Capela de São Pedro Balsemão, Lamego 3

Les églises les plus anciennes du Portugal

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La religion, les religions et ses pratiques religieuses ont toujours été un thème d’actualité. Nous nous proposons de présenter ici les vestiges architecturaux chrétiens les plus anciens au Portugal.

Dire que tel ou tel monument, telle église, est la plus ancienne, est un exercice délicat… car plusieurs aspects peuvent entrer en ligne de compte: la structure actuelle de l’église, les vestiges du passé, le mélange de styles, la reconstruction, etc.

Le but est de faire connaître ces lieux considérés parmi les plus anciens, symboles et vestiges d’une époque.

 

La chapelle de São Pedro Balsemão, à Lamego

L’église au Portugal avec la structure la plus ancienne serait la chapelle de São Pedro Balsemão, à Lamego, au nord du Portugal. Cette chapelle a été construite entre le 7ème et le 8ème siècle. Bien que très modifiée, elle préserve un sanctuaire du 7ème siècle, d’origine wisigothique.

Depuis le temps de la Reconquête, c’est l’un des rares exemples qui subsistent de l’architecture religieuse du Haut Moyen Âge, à l’exemple de celui de la chapelle de S. Frutuoso, à Braga (7ème siècle), et celui de l’église de S. Pedro de Lourosa, à Oliveira do Hospital (10ème siècle).

La structure primitive de l’église a été conservée. À l’entrée du chœur, on y voit l’utilisation de grosses pierres. L’arche désuète avec cadre sur le soffite fait référence à l’architecture Moçarabe. La décoration géométrique et abondante a des origines suevo-wisigothiques.

Autres thèmes hélicoïdaux, rosaces, croix, cercles, méandres, ornements dentés loup et corde complètent la décoration. Cette profusion d’ornements est d’inspiration Asturienne. On y retrouve des affinités architecturales avec celles existant dans l’église mozarabe de São Pedro de Lourosa, dont la construction date de 912.

En 1643, l’église subit un profond remodelage, le seigneur Luís Pinto de Sousa Coutinho et sa femme reconstruisent le temple et l’intègrent dans le manoir des vicomtes de Balsemão. L’aspect extérieur actuel date de cette période baroque, empreint de sobriété, avec deux volumes décalés, avec des toitures différentes.

À l’intérieur du temple, il y a aussi plusieurs épigraphes funéraires romaines.

Au 14ème siècle, D. Afonso Pires, alors évêque de Porto, choisit le temple pour y être enterré dans une tombe individuelle. Tombe en granit sculptée et décorée de trois scènes de la vie du Christ: la Cène, le Sauveur et le Calvaire.

Plus tard, au XVème siècle, une image en pierre d’Ança de Nossa Senhora, la Vierge enceinte, a été ajoutée, image toujours présente.

L’église de São Pedro de Balsemão a été classée monument national par décret le 08 juillet 1921.

 

La chapelle de S. Frutuoso de Montélios

La chapelle São Salvador ou São Frutuoso de Montélios, est l’un des temples religieux du Portugal appartenant à une époque des plus fascinantes du Haut Moyen Âge. Sa construction remonterait au 7ème siècle, à l’époque wisigothique, bien avant la formation de la nationalité. Cette petite chapelle de Montélios doit son existence et nom à St Frutuoso, qui a été évêque de Dume et de Braga durant l’époque wisigothe, il s’y est fait enterrer dans les années 60 du VII siècle.

La chapelle qui servait donc de mausolée de São Frutuoso, a été rénovée au début du Xème siècle, sous le roi Afonso III. À cette époque, la région est reconquise et repeuplée. La chapelle subit une reconstruction, dont l’aspect intérieur est encore celui d’aujourd’hui.

Cette chapelle wisigothique semble avoir été inspirée des mausolées byzantins. Son intérieur peut être considéré comme un véritable exemple d’architecture islamique. Autour de lui, il y avait un ensemble monastique beaucoup plus grand, centre religieux de la région à cette époque, mais il aurait succombé, probablement au début du XVIème siècle, lorsque les Franciscains construisirent le monastère.

À partir du XVIIème siècle, la chapelle de São Frutuoso a été rattachée à ce qui est aujourd’hui l’église paroissiale, avec un passage à l’intérieur qui donne accès à la chapelle, qui faisait à l’époque partie du couvent de São Francisco. Le reste de la propriété correspond à la partie conventuelle de l’Ordre.

La chapelle centralisée, à quatre absides égales articulées autour d’une croix quadrangulaire, est le seul élément de l’ensemble monastique, datant du Haut Moyen Âge et encore présent de nos jours.

 

L’église de São Pedro à Lourosa

L’église de São Pedro à Lourosa, Oliveira do Hospital serait également une des plus anciennes au Portugal. La date de construction est confirmée par une pierre tombale originale qui indique que le bâtiment aurait été construit en 912. Un nettoyage important a eu lieu lors de la célébration des 1.100 ans de son existence. Cette église considérée comme ayant la particularité d’être la seule église Moçarabe au Portugal. Des éléments structurels chrétiens wisigoths sont mélangés avec des éléments de la culture arabe.

Cette église est la plus ancienne en fonctionnement continu du culte chrétien au Portugal et ce depuis 1.108 ans. C’est un temple en forme de basilique (en croix), avec un transept saillant et une tête de lit tripartite. Les trois nefs sont séparées par des arcs en forme de fer à cheval, la centrale étant plus longue. A l’église est également associée une nécropole avec des tombes creusées dans la roche.

 

Parmi les autres églises et cathédrales très anciennes et probablement plus connues que les trois structures précédentes, citons les suivantes:

 

Église de Nossa Senhora da Fresta, Trancoso

Fondée au 12ème siècle, en l’honneur de Santa Maria do Sepulcro, c’est l’une des plus anciennes églises du Portugal à laquelle sont associées plusieurs histoires, légendes et traditions.

Bien qu’il y ait eu des changements dans la zone du frontispice et du clocher, une grande partie du bâtiment conserve son aspect primitif, avec des portails latéraux décorés de motifs romano-gothiques typiques de la région. À l’intérieur, le point culminant est l’arc de triomphe et les fresques du chœur, peintes aux XVème et XVIème siècles. À la fin du XIXème siècle, il est intégré au cimetière de Trancoso et, en 1944, il est classé bien d’intérêt public.

 

La Cathédrale de Braga

C’est l’une des plus anciennes églises du Portugal et aussi l’une des plus belles. La construction de cette cathédrale a commencé au 12ème siècle, avec des ajouts ultérieurs visibles, tels que les arcs gothiques du 15ème siècle et les tours baroques du 17ème siècle.

Braga est l’une des villes les plus religieuses du pays, correspondant également à l’un des plus importants archidiocèses, et, en ce sens, la cathédrale de Braga a toujours été considérée comme une structure religieuse fondamentale du pays.

 

L’Église romane de Cedofeita, Porto

Même avant la constitution du Portugal, l’église romane de Cedofeita existait, dont les pierres ont plus de 1.500 ans d’histoire et d’histoires.

Elle a été classée monument national et se distingue par sa simplicité, toutefois l’église actuelle ne correspond pas au bâtiment d’origine, puisque le temple initial, de la dynastie Suève, a subi plusieurs changements au fil des ans. On soupçonne que l’église ait été construite sur deux temples qui ont précédé sa construction. L’un d’eux remonte au VIème siècle, avec l’idée largement répandue qu’il s’agirait de vestige de l’époque des Suèves qui ont occupé Cedofeita à cette époque.

L’importance de ce temple pour l’histoire de l’art roman portugais tient également au fait que sa décoration comporte des oiseaux débilitants, des lions affrontés, entre autres.

 

La Cathédrale de Lisboa

La cathédrale de Lisboa remonte à la reconquête chrétienne initiale du Portugal après des centaines d’années de domination islamique maure. Elle a été initialement construite dans le style roman par D. Afonso Henriques, le premier roi du Portugal, après la prise chrétienne de Lisboa, en 1147.

La structure a été considérablement agrandie et remodelée siècle après siècle. L’intérieur de la cathédrale peut sembler incroyablement sombre et caverneux, faisant ressentir aux visiteurs le rôle sérieux et lourd de la religion dans l’histoire portugaise.

 

L’Église de Santa Engrácia, à Lisboa

Le Panthéon national du Portugal est également connu sous le nom de l’église de Santa Engrácia.

Dans cet espace religieux furent placées les tombes de personnalités diverses et remarquables de la vie portugaise, comme Manuel de Arriaga, le premier Président élu du Portugal, et la célèbre chanteuse de fado Amália Rodrigues. Le Parlement du Portugal, en juin dernier, vient de voter à inhumanité d’y rendre hommage à l’ancien Consul du Portugal à Bordeaux, Aristides de Sousa Mendes, tout en laissant sa dépouille dans le cimetière de son village.

L’église de Santa Engrácia est donc un élément fondamental de l’histoire et du patrimoine de Lisboa. Initialement construit en 1681, mais finalement ouvert à l’usage qu’en 1966. C’est de là que dérive l’expression «œuvres de Santa Engrácia», se référant au processus sans fin de construction de l’église.

 

La Cathédrale d’Évora

Fondée en 1186 et consacrée en 1204, la Sé Catedral de Évora est la plus grande du genre médiéval du pays, se révélant comme un exemple incomparable d’architecture de transition romano-gothique.

Le bâtiment grandiose d’aujourd’hui dérive d’un temple primitif construit entre 1186 et les premières années du 13ème siècle.

Cette cathédrale a un plan de style roman, avec structure et décoration gothiques, style clairement visible dans les voûtes et les arcs ogivaux, avec un portail flanqué de statues des apôtres du Christ. La Cathédrale d’Évora comprend un musée d’art sacré avec une vaste collection dans les domaines de la peinture nationale, de la sculpture et de la bijouterie. La Cathédrale est l’un des ex-libris de la ville, classé par l’Unesco comme ‘site du patrimoine mondial’.

 

La Cathédrale de Funchal, Madère

La Cathédrale de Funchal, classée Monument National depuis 1910, est le principal temple religieux de l’archipel.

D’une valeur historique, architecturale et artistique indéniable, le retable du chœur construit à la demande du Roi Manuel I en 1510-1515 se détache de l’intérieur de la Cathédrale. Le retable, surmonté d’un chapiteau gothique, se présente sous la forme d’un polyptyque de grande dimension, composé de boiserie dorée, complété par de petites sculptures et des peintures à l’huile sur bois. La grande valeur de ce retable provient de la haute qualité technique de l’exécution et du fait qu’il soit l’unique retable de la période de style manuélin.

La Cathédrale de Funchal a également l’un des plus beaux plafonds du Portugal, fait avec du bois de l’île, les stalles du chœur sont de style flamand.

L’entrée principale affiche des lignes gothiques et les pièces en boiserie dorée du XVIIème siècle mettent en évidence quelques caractéristiques de la période manuéline. L’église possède aussi une croix de procession exceptionnelle, offerte par D. Manuel I, considérée comme l’un des chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie manuéline portugaise.

 

L’église du Bom Jesus de Matosinhos

Pour terminer, évoquons ici une croix et sa légende: c’est dans l’église du Bom Jesus de Matosinhos qui est exposée la plus ancienne image existante au Portugal d’un Christ crucifié, encore l’objet de dévotion, de nos jours, avec le passage pendant les fêtes qui durent 3 semaines de milliers de visiteurs.

Cette croix du Christ daterait de la fin du XIIème, début du XIIIème siècle, même si par ailleurs au grès du temps, elle a été peinte selon le goût de l’époque.

Ce Christ, appelé aussi le Senhor de Bouças, du nom du premier lieu où il a été implanté, serait à l’origine de plusieurs miracles. La légende raconte que cette croix du Christ aurait été retrouvée par des pêcheurs de Matosinhos sur le sable de la plage. À ce Christ il manquerait un bras. Il sera exposé ainsi pendant 5 décennies.

Cinquante ans après sa découverte par les percheurs, une pauvre femme recueille du bois, que la mer expulse, pour ce chauffer et faire à manger. Un morceau de bois qu’elle met sur le feu, saute de celui-ci à chaque fois qu’elle le place pour le faire brûler. Sa fille sourde et muette, examine le morceau de bois et annonce à la population que sa mère aurait retrouvé le bras du Christ de Bouças. Ainsi c’est produit le premier miracle, biens d’autres suivront, selon la légende.

 

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