LusoJornal | Mário Cantarinha

Une exposition sur les Chitas d’Alcobaça inaugurée hier à Jouy-en-Josas

[pro_ad_display_adzone id=”37509″]

 

Dans le cadre de la Saison France Portugal 2022, le Musée de la Toile de Jouy a inauguré ce jeudi 2 juin une exposition sur les indiennes de la collection Pereira de Sampaio, intitulée «Les Chitas d’Alcobaça».

L’inauguration a été présidée par Marie-Hélène Aubert, Maire de Jouy-en-Josas (78), Vice-Présidente du Conseil départemental des Yvelines, par Charlotte du Vivier-Lebrun, Directrice du Musée de la Toile de Jouy, par Victoire di Rosa, Commissaire Générale pour la France de la Saison France Portugal 2022, et Inês Silva, Vereadora de la Câmara municipal d’Alcobaça.

Ont également intervenu lors du vernissage, la Commissaire d’honneur de l’exposition, Madalena Braz Teixeira, le Président de l’Association de défense du patrimoine de la région d’Alcobaça (ADEPA), Luís Peres Pereira, ainsi que Jorge Pereira de Sampaio, fils-héritier du couple de collectionneurs, Maria do Céu et Luís Pereira de Sampaio.

Etaient également présents Daniela Ortenzi-Quint, Adjointe au Maire de Jouy-en-Josas, déléguée à la Culture, au Rayonnement et à l’Attractivité de la ville, ainsi qu’Etienne Mallet, Président de l’Association des Amis du Musée de la Toile de Jouy.

Cette exposition propose un voyage inédit au cœur des toiles de coton imprimées portugaises. Elle montre la richesse d’un patrimoine, d’un savoir-faire, qui participent, comme les toiles de Jouy au rayonnement de leur territoire et influencent aujourd’hui, la création contemporaine.

«C’est une invitation au voyage sur le monde» déclare Marie-Hélène Aubert alors que Victoire di Rosa a parlé de la Saison France Portugal 2022 et des centaines d’évènements, culturels ou non, qui ont lieu dans les deux pays pendant 9 mois.

«Nous continuons notre tour du monde du textile imprimé. Un tour du monde qu’on a entamé il y a 4 ans, on a voyagé au Japon, on a été sur le continent africain et cette fois-ci c’est le patrimoine textile portugais que nous explorons» explique Charlotte du Vivier-Lebrun. «Ces expositions thématiques mettent chaque fois en évidence les nombreux liens qui nous unissent au travers de ce voyage».

«Avec les cotonnades imprimés au 18e et au 19e siècle au Portugal, nous découvrons à quel point nous ne serons rien les uns sans les autres. Pourrait-on parler de toile de Jouy aujourd’hui si un certain navigateur portugais Vasco da Gama n’avait pu toucher les côtes indiennes un certain jour de 1498 et permis ainsi la découverte et l’importation de ces toiles de coton peintre qui susciteront un engouement sans précédent? Il est à parier que non, pas plus que nous ne parlerions aujourd’hui de nos cousins du Portugal si les entrepreneurs de l’époque n’avaient épuisé leurs ressources et leur savoir-faire aux quatre coins de l’Europe. Grâce à ces grands visionnaires, l’histoire de l’Europe contemporaine était en marche. Nous la fêtons ce soir par le biais de cette Saison France Portugal» dit Charlotte du Vivier-Lebrun dans son discours.

En effet, l’histoire des toiles de coton imprimées à Alcobaça présente des similitudes avec la production de la manufacture Oberkampf (1760-1843). Leur origine remonte, il y a plus de mille ans, aux fameuses cotonnades produites en Inde.

Face à un intérêt constant et une demande croissante, les manufactures s’implantent en France et au Portugal. Lisboa est alors le port où transite la plus grande partie des marchandises vers le reste de l’Europe. Malgré la concurrence et les conflits entre les pays, la fabrication de ces toiles se pérennisent jusqu’au XIXème siècle. Leur ressemblance se caractérise aussi par la variété et la diversité des motifs proposés aux consommateurs européens. À la fois coloré, le dessin présente de larges rayures dans lesquelles s’insèrent une variété d’oiseaux, de nids, d’animaux, de fleurs, de fruits, de figures humaines, de cornes d’abondance, d’amphores…. Chaque motif raconte une histoire qui lui est propre. Les Toiles de Jouy comme les Chitas illustrent un monde en mouvement, fruit des échanges commerciaux, allant vers l’industrialisation et touchent aujourd’hui de nombreux pans de la création, des arts décoratifs et de la société.

Madalena Braz Teixeira a également fait ce lien entre les Chitas d’Alcobaça à l’histoire du Portugal. «Au temps des grands voyages maritimes, le navigateur Vasco da Gama est arrivé en Inde à la fin du 15e siècle et à son retour, un an après, il a apporté les premières toiles imprimées et aussi des toiles peintes à la main. En ce temps-là, on a fait chez nous la connaissance du coton, parce qu’avant nous avions le lin et la laine. Alors cela a été un autre matériel pour faire tisser et en plus, il avait la qualité d’être très bon marché».

«Pendant deux siècles on a fait une importante liaison du point de vue commercial entre Lisboa et l’Inde parce que d’abord on n’a pas pensé de faire chez nous l’impression sur le coton. C’est seulement à la fin du 18e siècle que les Chitas dites d’Alcobaça, allaient avoir un rayonnement important en France, en Angleterre et au Portugal» explique Madalena Braz Teixeira. «Nous avons une histoire et un patrimoine commun avec plus de siècle d’une espèce d’espionnage culturel».

La Commissaire d’honneur de cette exposition explique qu’elle présence «près d’une centaine de pièces de la collection de Pereira de Sampaio. Un remarquable ensemble de coudreries, foulards et châles, abondamment décorés, qui témoignent de cette production majeure du textile imprimé au Portugal».

«Bien sûr, c’est une grande joie d’avoir les Chitas de Alcobaça représentées ici dans ce musée, car, au fond, elles sont un élément culturel et patrimonial de la ville, cela fait partie de l’histoire d’Alcobaça» avoue au LusoJornal Inês Silva, Vereadora de la Câmara municipal d’Alcobaça.

 

Jusqu’au 15 janvier 2023

Château de l’Eglantine

54 rue Charles de Gaulle

78350 Jouy-en-Josas

 

[pro_ad_display_adzone id=”46664″]