Fabienne de Oliveira a créé une structure unique en France pour les autistes adultes

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Fabienne de Oliveira est fondatrice-directrice de l’association ISRAA, Innover, Sensibiliser, Réagir, pour l’Avenir des personnes Autistes, installée dans le quartier du Blanc Four, à Roncq (59), dans le Nord de la France, depuis 2011.

«Une association, comme la nôtre», nous le dit Fabienne de Oliveira, a comme but «d’inventer de nouvelles choses», le manque de structures pour les autistes adultes étant encore très flagrant en France.

On prend de plus en plus conscience en France, de la difficulté du problème, toutefois le retard est important, «un retard de 30 ans qu’on n’a pas pu, évidemment, récupérer cette dernière décennie» selon Fabienne de Oliveira.

En France, au niveau financement, on est actuellement au 4ème plan pour le déblocage de fonds. Il y a des nouvelles structures qui se créent pour les tout-petits, en maternelle et en école élémentaire. Lors du dernier plan, le Gouvernement a mis l’accent sur la prise en charge des adultes. De rappeler, toutefois, que la France, au vu du retard pris dans l’accompagnement de l’autisme, la Commission Européenne l’a condamné pour son manquement.

En France on a longtemps considéré l’autisme comme une maladie psychique, on n’est sorti de ce champ que depuis 1996. L’autisme doit pouvoir être intégré dans le champ de l’handicap, avec des structures adaptées.

La recherche avance sur le domaine de la connaissance de l’autisme, on sait que ce n’est pas un problème psychique, mais plutôt neurologique et génétique… d’autres hypothèses voient encore le jour actuellement.

En France il y en aurait 600 mille personnes atteintes d’autisme, qu’on appelle Trouble du Spectre Autistique (TSA). On estime le risque le TSA à 1 pour 100 naissances en France et il semblerait qu’il y ait de plus en plus d’autistes, la question étant de savoir si cela est en rapport avec une meilleure prise en charge ou pas, on n’a pas une réponse toute faite. Aux États Unis le chiffre serait de 1 pour 70 naissances.

On a tendance à dire qu’une personne autiste «vit dans son monde», Fabienne de Oliveira nous dira qu’il faut plutôt dire «qu’elle ne comprend pas le nôtre, elle ne comprend pas nos code sociaux, elle fonctionne d’une façon très méthodique, ce qui rend notre communication difficile avec eux, ceci pouvant parfois déboucher jusqu’à des comportements qui peuvent être violents».

À Fabienne de Oliveira de nous conseiller: «On a besoin d’adapter leurs codes aux nôtres pour qu’on puisse se comprendre et ce dès le plus jeune âge, car plus on détecte l’autisme tôt, plus on peut essayer de faire évoluer la personne, car quand on est jeune il y a une certaine plasticité de l’enfant, on peut mieux le faire évoluer, lui faire apprendre des chose en minimisant les différences dont ils souffrent par rapport à nous».

Chez l’association ISRAA, l’adulte autiste choisit lui-même là où il veut vivre, ce n’est pas aux autres de choisir pour lui, en l’éloignant parfois de leur famille, loin de tout. «Nous ne faisons que les accompagner en liaison avec la famille» nous dit Fabienne de Oliveira: «C’est nous qui nous adaptons à lui. Il vit dans son logement et nous, on s’adapte à son accompagnement… la personne ne rentre pas dans une case, on intervient au cas par cas».

L’ISRAA est une structure unique en France, qui s’occupe de suivre et d’aider les adultes autistes. Il y a d’autres structures pour d’autres types d’habitats inclusifs en France, mais pas sur l’autisme adulte. L’association fait tout pour que les personnes qu’ils accompagnent se sentent en paix et s’épanouissent.

En fin d’interview, nous avons demandé à Fabienne de Oliveira quel serait son rêve vis à vis des personnes autistes qu’elle accompagne. Elle nous a répondu: «J’aimerais qu’on voit les personnes autistes d’une façon différente par rapport à aujourd’hui. Il ne faudrait pas que parler de leurs difficultés et handicaps, mais aussi parler de leurs compétences, de leurs particularités, les autistes sont par ailleurs des gens très droits, très rigoureux, très ponctuels, fidèles, ils sont très rigides et sont très respectueux du règlement, même dans l’entreprise ils ont énormément de compétences».

Fabienne de Oliveira terminera par nous dire «d’apprendre à vivre à côté d’eux, ils m’amènent beaucoup de choses humainement».

Fabienne de Oliveira est appelée à intervenir dans toute la France pour parler de l’autisme. Elle espère voir naître d’autres structures telles que la sienne, un peu partout. Dans la région Nord, les choses avancent et d’autres structures doivent, à court terme, voir le jour.

 

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LusoJornal