Les 19 couples franco-portugais à Calais issus de la I Guerre mondiale

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Dans le bulletin de la ville de Calais du 7 juin 2017, une des informations a pour titre: «Chroniques Calaisiennes de la Grande Guerre, l’installation des Portugais».

On pouvait y lire: «en juin 1917, 800 hommes du Corps Expéditionnaire du Portugal quittent le front d’Air-sur-la-Lys et viennent installer une base à Calais. Sous les ordres du Colonel Simas, ils vont occuper le Fort-Nieulay, qui servira de dépôt de remonte. Leur principale tâche sera de prendre soin des chevaux, afin de les fournir aux militaires du front, d’où l’utilité d’occuper un grand espace vert comme le Fort-Nieulay. La base de Calais ne se développera pas beaucoup, le plus gros des troupes portugaises étant déjà cantonnées à Ambleteuse».

Le 6 octobre 1918, le courrier n°131 en provenance du Corpo Expedicionário Português, depósito de materiais (dépôt des matériaux) est envoyé de la base portugaise de Calais au Maire de la ville dans lequel on peut lire: «Au nom de toutes le troupes portugaises qui se trouvent à Calais, permettez-moi de vous remercier bien vivement de votre initiative de faire fêter publiquement l’anniversaire de la République de mon pays. Daignez agréer, Monsieur le Maire, avec mes sentiments distingués, l’expression de ma plus vive reconnaissance».

Dans une photo, d’un auteur inconnu, faisant partie de la collection Chatelle et Tison, on voit le Colonel Simas en compagnie de notables de la ville.

Du passage par la France des soldats portugais du CEP de nombreux couples – hommes portugais et demoiselles françaises – se sont formés.

Dix-neuf couples se sont ainsi créés dans la ville de Calais: 16 avec des soldats ou officiers du CEP et 3 dont nous n’avons pas trouvé trace comme étant membres du CEP. Contrairement à d’autres études, publiés sur certaines villes, ici il n’y pas que des soldats portugais mariés, sur Calais plusieurs officiers se sont uni à des dames de la de Calais.

Des 19 couples formés et identifiés par les actes de mariage: 13 l’ont été dès la fin de la guerre, en 1919, 5 en 2020 et un en 2021.

Chose étonnante est la profession déclarée, exercée après la fin de la Guerre par les soldats du CEP: 6 soldats déclarent avoir comme profession de tailleurs d’habits. Il est vrai que dans la région il y avait de nombreuses usines de textile, le travail du tulle et de broderie a fait et fait encore la renommée de la ville. Les 6 soldats travaillaient-ils tous chez le même employeur? Plusieurs se sont marié avec des femmes qui travaillaient la tulle.

Les autres professions déclarées au moment du mariage étaient: 4 postes dans l’armée, deux mécaniciens, un cordonnier, un commissaire, un propriétaire, un chirurgien, un cultivateur, un commerçant et un vétérinaire.

Notons que les 4 premiers mariages de notre liste ont dû être autorisés par les instances militaires portugaises du CEP car ils étaient encore sous commandement des responsables du Corps Expéditionnaire Portugais au moment de la cérémonie d’union.

Dans les mariages de Calais, on trouve des officiers, dont un chirurgien, des commandants etc. Plus près du front, les mariages se sont faits essentiellement avec des soldats du CEP. Notons que deux des mariés de Calais étaient déjà veufs, deux étaient déclarés mariés dans la fiche du CEP, cependant à la suite du second mariage à Calais, sur l’acte ne figure pas l’indication ni de divorcés ni de veufs. Ces deux cas ne sont probablement pas objet de tromperie, toutefois nous avons déjà eu à traiter le cas d’un soldat condamné en France pour avoir dissimulé son premier mariage au Portugal.

Notons que dans la ville de Calais, entre 1915 et 1922, il y a eu 5.912 enregistrements d’actes dont au moins un étranger intervenait: 4.201 actes de décès, 833 mariage et 787 naissances.

Les mariages se sont étalés ainsi: 59 en 1915, 134 en 1916, 201 en 1917, 198 en 1918, 126 en 1919, 62 en 1920, 25 en 1921 et 28 en 1922.

Parmi ces mariages 791 l’ont été avec comme deuxième nationalité la belge, soit 95% des mariages avec un intervenant étranger à Calais. Notons toutefois que ce sont les Portugais qui arrivent en deuxième place des mariages avec des étrangers, très loin derrière les Belges, avec 19 mariages. Tous ces 19 mariages ont eu lieu après la fin de la guerre, à partir de 1919, alors que le gros des mariages sur Calais, ont eu lieu avec un étranger entre 1916 et 1918. Il faut dire que les Portugais ne sont arrivés à Calais qu’à partir de juin 1917 et que probablement les normes militaires portugaises n’autorisaient pas les mariages pendant la période de guerre.

De nombreuses punitions ont été infligées aux soldats portugais, souvent à cause d’escapades faites auprès de connaissances/amoureuses pendant les années 1917 et 1918.

La fin de la guerre a facilité les rencontres, d’autant plus que les soldats portugais ne sont rentrés au pays que des mois après la fin de la guerre, voire un an après.

Racontons un peu l’histoire de chacun de ces couples. Peut-être quelqu’un parmi nos lecteurs trouvera un peu de son histoire familiale. Choix a été fait d’écrire sur chaque couple selon l’ordre chronologique du mariage.

 

Luciano Mont Alverne de Sequeira s’est marié le 10 février 1919 avec Agnès Émilie Catel, née à Flexicourt (Somme).

Luciano était veuf de Judith Ramos au moment de l’embarquement à Lisboa, le 17 novembre 1917. Né à Lisboa le 05 septembre 1895, les parents étaient Gil Mont Alverne de Sequeira, docteur en médecine et Maria Bettencourt Goulard, sans profession. Il y a probablement chez ce lieutenant de l’Armée portugaise, une ascendance française. Commandant du Pelotão 3, Infantaria 16, Companhia 3.

Il a été démobilisé le 7 février 1919, avec obligation de se présenter dans les 30 jours qui suivaient aux autorités consulaires portugaises en France. Il élit résidence au 82 boulevard Barbès, à Paris, trois jours après il s’est marié à Calais, ayant comme témoin notamment le Lieutenant Leonardo José Pestana.

Pendant la période de service en France il a changé énormément de lieux et de responsabilité. Pour la petite histoire: il a été puni de quelques jours pour avoir séjourné dans le Grand Hotel d’Ambleteuse.

Au moment de son mariage, la profession déclarée dans l’acte a été: lieutenant. Pour se marier, Luciano Mont Alverne de Sequeira a dû obtenir l’autorisation du Général commandant de CEP à Calais, autorisation qui lui a été accordée le 08 février 1919.

Petite curiosité, Luciano a étudié au lycée de Ponta Delgada (Açores) en compagnie du poète et diplomate portugais Félix Borges de Medeiros da Horta. Avec ce dernier ils ont publié une revue qui a eu un seul numéro en 1908, elle s’appelait «Homenagem».

Luciano Mont Alverne meurt en 1966 à l’âge de 81 ans.

 

João Soares da Cruz s’est marié le 5 avril 1919 avec Marthe Louise Eugénie Courquin, née à Andres (Pas-de-Calais), cuisinière de profession.

João Soares est né le 19 janvier 1984, à Covilhã, les parents étant António Nunes da Cruz et Maria do Carmo Soares, domiciliés à Lisboa.

On sait qu’il était sergent au sein du CEP, cependant on n’a pas eu accès à sa fiche. Le commandant du CEP a donné son autorisation afin que le mariage puisse avoir lieu, autorisation accordée en date du 7 janvier 1919.

 

Júlio Ferreira s’est marié le 22 avril 1919 avec Félicité Delval, née à Sangatte (Pas-de-Calais).

Il est né à Alcanena, le 9 juin 1894, ses parents étaient Luiz Ferreira et Maria Bernarda, domiciliés à Mata-do-Rei. Le mariage a été autorisé le 24 décembre 1918 par le Commandant du CEP. Ont été témoins Manuel Soares Melo Simas responsable du dépôt à Calais et Camilo Augusto Gonzaga Pinto.

Une note signée du Quartel de Campolide indiquait le nom de 31 soldats pour accompagner jusqu’en France, Camilo Augusto du regimento artilharia responsable du dépôt de matériaux. Júlio Ferreira faisait partie de cette liste. Ils ont embarqué de Lisboa le 26 mai 1917. Au moment du mariage, Júlio Ferreira était encore considéré comme soldat et son ancienne profession était de cultivateur.

Júlio Ferreira n’a pas participé à la Bataille de La Lys, ayant eu une permission de campagne de 45 jours qui a débuté le 6 avril 1918. Le parcours de sortie du CEP est un peu complexe: marié le 22 avril 1919, il s’est présenté à la délégation du CEP d’Hendaye le 17 juin 1919, il est indiqué qu’il rentre au Portugal pour voie terrestre, alors que dans la fiche du CEP il est écrit qu’il a débarqué à Lisboa le 19 mai 1919. N’a- t-il pas profité pour rentrer au Portugal par voie maritime profitant pour annoncer à la famille qu’il vient de se marier et qu’il avait pris comme décision de faire sa vie en France? Lors de son signalement à Hendaye n’était-il pas de retour sur Calais plutôt qu’en route pour le Portugal, comme indiqué?

 

Álvaro Santos Catarino s’est marié le 7 juin 1919 avec Hélène Louise Flore Clarisse Delplanque, ouvrière en tulle, née à Calais.

Álvaro Santos Catarino est né à Turcifal (Torres Vedras) le 10 décembre 1890, fils de António dos Santos Catarino e Domingas da Conceição. Cordonnier de profession il a embarqué à Lisboa le 2 juillet et n’est arrivé à Brest que le 17 juillet 1917.

Il a été autorisé à se marier par le Général du CEP.

À partir du 12 mai 1919 il a droit à 90 jours de repos de campagne, il élit résidence à Calais. Adelino Pinto Coelho a été un de ses témoins, témoin qui est lui aussi resté sur Calais, mais dont on n’a pas repéré de mariage dans la ville. Álvaro Santos obtiendra la nationalité française le 18 février 1935.

 

Profírio Baptista s’est marié le 17 juillet 1919 à Suzanne Antoinette Marie Vanheeghe, née à Merckeghem (Nord), employée de commerce.

Au moment du mariage, Profírio a déclaré avoir comme profession tailleur d’habits.

Fils de João Baptista et Leopoldina Conceição, il est né le 12 juin 1894 à Mesão Frio (Vila Real).

Profírio Baptista a embarqué à Lisboa le 27 mai 1917. Il a été puni plusieurs fois, probablement pour des raisons amoureuses, la preuve étant le fait de s’être absenté de son campement et avoir été retrouvé, par la Police anglaise, dans une chambre d’une maison rue du Temple à Calais. Pour cette raison, le 28 septembre 1918 il a été puni de 15 jours de détention. Tous les témoins du mariage avaient la nationalité française.

 

Alberto Trindade s’est marié le 5 aout 1919 à Olga Georgette Philomène Gelé, née à Calais.

Alberto Trindade est né le 15 octobre 1894 à Santa Cruz da Trapa (São Pedro do Sul), fils naturel de Martins (?) Trindade.

Soldat du CEP, Regimento de Infantaria, référence PT/AHM/DIV/1/35A/2/18/15697, mais dont la fiche du CEP n’est pas disponible.

Au moment du mariage il a déclaré comme profession être tailleur d’habits. Ont été témoins Manuel Pereira Martins et Eduardo dos Santos, tous deux également tailleurs d’habits. Le premier des témoins se mariera en octobre 1919 et le deuxième en juin 2020 également à Calais.

 

Horácio da Conceição s’est marié le 19 août 1919 avec Germaine Henriette Josephine Louise Bouchez, modiste de profession, née à Calais.

Horácio da Conceição est né, quant à lui, le 19 décembre 1895, à Mesão Frio, comme Profírio Baptista. Ses parents se nomment António da Conceição Pinto et Rosa Conceição.

Horácio da Conceicão avait comme profession déclarée au moment du mariage, tailleur d’habits. Il a eu comme témoin Profírio Baptiste, également tailleur d’habits, marié à Calais le 17 juillet 1919.

Le 31 juillet 1919, Horácio da Conceição quitte le CEP pour fixer résidence à Calais.

À titre anecdotique signalons le fait qu’il a été plusieurs fois puni, une d’elles pour avoir allumé une bougie dans le dortoir à un moment de repos à l’arrière du front.

Au moins un enfant est né du couple: Michel Horace Fernando da Conceição, né le 24 mars 1922.

Sur la fiche du CEP il est écrit comme étant considéré rapatrié en date du 20 août 1919 (le lendemain du mariage, une visite à la famille, avant son retour à Calais?).

 

António Magalhães Dominguez s’est marié le 6 septembre 1919 avec Blanche Marie Crepin, née à Calais. Le père de cette dernière, Charles Crepin, était fabricant de tulle.

António Magalhães est né le 04 août 1892 à Sintra, fils de Francisco Magalhães Dominguez et Rosa Maria de Gusmão, avec résidence à Lisboa.

Commissaire de profession, António Magalhães Dominguez est déclaré dans la fiche du CEP comme étant marié à Josefina Navarro de Magalhães. Étrange est le fait que sur l’acte de mariage à Calais il n’y soit fait référence, ni comme étant divorcé ou veuf.

Nommé Adjoint du responsable du dépôt de matériel de guerre, il a embarqué le 8 août 1917. Notons à titre anecdotique, le fait qu’il a été puni avec 5 jours disciplinaires pour avoir provoqué un accident sur la route de Thiennes, un choc avec un véhicule léger anglais.

 

Raúl Garcia de Marques de Carvalho s’est marié le 1er septembre 1919 avec Fernande Henriette Irma Boudry, née à Calais.

Raul Garcia est né le 20 octobre 1886 à Galveias (Ponte do Sor), fils de Luiz Fonte Garcia de Carvalho et de Maria Antonieta Marques Camões.

Raúl Garcia embarque à Lisboa le 26 septembre 1917 et est arrivé à Brest le 29 septembre. Il exerçait la profession de vétérinaire.

A été témoin de son mariage, son frère, aussi en campagne du CEP, Rui Garcia de Carvalho, médecin. Ce dernier, après avoir débarqué à Lisboa le 31 mars 1919, a dû revenir en France pour le mariage de son frère. Notons le fait de Rui Garcia d’avoir été puni le 2 décembre 1918 par le Commandant de Esq de Remonta, à 5 jours disciplinaires pour ne pas avoir participé au Conseil d’administration de l’Escadron de Remonta.

Le couple a eu deux enfants dont Luis Fouto Boudry de Carvalho.

Rui Garcia, décédé en 1961.

 

Manoel Joaquim Teixeira de Queirós s’est marié le 08 septembre 1919 avec Fernande Séraphine Julia Salau née à Calais.

Manoel Joaquim, originaire de Pedraça (Cabeceiras de Basto) est né le 31 juillet 1891, fils de Arnaldo Augusto Sousa Queirós et de Valentina da Conceição de Sousa.

Manoel Joaquim Teixeira de Queirós, en tant que chirurgien, a été affecté à l’hôpital du Q.G.B. Le père de Manoel Joaquim, Arnaldo Augusto Teixeira de Queirós a été Colonel de l’Armée portugaise. Nous n’avons pas trouvé de trace de ce dernier comme faisant partie du Corps Expéditionnaire Portugais.

Notons la présence, en tant que témoin au mariage, de Manoel Joaquim de Raul Garcia Marques de Carvalho, vétérinaire, celui-ci s’étant marié tout juste une semaine avant, à Calais.

Manoel Joaquim a embarqué de Lisboa le 22 mars 1917 et a quitté l’Armée portugaise le 24 mars 1919.

Notons à titre de curiosité le fait que pendant son temps de service en France il a été autorisé à s’absenter le 7 octobre 1918 pour participer, le 10, à un concours d’escrime à Paris.

 

Lionel Pinho Branco Miguel s’est marié le 09 octobre 1919 avec Jeanne Celina Mélanie Wydoodt, confectionneuse, née à Calais.

Lionel Pinho est né à Espinho le 13 février 1895, les parents étant Adriano Pinho Branco Miguel et Maria Francisco Quintas.

Soldat, il était chauffeur, mais dans l’acte de mariage il était déclaré comme mécanicien. Il a embarqué à Lisboa le 4 juillet 1917 et il a quitté l’Armée portugaise le 15 juin 1919, ayant élu domicile à Calais.

Probablement loin du front, il a été puni le 10 avril 1918 avec 12 jours de détention pour s’être soûlé et avoir provoqué des perturbations.

Luís Pinho a fait partie des témoins. Isaias Alves, également mécanicien de profession, marié à Calais depuis le 21 juillet 1919. Nous n’avons pas trouvé de preuve que Isaias Alves a fait partie du CEP. Nous supposons que c’est Lionel qui l’a fait venir du Portugal: leurs villages de naissance étant proches et tous deux exerçaient la même profession.

Lionel Pinho a été arrêté le 3 février 1942 et condamné par l’Oberfeld Kommandantur d’Arras à 3 ans de travaux forcés.

 

Manuel Martins Pereira sera le dernier marié portugais de l’an 1919, le 27 octobre. Il se marie avec Georgette Victorine Élisa Bailly, échantillonneuse en tulle, née à Calais.

Manuel Martins est né le 19 mai 1895, à Vila Nova de Tázem (Gouveia), fils naturel de Anna Rita Martins Pereira.

Il a embarqué à Lisboa le 18 août 1917. Manuel Martins Pereira quittera l’Armée portugaise le 17 mai 1919 et élira domicile à Calais à partir du 19.

Au moment du mariage il avait comme profession tailleur d’habits. Un de ses témoins de mariage fut Eduardo do Santos, également tailleur d’habits et qui viendra, lui aussi, à se marier à Calais le 5 juin 1920. Il a été nommé au dépôt de matériel de base le 1er novembre 1917.

Le couple aura au moins un enfant qui portera le nom de Manuel Georges Alfred Pereira, né le 8 août 1919, deux mois et demi avant le mariage des parents. Ce dernier se mariera le 11 mai 1940, alors qu’il est militaire à ce moment-là. Pendant la II Guerre mondiale, la famille perdra la trace dès 1940 de l’ascendant portugais, ancien soldat du CEP, Manuel Martins Pereira.

 

Jaime Trancoso Leote do Rego a été le premier marié portugais de l’an 1920. Il s’est marié le 9 février 1920 avec Suzanne Emilienne Carpentier née à Aire-sur-La Lys, sans profession.

Jaime (ou Jayme) Trancoso est né le 3 octobre 1896 à Lisboa, fils de Jaime Daniel Leote do Rego et de Amélia Trancoso. Jaime Daniel Leote do Rego a été Contre-Amiral de la Marine portugaise. Ce dernier était gouverneur de Timor au moment de la déclaration de la République au Portugal, à laquelle il a adhéré. Pendant la I Guerre mondiale, Jaime Daniel a commandé la Division navale qui a défendu les côtes portugaises et qui a appuyé la participation portugaise au conflit.

Jaime Daniel Leote do Rego a été fait Chevalier de l’Ordre Militaire d’Avis, de Cristo et de Espada. En 1912 il a été initié dans la Maçonnerie, dans la loge Elias Garcia, à Lisboa.

Jaime Trancoso Leote do Rego a embarqué le 27 août 1917. Officier au moment du mariage, il habitait à Aire-sur-La Lys. Il rentre à l’hôpital le 10 avril 1918 après qu’il est été gazé le 2 mars et blessé le 9 avril, début de la Bataille de La Lys. Il a été loué pour avoir essayé de rétablir les liaisons téléphoniques le 9 avril en traversant du terrain sous forts bombardements d’artillerie.

Il s’est présenté le 20 avril à Lisboa à la Commission de liquidation du Corpo Expedicionário Português, venant de France par voie terrestre, étant arrivé le 15 du mois. Notons qu’il a été prié de se présenter au Commandement général de la 1ère division de la Guarda Républicana, à la suite de sa nomination, le 31 mars.

Marié le 9 février, rentré au Portugal le 15 avril, prié de se présenter au Commandement de la Guarda Républicana! L’a-t-il fait? Est-il rentré au Portugal en compagnie de sa jeune épouse?

Lors de l’union de Jaime et Suzanne, un contrat de mariage a été célébré, le seul des soldats portugais mariés à Calais. Jaime Trancoso Leote Rego décédera en 1943.

 

Francisco Pereira s’est marié le 10 février 1920 avec Augustine Jeanne Delpierre à Calais.

Francisco Pereira est né le 7 juin 1993 à Batalha, fils de José Luiz Pereira et Canuta de Jesus.

Francisco Pereira a embarqué à Lisboa le 22 mars 1917. Il a été affecté le 17 juillet 1917 au Quartier Général du CEP.

Le 27 avril 1919 il s’est présenté à la délégation de Paris du CEP où il a reçu documentation pour pouvoir rentrer au Portugal par voie terrestre. S’il est rentré au Portugal, il est revenu, pour se marier. Déclaré commerçant, le mariage ne durera que 4 ans, l’épouse décédera en 1924.

 

Eduardo dos Santos c’est marié le 5 juin 1920 avec Adèle Rose Lecocq, née à Ardres (Pas-de-Calais).

Il est né le 3 juin 1895 à Caldas da Rainha, fils naturel de Albina de Jesus dos Santos.

Il a embarqué à Lisboa le 21 août 1917. Eduardo dos Santos a été signalé comme débarquant en Angleterre le 17 septembre 1917. Il a débarqué en France le 7 mars 1918, venu du CAP (Corpo de Artilharia Pesada). Eduardo dos Santos quitte le CEP le 25 juillet 1919 pour habiter à Calais.

Au moment de son mariage il a déclaré être tailleurs d’habits.

José Almeida Santos (1) a été un des témoins de mariage de Eduardo dos Santos, soldat du CEP, qui s’est marié à Ambleteuse et qui deviendra Consul du Portugal à Boulogne-sur-Mer.

Le couple aura son premier fils Édouard Émilien dos Santos le 11 novembre 1920, celui-ci viendra à décéder le 20 janvier 1991, à Boulogne-sur-Mer.

 

Júlio Moura Borges s’est marié le 5 mars 1921 avec Lucie Marguerite Moreau, institutrice, née à Montherme (Ardennes).

Capitaine de cavalerie, il est né le 24 décembre 1887 à Lisboa, les parents étant Júlio de Moura Borges et Joana da Silva Correia.

Júlio Moura Borges a déclaré habiter à Cherbourg au moment du mariage. Une autorisation a été accordée par le Ministère de la Guerre pour que Júlio Moura Borges puisse se marier.

Étonnant est le fait que Júlio Moura Borges, avant de venir en France était déjà marié et père de trois enfants. Sa première épouse Angélica Júlia de Moura Borges ne décédera qu’en 1966. Nulle part, dans l’acte de mariage avec Lucie Marguerite Moreau, il est fait référence à un éventuel divorce du Capitaine.

LusoJornal a déjà consacrée un article à Júlio Moura Borges (2).

 

Mariages de non-soldats du CEP

 

Américo Pinheiro s’est marié le 4 décembre 1920 avec Valentine Josephine Marie Guilbert, confectionneuse de tulle, née à Calais.

Américo Pinheiro est né le 21 mars 1895 à Paredes, les parents étant Bernardo Pinheiro et Maria Moreira. Cordonier de profession.

Américo Pinheiro n’a pas fait partie du CEP.

 

José Lopes de Almeida se mariera le 20 mars 1920 avec Élise Marie Ducrocq, née à Calais, ouvrière en tulle.

José Lopes de Almeida, né le 14 décembre 1895, à Gouveia, fils de António Lopes de Almeida et Maria da Purificação. Était déclaré au moment du mariage tailleurs d’habits. Nous n’avons pas trouvé de trace de passage par le CEP.

 

Isaías Alves s’est marié le 21 juillet 1919 avec Rose Senet Audruicq (Pas-de-Calais).

Il est né le 3 septembre 1896 à Borba de Godim (Felgueiras), mécanicien de profession. Ses parents étaient Francisco Alves et Teresa Oliveira. Mécanicien de profession.

Isaias Alves n’a pas fait partie de CEP.

Il divorcera juste trois ans après son mariage avec Rose Senet pour se remarier le 20 janvier 1923 avec Cécile Amélie Marie Callens, née à Calais.

Profírio Baptiste a été témoin lors du deuxième mariage.

 

(1) https://lusojornal.com/lhistoire-des-couples-mixtes-franco-portugais-issus-de-la-premiere-guerre-mondiale-a-ambleteuse/

 

(2) https://lusojornal.com/o-caso-raro-do-capitao-do-cep-e-sua-familia-julio-de-moura-borges/

 

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LusoJornal