Eastern Cemetery à Boulogne-sur-Mer: l’autre cimetière portugais de la I Guerre Mondiale

Dans les colonnes de LusoJornal est évoqué régulièrement le plus connu des cimetières portugais de la 1ère Guerre Mondiale: le Cimetière Militaire Portugais de Richebourg. Inauguré en 1935, il est composé de 1.831 tombes, dont 238 sont de soldats portugais inconnus.

L’autre concentration de tombes de soldats portugais, moins connue, est celle du cimetière britannique Eastern Cemetery à Boulogne-sur-Mer. Dans un carré du dit cimetière, autour d’un mémorial, 44 tombes de combattants portugais y sont rassemblées. Le Commonwealth quant à lui y abrite 5.821 tombes, 5.577 de la première guerre et 224 de la seconde.

Particularité des tombes britanniques, est le fait qu’elles sont posées à plat. La nature sablonneuse du sol ne permettait pas de dresser les stèles.

Parmi ces tombes se trouve celle du poète à scandale «de la guerre heureuse» l’anglais Julian Grenfell, qui a écrit entre autre que la Grande Guerre était un «pique-nique géant sans les inconvénients d’un pique-nique» et «celui qui meurt c’est celui qui ne veut pas se battre».

Pendant la Grande Guerre, Boulogne-sur-Mer devient une base importante de l’armée britannique. Entre Montreuil, où est installé le Quartier Général britannique, et Calais, le littoral de la région se transforme en une immense zone logistique où se succèdent camps, dépôts et hôpitaux. Le ravitaillement de ceux-ci est notamment assuré depuis le port de Boulogne.

Parallèlement à ce dispositif, en 1917 le Quartier général du Corps Expéditionnaire Portugais, rattaché à l’armée britannique, s’installe à Ambleteuse, au nord de Boulogne, avec tous ses services: camps, bureaux dépôts et hôpitaux.

La proximité des deux Quartiers Généraux et la présence d’hôpitaux, explique ainsi le pourquoi des 44 tombes de combattants portugais dans le cimetière britannique de Boulogne.

Le mémorial portugais fut élevé en hommage à ces soldats le 27 novembre 1938. Il rappelle également que le 1er octobre 1917, le Président de la République portugaise accompagné de son Premier Ministre était venu visiter la base.

Après l’émotion d’entrer dans ce bout du Portugal, le visiteur est saisi par l’abandon auquel est voué les 44 stèles. Il n’y a pas la manutention nécessaire dont la responsabilité est de l’État portugais. Cela fait «tache» au milieu des autres milliers de tombes britanniques. Il y a des tombes où il n’est plus possible de lire les noms et sur certaines le granit menace de se casser.

Le Colonel Alberto Marinheiro, alors en mission au département de la Défense de l’Ambassade Portugaise, estimait en 2012 qu’il fallait 70 à 80 mille euros pour remplacer les stèles. A Richebourg, le besoin pour la réhabilitation des 1.831 tombes est nécessaire plus de 500 mille euros.

N’y aurait-il pas la possibilité la création d’une association pour faire appel et gérer les dons pour la restauration des 44 tombes portugaises de Boulogne-sur-Mer?

Profitons pour faire une demande: dans ces lieux de mémoire qui sont Boulogne-sur-Mer et Richebourg, à l’image des autres cimetières militaires, il serait également important et dirions-nous normal, qu’à l’entrée on puisse consulter la liste des combattants en les localisant à l’intérieur de ces lieux.

Sur l’Anneau de la Mémoire, dont LusoJornal a édité deux articles cette semaine, 2.266 soldats portugais décédés pendant la 1ère Guerre Mondiale sont cités. Sont enterrés à Richebourg 1.831, à Boulogne-sur-Mer 44, donc 391 autres soldats seraient considérés disparus ou enterrés dans d’autre cimetières.

Il y a des soldats faits prisonniers enterrés dans plusieurs cimetières allemands, en Belgique et en France. Dans la région Nord deux soldats inconnus portugais sont enterrés au milieu de centaines de tombes allemandes à Salomé. Les croix des soldats allemands sont en noir et celles des portugais sont en blanc, l’une comme l’autre sont au fond du cimetière, l’une à droite et l’autre à gauche par rapport à l’allée centrale.

Un soldat nommé Firmino et un autre Manuel Joaquim sont au cimetière de Gondecourt, Francisco Rodrigues à Fresnes, José Faria à Pont-du-Hem et José Maria Cerqueira au cimetière de Lille-Sud.

 

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