Katia Guerreiro éblouissante à Velizy

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Nous avions quitté Katia Guerreiro il y a quinze mois, après un concert qui concluait un après-midi consacré aux musiques lusophones. Katia était alors sous le coup d’un deuil cruel, appris la veille au soir. Elle avait failli renoncer à ce concert, mais avait finalement fait face, dédiant sans doute ce concert en mémoire de sa grand-mère disparue. Ce fut un moment bouleversant, empreint d’émotions pures.

Nous l’avons retrouvée ce 11 mai au Centre culturel national Les Ondes, à Vélizy, tout près de Paris, sereine et souriante, accompagnée des mêmes musiciens, et quels musiciens ! Pedro de Castro à la guitarra, André Ramos à la viola, Francisco Gaspar à la viola baixo, chacun d’eux figurant dans les quatre ou cinq meilleurs spécialistes de leur instrument.

Depuis quinze mois, Katia a produit un album, «Mistura» («Mélange»), sorti au Portugal et dont la version bilingue portugais-français (du texte, les fados sont chantés en portugais) va sortir ici dans quelques mois. La maquette est prête et s’agit d’un bel objet où, outre les chansons, Katia en dit beaucoup sur ses sentiments, ses amitiés, ses choix.

Nous aurons évidemment l’occasion d’y revenir plus longuement lors de la sortie de l’album, mais le public de Vélizy eut l’occasion de bénéficier d’un large avant-goût de son contenu, dont un large éventail fut chanté, et commenté, par Katia Guerreiro.

Le concert fit aussi place à des clins d’œil à ses albums précédents («Rosa vermelha», référence à Amália, «Fora de cena», hommage à Manuela de Freitas et José Mario Branco), et notamment à des musiques de fados traditionnels, «Fado Mouraria», «Fado Alberto» (il y en a aussi dans l’album, dont un ou deux «inventés» par Pedro de Castro, amical directeur musical).

Et c’est toujours un régal d’entendre Katia Guerreiro reprendre des fados traditionnels, une leçon aussi, où tout est parfait, diction, dividir, compasso, syncopes. Mais pas une perfection froide, au contraire au service de l’émotion.

D’ailleurs, chez Katia, pas de ces artifices qu’utilisent parfois certaines de ses talentueuses consœurs (et qui souvent plaisent au public). Pour elle, on est certes au spectacle, mais le fado, ce n’est pas le music-hall, on ne joue pas, on ressent. L’arme de Katia, c’est la sincérité, une sincérité rayonnante, se permettant quelques touches d’humour bienveillant. Elle a compris aussi, que devant un public en large partie non-lusophone, présenter chaque chanson avec quelques mots de la langue du pays permet de mieux accompagner ce public dans l’entrée de cet univers si particulier du fado.

«Je ne suis que ce que je vous donne», dit Katia au public. Elle évoque aussi l’amour, source de tant de joies et de tant de souffrances, source de vie, car que serait la vie sans amour ? Cette affection, le public de Vélizy, ce soir-là, la lui a rendue par son ravissement et les longs, très longs applaudissements qui suivirent la fin du concert. Et bien sûr il y eut un rappel. Pas un fado, ni deux, mais trois, car décidément, Katia Guerreiro sait donner !

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LusoJornal