Covid-19: Fabienne de Oliveira: «Il ne faut pas que la situation perdure trop longtemps»

Fabienne de Oliveira est fondatrice de l’ISRAA, Innover, Sensibiliser, Réagir pour l’Avenir des personnes Autistes, une association dont son activité est située sur le quartier du Blanc Four, à Roncq (Nord).

Elle travaille sur une structure innovante, unique en France, créée en 2011.

Des personnes souffrant de troubles de l’autisme sont logées dans des studios, leur permettant une vie en autonomie.

L’association est là pour aider, orienter, guider les autistes vers une activité, le but étant, à terme, de les voir sortir de cet encadrement, vers une vie normale en société.

En cette période de confinement, Fabienne de Oliveira est au combat.

 

Que faites-vous actuellement?

J’assure, à distance essentiellement et en télétravail, la continuité de la prise en charge des personnes autistes vivant à HabiTED. Cette période est compliquée pour les locataires qui restent confinés chez eux. Il me faut suivre quotidiennement les directives qui nous sont imposées durant cette crise sanitaire, tout en assurant la continuité des prises en charge et en rassurant locataires et salariés, gérer le suivi des locataires, les préserver de l’isolement, leur expliquer l’utilisation des gestes barrières… constituent les missions essentielles qui m’incombent en cette période de pandémie. Je garde également contact avec les familles concernées par l’autisme en leur adressant régulièrement diverses informations susceptibles de leur être utiles en cette période de confinement.

 

La situation vous préoccupe-t-elle?

Bien évidemment, comme beaucoup d’entre nous, la situation me préoccupe. Ce qui me préoccupe également fortement c’est de voir des familles qui, par la force des choses, ont récupéré à leur domicile, parfois dans un contexte précaire, des enfants qui ne sont plus accueillis en structure. Ces familles sont souvent confrontées à des difficultés du fait que leurs enfants présentent parfois des comportements problèmes, renforcés en cette période de confinement. Il ne faut pas que la situation perdure trop longtemps car les aidants familiaux sont particulièrement sollicités en cette période et peuvent parfois se sentir fort démunis.

 

Quand tout sera termine, qu’attendez-vous du «nouveau monde»?

Que chacun d’entre nous se recentre sur ses valeurs essentielles, avec une définition différente de la notion de temps. S’écouter, se parler et prendre du temps ensemble, faire attention à sa famille, à ses amis, à ses voisins et aux personnes dans le besoin. Cette crise a mis en lumière l’importance de métiers orientés vers l’humain et qui mériteraient d’être davantage reconnus. Les restrictions budgétaires de ces dernières années ne les ont pas épargnés alors qu’on réalise aujourd’hui à quel point ils sont importants.

 

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LusoJornal