20 ans de LusoJornal : “Derrière chaque article il y a un journal, un journaliste”


Message d’António Marrucho
Journaliste de LusoJornal

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Le 16 juin 2011 nous écrivons notre premier article dans LusoJornal papier. Le titre de l’article : «F.C. Porto 3ème au Tournoi de St André».

Depuis, 312 articles sur support papier, avant les 961 sur support numérique et papier, puis tout simplement sur numérique (lire ICI). À ce jour, en tout, 1.272 articles.

Parallèlement aux articles, avec le collaborateur de LusoJornal Luís Gonçalves, nous avons tourné divers reportages vidéos et réalisé des interviews, réunies sur le thème de «Conversas Soltas» (lire ICI).

Professionnellement, nous avons travaillé pendant 40 ans pour la Banque Sotto Mayor, puis BCP Millennium de Lille.

Nous avons commencé à nous intéresser à l’histoire de la participation portugaise à la Grande Guerre et avons suggéré que la BCP honore les membres du Corps Expéditionnaire Portugais (CEP), en déposant des gerbes lors des cérémonies la Bataille de La Lys chaque début avril au Cimetière portugais de Richebourg et au monument en l’honneur des membres du CEP à La Couture.

C’est lors des honneurs rendus en 2011 que notre rencontre a eu lieu avec Carlos Pereira, Directeur de LusoJornal, celui-ci nous ayant été présenté par le Directeur commercial de la banque, Bernard du Château.

Carlos Pereira nous a proposé d’écrire des articles pour LusoJornal sur les évènements de la Communauté dans la région Nord. Depuis, les articles avec une régularité plus ou moins importante s’enchaînent, les thèmes variant. De simples informations, nous avons commencé à faire des recherches sur des thèmes qui nous tenaient à cœur, mais aussi aux lecteurs et par rapport à certaines valeurs que LusoJornal et son Directeur, Carlos Pereira, défend.

Tout au début, nous nous disions que nous aurions peu d’articles à écrire, que les informations à donner seraient rares. Très vite on s’aperçoit que c’est le contraire, les sujets ne manquant pas, nous dirions même que c’est le temps qui nous manque, même si nous avons depuis changé de profession, en devant retraité.

Tout récemment, pour des raisons de santé, nous avons été amenés à faire une pause dans l’écriture. Dans l’article qui a précédé cette contrainte, nous expliquons la raison pour laquelle nous écrivons pour LusoJornal (lire ICI).

LusoJornal papier était livré à la BCP de Lille le jeudi matin. Ce support était motif de visites, de rencontres avec des clients. L’ami Adriano Taborda, ne manquait pas un seul numéro du journal, sa visite du jeudi, pour récupérer un exemplaire, était toujours un agréable moment.

Dans l’éditorial de ce 16 septembre de Carlos Pereira, sur les 20 ans de LusoJornal, il écrit : «LusoJornal est réalisé par une étrange cohabitation entre professionnels et amateurs». Nous faisons partie des amateurs. Nous écrivons, nous partageons, nous apprenons, nous cherchons.

Nous avons une formation de géographe, au niveau universitaire (lire ICI). Encore aujourd’hui, ce que nous avons appris à l’université ressort, parfois, dans nos écrits : une introduction, trois parties et une conclusion… Les temps ont évolué, les supports d’information se sont multipliés, les lecteurs n’ont plus de temps, ou ont moins de temps… Nous avons appris, avec Carlos Pereira, qu’il faut, dès les premières lignes d’un article, donner l’essentiel de l’information et seulement après, entrer dans le détail. Le lecteur est informé dans les premières lignes en espérant que le thème l’incite à aller plus loin, à lire l’article au complet, articles qui sont, de notre part, souvent un peu longs, voire parfois peut-être très longs. Choisir le bon titre de l’article est aussi très important et essentiel pour que l’article soit lu.

Quels thèmes sont traités dans nos articles ? Un peu de tout, cependant le Devoir de Mémoire occupe une part importante dans l’écriture et dans nos recherches.

Dans notre vie professionnelle nous avons eu l’occasion de faire un stage de quelques heures dans le cadre du Compte Formation. Le thème que nous avons choisi a été : «Comment rédiger un communiqué de presse». Au début du stage, les formateurs nous ont demandé pourquoi nous écrivons pour LusoJornal et quelle était la spécificité de LusoJornal. Nous avons répondu : «Nous écrivons ce que les autres n’écrivent pas, sur ce que les autres ne traitent pas». LusoJornal informe, mais c’est aussi cela, la proximité, le quotidien, ce qui touche, ce qui émeut. Nous sommes, nous-même, surpris par le plus ou moins de succès d’un article. Un article sur le quotidien, sur quelqu’un qui fait son jardin peut être très consulté, très lu, à l’exemple de celui que nous avons écrit sur l’histoire de Manuel da Silva Orfão (lire ICI).

Ce ne sont pas toujours les articles les plus documentés, qui demandent une recherche longue, qui sont les plus lus. Nous savons d’avance que certains thèmes attirent plus que d’autres. Est-ce important ? Faut-il écrire que pour le grand nombre ?

Il y a des articles qui demandent deux à trois heures d’écriture, d’autres des dizaines, à l’exemple de : «Les 19 couples franco-portugais issus de la première Guerre mondiale à Calais» (lire ICI). Nous avons mené des recherches sur plusieurs sites, consulté plusieurs personnes, confirmé nos dires par plusieurs découpages, rapprochements d’archives… Un long article… lu par combien de personnes ? Notre récompense nous vient de lecteurs qui contactent LusoJornal pour nous dire : «merci, vous nous avez fait connaître des évènements familiaux, j’ai découvert, pouvez-vous m’en dire plus… je veux, vous m’invitez, vous m’ouvrez des portes pour aller plus loin…».

Il y a des articles agréables à écrire, d’autres moins, il y en a qui découlent et sortent vite, d’autres c’est bien plus difficile. Il y en a qui nous font sourire en écrivant, voire rire, d’autres qui nous émeuvent, que nous écrivons parfois avec l’humidité dans les yeux, à l’image de celui édité le 14 janvier 2015, notre chronique d’opinion sur l’attentat du journal Charlie. Notre article s’intitulait : «Carta ao Raul», «Lettre à Raul». La nuit qui a suivi l’attentat a pour nous été blanche, d’autant plus que nous devions prendre le train au matin vers Paris. Devant la page blanche, nous avons écrit la lettre au regretté l’humoriste portugais, Raul Solnado, en mettant en «parallèle» le triste évènement avec son sketch : «Tá lá? É o inimigo?»… un article venu du cœur… écrit en à peine une demi-heure.

La pandémie de Covid nous a permis de beaucoup lire, de consulter des milliers d’anciens journaux, de faire des découvertes. Notre article le plus lu et, peut-être le plus consulté de LusoJornal, la révélation : «L’épouse du Général De Gaulle était fille du vice-Consul du Portugal à Calais» (lire ICI).

Il est compréhensible et on doit admettre que tous les lecteurs n’ont pas la même perception des choses : il y en a qui ont mis en doute notre information sur Yvonne de Gaulle. Il y en a qui ont écrit : «Le père de Yvonne De Gaulle n’est pas portugais, comment elle peut être fille d’un vice-consul portugais?», «J’ai été sur wikipedia et j’ai rien vu sur ce que vous écrivez»…

Les articles de LusoJornal vont parfois bien plus loin que nos espérances, à l’exemple de celui sur Yvonne De Gaulle. Nous avons été contactés par un membre de sa famille, un Vandroux dépositaire des archives familiales. Il nous a envoyé des documents confirmant nos dires et alimentant les visuels de l’article.

Pour écrire, nous faisons souvent des recherches, cela nous enrichit, cela nous permet de partager, de dévoiler, de faire connaître.

Régulièrement nous sommes sollicités par des lecteurs pour les aider dans leurs recherches familiales, sur des thèmes sur lesquels ils aimeraient aller plus loin.

LusoJornal donne l’information, cultive et, selon nous, soutient un certain dynamisme au niveau d’activités de la Communauté portugaise de France, en donnant des idées, en créant une certaine émulation…

LusoJornal nous fait vivre de belles rencontres, de vivre des moments rares, de rencontrer des personnes «importantes» mais surtout de rencontrer le commun des mortels.

Notre souhait ? Que LusoJornal continue à vivre, pourvu qu’on s’aperçoive que derrière chaque article il y a un journal, un journaliste. LusoJornal est consulté gratuitement, toutefois soutenons-le, et qu’on ne vienne pas à dire un jour : «finalement LusoJornal c’était bien, il y avait au moins quelqu’un qui parlait de nous».

Bruel nous chante :

«On s’était dit: rendez-vous dans 10 ans

Même jour, même heure, même pommes

On verra quand on aura 30 ans…».

Cela dépend de nous, mais aussi de vous : les lecteurs, les annonceurs, les institutions.

LusoJornal