«Edgar», dans les pas du beau-père révolutionnaire portugais de Mathieu Sapin

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L’auteur-dessinateur Mathieu Sapin vient de publier, aux éditions Dargaud, «Edgar» une bande dessinée qui a comme sous-titre «De Lisbonne à Paris, dans le pas de mon beau-père Révolutionnaire».

Le beau-père de Mathieu Sapin ne s’appelait pas vraiment Edgar. Edgar est le nom de code qu’on lui a donné pendant la dictature de Salazar. Et c’est donc cet Edgar là qui a besoin de se raconter, d’évoquer ses souvenir du temps de la dictature, ensuite de sa venue en France, de son rêve d’aller jusqu’en URSS.

C’est un livre drôle. On sourit en le lisant, même si on y apprend beaucoup de choses sur la vie du pays et sur son histoire. Oui, car Edgar dit être descendant à la fois du Duc d’Wellington et de João de Barros, un écrivain du XVI siècle.

De fil en aiguille, le gentil dessinateur né il y a presque 50 ans à Dijon, essaye de comprendre l’histoire de son beau-père, septuagénaire, membre de l’organisation clandestine Front d’action populaire. Il l’accompagne au village d’où il est originaire, Miramar, anciennement Lobagueira, au sud de Lourinhã, ensuite à Lisboa, où il est allé travailler encore dans l’adolescence, mais également à Lagos où il a fait son service militaire, avant de s’enfuir, avec une arme dans sa valise, vers Paris. Pour son «salto», Edgar a du s’y prendre à deux reprises, mais Paris n’était qu’un port de passage pour l’Union soviétique. C’est en Tchécoslovaquie qu’il a rebroussé chemin pour retourner vivre à Paris.

Le propre Mathieu Sapin émet des réserves sur la vérité de certains passages. «Com a verdade me enganas» lui dit Edgar! Il mène donc des recherches sur João de Barros, sur Wellington qui aurait fait un enfant à l’aubergiste Feliciana de Barros, un garçon appelé Marcolino de Barros, l’arrière-arrière-arrière-grand-père d’Edgar.

Après avoir étudié à Arts Déco de Strasbourg, Mathieu Sapin a travaillé pour Bayard, Nathan et Bréal, et a illustré huit mensuels jeunesse pour «Je bouquine». Il a publié une vingtaine de bandes dessinées, notamment «Supermurgeman», «Salade de fluits», «L’archéologie c’est nul» et «Sardine de l’espace».

Mathieu Sapin est rentré dans l’univers de Gérard Dépardieu avec «Gérard, cinq années dans les pattes de Depardieu» (2017), de François Hollande avec «Campagne Présidentielle» (2012), d’Emmanuel Macron dans «Voyages Présidentiels» (2022), où il a suivi 12 voyages du Président de la République, mais aussi, dans «Journal d’un journal», il décrit les coulisses de Libération. Cette fois-ci Mathieu Sapin se tourne vers son beau-père portugais, pour 160 pages de pur bonheur.

Conçu entre 2020 et 2022, dans l’album, nous pouvons justement suivre le procès de création, son déjeuner avec l’éditeur portugais Rui Brito, la rencontre avec le public du Festival de la BD d’Amadora et ce fameux repas à l’Ambassade de France à Lisboa, où toutes les attentions de l’Ambassadeur Pascal Teixeira da Silva et de son épouse, étaient tournées vers un autre dessinateur français, d’origine portugaise, Cyril Pedrosa, qui venait d’éditer «Portugal». Il raconte également la rencontre avec l’historien Yves Léonard, à Lisboa, qui lui a expliqué le mythe du Sébastianisme.

«Edgar» est en vente en France depuis le 6 octobre.

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