienne gendarmerie, des officiers occupaient des maisons pas loin. Aux monuments aux morts, une plaque placée par des anciens combattants portugais, honore leurs homologues français.

En continuant notre route, on s’arrête au pont de la Meuse, sur la rivière La Lys, à Estaires. Sur une photo, on voit un soldat portugais avec une guérite derrière lui, il contrôlait l’accès à la ville.

Un peu plus loin, à Laventie, la présence portugaise est évoquée dans un panneau sur la guerre au Cimetière, tout juste à côté dans une plaque nous pouvons lire: «O Município de Santarém honra todos os seus filhos que aqui derramaram sangue, lágrimas, na defesa destas terras em 9 de abril 1918, numa homenagem a todos os Combatentes portugueses. O Presidente da Câmara Municipal, Ricardo Gonçalves, 9 de abril de 2018».

À Laventie, les Portugais auraient été présents dans la villa Pâquerettes, jolie demeure qui garde encore de nos jours la même configuration qu’à l’époque. Non loin de là, ont a des photos de la rue du paradis et de la rue du 11 novembre en partie détruite, ainsi que la Carpière, belle demeure de Dumont Dormion, quartier Général de la 4ème Brigade portugaise. Le bâtiment n’existe plus, les lieux sont occupés de nos jours par la salle des fêtes.

Un peu, en arrière du front, on a pu visiter Merville, avec la digue d’Artois où nous avons des soldats portugais et anglais réparant une route endommagée et ensuite l’Hôpital du sang N1. Beaucoup de clichés du photographe portugais qui a accompagné le Corps Expéditionnaire Portugais (CEP) Arnaldo Garcez, montrent le passage de soldats portugais au centre de Saint Floris, la borne portugaise (point limite entre les troupes portugaises et allemandes) et la maison où séjourna le peintre portugais Adriano Sousa Lopes.

Pour terminer, le périple de toute une après-midi bien remplie, un arrêt s’imposait devant l’hôtel de ville de Saint Venant, le manoir de La Pelouse et à l’emplacement de l’Hôpital du sang N° 2.

Voilà une manière de faire du tourisme, du tourisme de Mémoire. Un tourisme qui se développe et qui continuera à se développer si la zone de combats est retenue pour faire partie du Patrimoine Mondial de l’Unesco.

 

(1) Ci-dessous tableau de comment étaient organisés les soldats portugais qui on participé à la I Guerre Mondiale.

 

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