LusoJornal / Mário Cantarinha

Vinhos, gastronomia, fado: La trilogie gagnante des Jardins de Montesson

Voilà seize ans que les gourmets savent, ou devraient savoir, que la cuisine du Chef Raúl da Nora fait des Jardins de Montesson l’une des toutes premières tables de cuisine portugaise en France, sans oublier son aisance dans la partie «française» de sa carte.

Voilà autant d’années ou presque que la belle et confortable salle de ce restaurant accueille des soirées et parfois des après-midis de fado. Et parfois des dégustations de vins portugais y sont organisées. Ce premier dimanche de décembre, ce fut l’occasion pour un public venu nombreux, accueilli avec gentillesse par Noémia Morais, la gérante du lieu, et sa brigade, de goûter ces trois éléments réunis.

C’est à l’initiative de Vítor António, qui œuvre depuis huit ans dans la distribution de vins et vient de créer la société VIMA, que l’on doit cette belle rencontre, où l’on a pu apprécier, entre autres vins de la coopérative Adega de Azueiro, une nouvelle cuvée, au nom correspondant bien à l’esprit de cet après-midi, Pátio das Cantigas, ainsi que les champagnes de la maison Douard, tous deux distribués par VIMA.

Vítor António vise une clientèle de particuliers amateurs de vins ainsi que les restaurants et associations portugais. Ses critères pour sélectionner ses fournisseurs? C’est simple, nous dit-il: un bon rapport qualité/prix et les relations de sympathie avec les producteurs. Avis aux amateurs.

Gastronomie: le menu concocté par Raúl da Nora pour l’événement a heureusement marié simplicité, authenticité, et savoir-faire: son Caldo verde fut un «vrai» Caldo verde, mais un peu plus qu’un Caldo verde, son Pé de porco com grão de bico a rappelé à plusieurs convives la saveur des plats de grand’mère de leurs enfances. Et le «Bacalhau do Jardin» est une exquise création à partir du Bacalhau à Braz.

Les Jardins de Montesson ont beau être éloignés des grands centres urbains franciliens, il demeure que la cuisine proposée vaut largement le détour.

Et le fado dans tout ça? Les vins et les plats incitent vivement à la convivialité, tout comme les déjeuners du dimanche, souvent familiaux. On se retrouve entre parents et amis, loin de la (relative) solennité d’un concert ou de certaines soirées centrées principalement sur la musique. Ce qu’attend le public se rapporte davantage aux souvenirs communs, aux airs que tout le monde ou presque connaît, et que l’on aime entendre à nouveau. A ce jeu là, les trois fadistes invitées à se produire au cours de l’après-midi sont imbattables. Nina Tavares (avec entre autres Carmencita en duo avec Noémia Morais, Tudo isto é fado ou Cavalo Russo), Conceição Guadalupe (avec entre autres une chanson d’Edith Piaf, très appréciée, ou Xaile de Minha Mãe ou encore le sensible Meu irmão fora da lei) et Jenyfer Rainho (avec entre autres A Tendinha, le bienvenu Senhor Vinho ou l’émouvant Duas Lágrimas de Orvalho d’Amália) ont parfaitement réussi à conquérir le public. Tout comme le fit un grand Monsieur de la chanson portugaise, Tony Gama, venu là en ami, unanimement respecté pour son talent et son aménité, qui voulut bien nous offrir Samaritana, célèbre ballade de Coimbra et un Fado das Horas tout en élégante retenue. Le tout accompagné par deux musiciens alliant talent et expérience, Manuel Miranda à la guitare portugaise et Pompeu Gomes Coelho à la viola.

Un après-midi chaleureux, amical, varié, roboratif, joyeux: que demander de plus? Que cela se reproduise le plus souvent possible. C’est d’ailleurs le projet de Raúl da Nora d’organiser ou d’accueillir davantage de ce genre de manifestations.

Alors, allez-y ou retournez-y.

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